Durant les annĂ©es soixante, Penderecki sâattache notamment, de façon singuliĂšre, Ă lâeffectif de lâorchestre Ă cordes. Câest dâailleurs ThrĂšne Ă la mĂ©moire des victimes dâHiroshima (1960) qui lance dĂ©finitivement le compositeur dans sa carriĂšre internationale. Il y a lĂ , tout dâabord, quelque « inclination instrumentale polonaise ». Sinfonietta (1956) de Serocki, Funeral music (1956-1958) de Lutoslawski, Symphony for strings and percussions (1959) de Gorecki, ou encore Monosonata (pour 24 instruments Ă cordes solistes) de Boguslaw SchĂ€ffer magnifient toutes presque seulement les instruments Ă archet1.
Ă ceux-ci, Penderecki avait dĂ©jĂ confiĂ© ses Emanations2 en 1958. Mais il faut attendre la cĂ©lĂšbre ThrĂšne pour quâil Ă©labore son Ă©criture caractĂ©ristique des cordes. Câest elle quâon retrouvera, assez peu changĂ©e, dans le premier Quatuor (1960), dans Polymorphia (1961) et Canons (1962). LâĂ©criture renonce aux portĂ©es et autres notations classiques, et sâattache au seul critĂšre du timbre. Sons et bruits sont dĂ©sormais esthĂ©tiquement Ă©gaux. Penderecki emploie force clusters. Il sâagit « dâaccords » modernes et particuliĂšrement dissonants qui rassemblent des notes trĂšs proches, ce qui engendre des frottements particuliĂšrement sĂ©vĂšres. LâapprĂ©hension de toute note finit par disparaĂźtre et câest un timbre global, singuliĂšrement amplifiĂ©, quâon entend, dâautant plus radical et strident, dans ThrĂšne, que le cluster y est volontiers choisi dans lâaigu. VarĂšse commençait Ă employer de petits clusters de quelques demi-tons consĂ©cutifs, dans la premiĂšre moitiĂ© du siĂšcle, lui aussi dĂ©jĂ pour dĂ©montrer son attachement au seul timbre des instruments et pour ce faire pour « annuler les hauteurs » en faisant frotter celles-ci les unes contre les autres. Penderecki, et la jeune Ă©cole polonaise ont connu â ne serait-ce quâindirectement â ce type de prĂ©cĂ©dent varĂ©sien, ou peut-ĂȘtre celui des AmĂ©ricains Ives et Cowell, musiciens de lĂ©gĂšrement moindre envergure peut-ĂȘtre, mais qui avaient employĂ© les clusters de façon plus franche encore, Ă la mĂȘme Ă©poque que VarĂšse et mĂȘme lĂ©gĂšrement auparavant.
Le « cri dâhorreur » initial de ThrĂšne, particuliĂšrement saisissant, et celui-lĂ mĂȘme qui a offert Ă Penderecki sa premiĂšre cĂ©lĂ©britĂ©, est un cluster de cordes dans lâaigu jouĂ© le plus fortement possible. Câest un cluster en quarts de tons et non plus seulement en demi-tons comme dans la premiĂšre moitiĂ© du siĂšcle, donc plus « abrasif » encore. Voici un geste « radical moderne » dans sa plus simple expression : câest bien lĂ dâailleurs ce qui semble le talent de Penderecki â quâil partage sans doute avec Ligeti â que de prĂ©senter des « nouveautĂ©s techniques ou esthĂ©tiques » comparables Ă celles de ses contemporains, mais dâune façon plus Ă©vidente, emblĂ©matique.
ThrĂšne, Ćuvre « bruitiste » comme un an plus tard Polymorphia, fait aussi entendre de trĂšs caractĂ©ristiques « sirĂšnes » dâinstruments Ă cordes : les sons Ă©voluent non sur des Ă©chelles de notes, mais selon des glissades continues (des « glissandos »). Les « bruits de sirĂšnes » ainsi engendrĂ©s instillent une impression dâalarme claire, Ă©videmment expressive. On peut y retrouver les sirĂšnes chĂšres Ă VarĂšse, celles qui rĂ©sonnent dĂ©jĂ dans AmĂ©riques (1918-1921), puis Ionisation (1928). VarĂšse les employait pour les mĂȘmes raisons (lâannulation de la note, notamment des notes sĂ©parĂ©es arbitrairement par lâĂ©chelle tempĂ©rĂ©e en demi-tons) Ă ceci prĂšs quâil introduisait dans lâorchestre de rĂ©elles sirĂšnes Ă manivelle. Au-delĂ , il est impossible de ne pas penser au cĂ©lĂšbre Metastasis (1954) de Xenakis, oĂč rĂ©sonnent dĂ©jĂ des clusters de cordes mais aussi de vastes mouvements dâĂ©ventails glissĂ©s. Il est possible que Penderecki ait eu vent, au moins indirectement, de cette Ćuvre. Peu avant ThrĂšne, il Ă©crivait ainsi ses Anaklasis (1959-1960) qui rappellent plus encore Metastasis, par leur Ă©criture ou ne serait-ce que leur effectif dâorchestre Ă cordes muni de percussions, sans mĂȘme parler de leur nom philhellĂšne.
Anaklasis entĂ©rine la rupture dĂ©finitive avec la premiĂšre Ă©criture sĂ©rielle dâĂ©tudiant. Cependant, trois dĂ©cennies encore, le compositeur pourra choisir certains thĂšmes qui, pour ĂȘtre des sĂ©ries dodĂ©caphoniques au sens strict (employant dans leurs douze notes les douze demi-tons de lâĂ©chelle tempĂ©rĂ©e), nâen Ă©volueront pas moins selon une esthĂ©tique diffĂ©rente. Car les autres plans sonores nâobĂ©iront Ă aucune logique sĂ©rielle. Et lâesthĂ©tique sera parfois mĂȘme tonale : de mĂȘme Richard Strauss, dans « De la science », extrait dâAinsi parlait Zarathoustra (1896), pouvait dĂ©jĂ choisir une « sĂ©rie » pour sujet de fugato, dans un langage demeurant pourtant romantique.
On retrouve dans Anaklasis, outre lâunivers xĂ©nakien, la « micropolyphonie » de Ligeti. Sans parler dâinfluence, on peut gager que les deux compositeurs Ă©voluent de façon parallĂšle. Ils utilisent des idĂ©es qui « sont dans lâair du temps ». Dans Apparitions (1958-1959) ou AtmosphĂšres (1961), donc exactement Ă la mĂȘme Ă©poque, le Hongrois choisit lui aussi une Ă©criture des pupitres extrĂȘmement divisĂ©e, des canons multipliĂ©s presque jusquâau phĂ©nomĂšne de gĂ©nĂ©ralisation statistique, des clusters et globalisations des paramĂštres de hauteurs, donc des « notes approximatives », si lâon veut. Simplement, Ligeti conserve, lui, le systĂšme de notation traditionnelle.
Mais le rĂšgne du degrĂ©, pour ces compositeurs, a vĂ©cu. Place dĂ©sormais au « geste », plus global. Si lâon souffre cette mĂ©taphore mathĂ©matique, on ne sâattache plus Ă la fonction, mais seulement Ă sa dĂ©rivĂ©e. Surtout, et comme dans des Ćuvres comparables de Xenakis, ce sont de nouveaux et saisissants effets de masse qui sont recherchĂ©s. « LâesthĂ©tique chambriste » de la modernitĂ©, celle du Marteau sans maĂźtre de Boulez (1954), issue de Pierrot lunaire (1912) de Schoenberg, que mĂȘme Stravinsky â pourtant dâabord auteur de grands chefs-dâĆuvre pour vaste orchestre tels le Sacre du printemps de 1913 â avait adoptĂ©e, semble ĂȘtre abandonnĂ©e.
On retrouve gĂ©nĂ©ralement, dans les Ćuvres ultĂ©rieures de Penderecki, un mĂȘme goĂ»t pour le gigantisme, dâautant plus Ă partir de Fluorescences (1962), premiĂšre Ćuvre Ă sâautoriser lâoctroi des vents, et donc « piĂšce pour grand orchestre » proprement dite. Les vents, eux aussi, sont alors volontiers groupĂ©s en clusters et Ă©voluent de façon « globale ».
Une seconde Ă©tape dans la carriĂšre de Penderecki semble franchie lorsque le musicien Ă©labore un nouveau style vocal. Dans le Stabat mater (1962) puis surtout la Passion selon saint Luc (1965-1966), lâĂ©ternelle inspiration de la liturgie â de façon naturelle chez ce musicien croyant â, semble justifier, comme souvent au cours de lâhistoire de la musique, un relatif « retour esthĂ©tique ». Si les clusters y demeurent parfois, notamment appliquĂ©s aux chĆurs, certains numĂ©ros des Ćuvres apparaissent sinon tonals, du moins « polaires » : une simple note, un « socle », est souvent identifiable. La note sol semble le centre des numĂ©ros 1, 6, 11 et 13 de la Passion. Sous ses pieds, lâauditeur sent Ă nouveau ainsi le « sol » traditionnel de la musique, en quelque sorte. Et mĂȘme si lâharmonie tonale reste absente, on en termine par des accords parfaits (tels de glorieux indicateurs de la fin). Les choristes ou chanteurs solistes retrouvent des Ă©chelles tempĂ©rĂ©es en demi-tons et des lignes conjointes : vocales.
Ceci sâapplique mĂȘme aux cordes graves qui inventent leur futur archĂ©type pendereckien : volontiers en mouvement chromatique, lentes, isolĂ©es du reste de lâeffectif, souvent seules au dĂ©but de lâĆuvre, comme dans lâexposition sombre dâun sujet de fugue dans le grave. Ceci fera tout lâintĂ©rĂȘt, encore, de la passacaille de la TroisiĂšme symphonie (1988-95). Son dĂ©but sĂ©pulcral Ă©trennera sombrement le film de Scorsese Shutter island (2010). On y retrouve lâunivers noir de Chostakovitch. Dâailleurs cette passacaille ne rĂ©pond-elle pas Ă celle de la huitiĂšme symphonie du Russe (1943) ?
Surtout, Penderecki invente une Ă©criture chorale religieuse : elle aussi puissamment emblĂ©matique, exemplaire. Il distille lâessence, le timbre de cette musique Ă©ternelle en accentuant la fascination de ses graves et ainsi de ses pompes : dans le In pulverem mortis de la Passion, le chĆur des basses tient en pĂ©dale la note la plus grave dont il est capable (un rĂ©). Bourdonne alors quelque « mystique sĂ©pulcrale » Ă lâeffet comparable Ă ces ultra graves entonnĂ©s Ă lâunisson par les moines tibĂ©tains. Au-delĂ , au dĂ©but de la Passion, les tutti de chĆurs fortissimo sont soulignĂ©s non seulement par les cuivres les plus tonitruants, mais aussi par les graves du pĂ©dalier des orgues en plein jeu, puis de gigantesques clusters Ă lâinstrument dâĂ©glise : Penderecki magnifie la puissance sonore paradoxalement terrifiante, «lâeffet dâoutre-tombe» des Ćuvres dâĂ©glise. Cet effet «gothique» sourdait dĂ©jĂ dans les Passions et grands piĂšces dâorgue de Bach puis dans les requiems classiques et romantiques.
LâĂ©criture des chĆurs, quand elle abandonne les accords de douze sons, ou Ă lâopposĂ©, les accords tonals de trois sons, choisit parfois, souvent, de simples quintes Ă vide, voire unissons â encore Ă la fin du Dies illa (2014). Elle engendre ainsi un effet de cruditĂ© mĂ©diĂ©vale, rappelant les Carmina burana (1936) de Carl Orff, dâautant plus dans la nuance forte souvent choisie. Ce « lyrisme gothique » Ă la Orff parcourra bien des Ćuvres vocales ultĂ©rieures, notamment le chef-dâĆuvre Ecloga VIII de 1972 ou, mĂȘme en version quasi nĂ©o-tonale, jusquâaux premiĂšres accords des chĆurs sombres, graves, de Dies illa (2014).
Mais quelle « version quasi nĂ©o-tonale » ? VoilĂ Â : Ă la fin des annĂ©es 1970, montrant encore une « exemplarité » dans ses choix, Penderecki a pris clairement le tournant postmoderniste. Dans lâopĂ©ra Paradise lost (1976-1978), le Concerto pour violon (1976-1977) ou encore la Symphonie n° 2, le langage devient subitement un exemple clair de post-romantisme. Penderecki, homme apparemment â si lâon veut â « simple et sincĂšre » et dĂšs lors Ă©ventuellement « radical », choisit soudain une harmonie et des lignes chromatiques wagnĂ©riennes, ou plus prĂ©cisĂ©ment â plus gravement, sombrement â Ă la Chostakovitch.
Au dĂ©but des annĂ©es 1980, enfin, aprĂšs cette violente antithĂšse postmoderne, il fait la synthĂšse de ses deux premiers styles et peut juxtaposer â plutĂŽt que toujours bien « mĂ©langer » â les parties ici tonales, lĂ atonales et crissant de clusters. Si les opĂ©ras, comme Le masque noir (1984-86) ou Ubu roi (1990-1991), pousseront surtout la partie atonale, ponctuellement, comme pour suivre lâexemple noir-expressionniste de Berg, cette dialectique (tonalitĂ© versus atonalitĂ©), certes un peu apaisĂ©e, dynamisera encore le Concerto pour accordĂ©on (2017). Auparavant, le fameux Requiem polonais (1980-1984) tĂ©moigne dĂ©jĂ de cette pĂ©rilleuse macro-synthĂšse. Il y intĂšgre son prĂ©alable Lacrimosa (1980), tonal et straussien, et dont « lâarchĂ©type de cordes graves en Ă©volution lente et chromatique », Ă©voquĂ© plus haut, semble avoir finalement contaminĂ© toutes les parties. Cette piĂšce, typique, est devenue comme le symbole dâune Pologne musicienne Ă©plorĂ©e, pleureuse des morts, symbole quâon retrouve dans la cĂ©lĂ©brissime TroisiĂšme symphonie du compatriote Gorecki (1976), Ă la mĂ©moire des victimes de la Shoah. Ce symbole sembla suffisamment fort, prĂ©gnant, pour que Penderecki Ă©crive, jusque deux ans avant sa mort, un Lacrimosa n°2 (2018).
Ce Lacrimosa Ă©tait une commande de SolidarnoĆÄ. Il montre bien ce quâaura Ă©tĂ© lâĆuvre de Penderecki, une Ćuvre ancrĂ©e dans lâhistoire politique de son pays. Les cuivres y furent souvent prĂ©sents, comme en grandes pompes officielles, jusquâĂ la Fanfare pour la Pologne indĂ©pendante (2018). Ce fut aussi celle dâun Polonais ancrĂ© dans sa culture catholique, fervente, persistante, et dĂšs lors souvent trĂšs volontiers vocale et liturgique, phĂ©nomĂšne singulier au sein dâun XXe siĂšcle plutĂŽt matĂ©rialiste et scientiste, au point que rares furent les contemporains, tels Messiaen et PĂ€rt, qui ont pu rivaliser avec le Polonais en matiĂšre dâillumination religieuse chrĂ©tienne.
Cette Ćuvre solennelle privilĂ©giait les grandes formes, les effectifs gigantesques, xĂ©nakiens. Elle prĂ©sentait de grands emblĂšmes. Ce souci de clartĂ© favorisait les contrastes et poussait, par exemple, les aigus dans ThrĂšne et autres piĂšces pour orchestre Ă cordes ultĂ©rieures, les graves dans les piĂšces liturgiques. Cette Ćuvre morale (puisque religieuse), didactique, exemplaire, conquit un large public. Elle prĂ©senta, voire expliqua, aussi bien que celle de Ligeti, la modernitĂ© musicale au monde. Antoine GolĂ©a Ă©voque ThrĂšne, donnĂ©e en novembre 1962, salle Pleyel, par lâOrchestre de la Radiodiffusion de Varsovie : « les auditeurs [dont de nombreux jeunes] lâont tellement bien supportĂ©e quâils lâont bissĂ©e ; câĂ©tait le vĂ©ritable grand public2 ».
Partant, le musicien, certes surtout au siĂšcle prĂ©cĂ©dent, jouit dâun succĂšs et dâhonneurs considĂ©rables, rares pour un compositeur â la moitiĂ© du temps â atonal. Certaines instances politiques, qui semblaient elles-mĂȘmes sâĂȘtre rĂ©solues Ă la « nĂ©cessitĂ© de la rĂ©volution atonale », semblĂšrent lui savoir grĂ© de leur avoir « facilité » lâĂ©coute de cette « modernitĂ© nĂ©cessaire ».
Rappelons, pĂȘle-mĂȘle, que Penderecki reçut le Prix de lâUnesco en 1961, une commande de lâONU, ou du pourtant conservateur Festival de Salzbourg, que son Concerto pour violon, son Second Concerto pour violoncelle, furent crĂ©Ă©s respectivement par Stern et Rostropovitch, que Ronald et Nancy Reagan lui Ă©crirent personnellement pour lâanniversaire de ses cinquante ans, quâil eut droit aux chaleureuses fĂ©licitations de son certes compatriote, le pape Jean-Paul II. Avançons encore quâoutre son aspect spirituel, solennel, et donc particuliĂšrement agrĂ©able, voire utile aux politiques en tant que catalyseur de grands rassemblements populaires, son Ćuvre eut le mĂ©rite singulier, non seulement de sâexpliquer elle-mĂȘme, par son sens du choix, mais de se thĂ©Ăątraliser, ce qui ne signifie pas exactement se vendre.
Ne donnons quâun exemple. La violence des clusters aigus concernait nombre dâĆuvres de la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle, notamment un obscur 8â37ââ â par allusion au 4â33 de Cage (1952) â dâun non moins obscur et jeune « Penderecki ». LâĆuvre et notamment sa partition, a priori, pouvaient paraĂźtre Ă ce point Ă©sotĂ©riques que la douane polonaise y a cherchĂ© quelque rapport dâespionnage en langage codĂ©. Câest alors que ce compositeur peu connu a rebaptisĂ© son Ćuvre ThrĂšne Ă la mĂ©moire des victimes dâHiroshima. Elle fut alors remarquĂ©e et bientĂŽt recommandĂ©e par lâUnesco.
Ainsi, le compositeur sâest placĂ© du cĂŽtĂ© du public et des instances politiques, donc du point de vue de la rĂ©ception de la modernitĂ© dĂ©rangeante. Le public y entendait du chaos ? DĂšs lors, il semblait simple de rappeler ce chaos dans le titre et de faire ainsi, de cette Ćuvre bientĂŽt cĂ©lĂšbre, une gigantesque catharsis du chaos du monde. Penderecki, coup de maĂźtre, composait avec « lâhorizon dâattente du public », selon la recommandation du philosophe Jauss3, en mĂȘme temps quâil justifiait lâidĂ©e dâAdorno selon laquelle, aprĂšs les horreurs de la seconde guerre mondiale, lâart ne pourrait plus jamais se montrer affirmatif4.
- Pour plus de dĂ©tails, voir lâouvrage de Barbara Malecka-Contamin, Krzysztof Penderecki. Style et matĂ©riaux, Paris, KimĂ©, 1997.
- « Le public devant certains aspects de la musique contemporaine », in Pour une sociologie de la musique contemporaine, Semaines Musicales Internationales de Paris, 1962, p. 15.
- Concept central de Hans Robert Jauss, Pour une esthétique de la réception, Paris, Gallimard, 1978.
- « Une culture ressuscitée aprÚs Auschwitz est un leurre et une absurdité. », Theodor Widesmund Adorno, « Les fameuses années vingt », in ModÚles critiques : interventions, répliques, Paris, Payot, 2003, p. 59.