Kazimierz Serocki apprend le piano dĂšs l’ñge de quatre ans avec Maria Drzewiecka dans sa ville natale de Torun. PassĂ© par le Conservatoire de la SociĂ©tĂ© de musique pomĂ©ranienne de sa ville, il termine ses Ă©tudes musicales en 1946, sortant de l’École supĂ©rieure de musique d’État de Lodz et des classes de piano de StanisƂaw Szpinalski et de composition de Kazimierz Sikorski. En 1947, par l’entremise de ce dernier et du ministre de la Culture et des Arts de Pologne, il reçoit une bourse pour aller Ă©tudier un an en France, ce qu’il fait auprĂšs de Nadia Boulanger et de Lazare LĂ©vy pour le piano. Mais, peu intĂ©ressĂ© par la conception nĂ©o-classique de la composition, Serocki profite surtout de son sĂ©jour pour se familiariser avec le dodĂ©caphonisme et les travaux de BĂ©la BartĂłk.
À son retour en Pologne, il devient membre de l’Union des compositeurs polonais. Sa participation en 1949 au CongrĂšs des compositeurs et musicologues de Lagow rĂ©sulte en une « alliance crĂ©ative Â» et amicale avec Jan Krenz et Tadeusz Baird, avec qui Serocki fonde le Groupe 49 et dont il jouera nombre de piĂšces.

Les annĂ©es 1950 sont des annĂ©es d’affirmation de sa position dans les cercles musicaux. Serocki entreprend de devenir compositeur de musique de film â€” il sera l’auteur de la musique de dix-neuf films, parmi lesquels des films d’animation et des documentaires â€”, et collabore notamment avec Aleksander Ford pour qui il composera la musique de cinq films, dont celle de La jeunesse de Chopin (1952).

Il approfondit son implication dans les activitĂ©s de l’Union des compositeurs polonais, occupant diffĂ©rents postes en son sein et participant Ă  la crĂ©ation des Festivals de musique polonaise qui se tiennent en 1951 et 1955. Il est, avec Tadeusz Baird, Ă  l’initiative de la crĂ©ation, en 1956, du Festival d’Automne de Varsovie. S’il abandonne ses fonctions liĂ©es au Festival en 1974, sa carriĂšre y reste Ă©troitement liĂ©e : en 1981, on compte 24 performances de ses piĂšces Ă  diffĂ©rentes Ă©ditions de celui-ci. En 1974, il est nommĂ© par le Ministre de la Culture et des Arts membre de la Commission d’évaluation des longs mĂ©trages de cinĂ©ma au Conseil central de la cinĂ©matographie, et de 1975 Ă  1978, membre du ComitĂ© des prix d’État.

À trois occasion, de 1957 Ă  1959, il fait partie de la dĂ©lĂ©gation polonaise envoyĂ©e aux cours d’étĂ© de Darmstadt, oĂč, par la suite, Musica concertante (1958) et Fresques symphoniques (1964) seront crĂ©Ă©es. Promues par les institutions musicales allemandes (les radios WDR et SWR lui commandent cinq piĂšces), les Ɠuvres de Serocki apparaissent au nombre de vingt-quatre dans le catalogue de 1959 de Moeck Verlag. De ses liens avec la maison d’édition, aussi manufacture d’instruments Ă  vents, Serocki rapporte chez lui diffĂ©rents modĂšles de flĂ»tes Ă  bec qui seront Ă  l’origine de compositions comme Impromptu fantasque (1973), Concerto alla cadenza (1974) et Arrangements (1976).

L’Ɠuvre de Kazimierz Serocki se concentre essentiellement sur la musique orchestrale et les piĂšces pour instruments et voix â€” des cycles de chansons â€” Ă  partir de textes polonais contemporains de Julian Przyboƛ, Konstanty Ildefons GaƂczyƄski et Tadeusz RĂłĆŒewicz. Le compositeur a trĂšs peu parlĂ©, comme l’a remarquĂ© la presse de l’époque, de sa musique, ne donnant ni interview ni ne prĂȘtant attention Ă  ce qui s’écrivait de son travail, espĂ©rant, en conclusion d’une de ses rares confĂ©rences Ă  Essen en 1965 : « Si un compositeur n’est pas convaincant par sa musique, aucun mot qu’il prononcera ne sera utile. Puisque les mots ne suffisent pas, j’aimerais, avant la fin de ma vie, composer une Ɠuvre qui soit totalement convaincante en tant que musique Â».

Prix et récompenses

  • Prix Italia pour Pianophonie, 1979 ;
  • Ordre « banniĂšre du travail, deuxiĂšme classe » pour l’ensemble de ses rĂ©alisations crĂ©atives, 1974 ;
  • Prix d’État, 1972 ;
  • Prix de l’association des compositeurs polonais, 1964 ;
  • Premier prix du ministĂšre de la culture et de l’art polonais, 1963 ;
  • Prix de la Tribune internationale des compositeurs de l’UNESCO Ă  Paris pour Sinfonietta, 1959 ;
  • Premier prix au premier concours de compositeurs Grzegorz Fitelberg pour Sinfonietta, 1956 ;
  • Prix d’État, 1952.

sources

Site dédié au compositeur (www.serocki.polmic.pl), PWM Edition, Ricordi



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