AprĂšs des Ă©tudes en classe de mathĂ©matiques spĂ©ciales Ă Lyon, il se tourne vers la musique en 1942 et sâinstalle Ă Paris oĂč il sera admis, deux ans plus tard, dans la classe dâharmonie dâOlivier Messiaen au Conservatoire de Paris. AndrĂ©e Vaurabourg lui enseignera ensuite le contrepoint, Olivier Messiaen la composition et RenĂ© Leibowitz la technique dodĂ©caphonique. Il obtient un Premier Prix en 1945.
En 1946, nommĂ© directeur de la musique de scĂšne de la Compagnie Renaud-Barrault, il dirige des partitions de Auric, Poulenc, Honegger et de lui-mĂȘme. Il compose la Sonatine pour flĂ»te et piano, la PremiĂšre Sonate pour piano et la premiĂšre version du Visage nuptial pour soprano, alto et orchestre de chambre, sur des poĂšmes de RenĂ© Char. DĂšs lors, sa carriĂšre de compositeur sâaffirme.
En 1951, il se livre à des expériences aux studios de musique concrÚte de Pierre Schaeffer à Radio France, qui ont donné naissance à deux études de musique concrÚte.
En 1953 naissent les Concerts du Petit Marigny qui prendront lâannĂ©e suivante le nom de Domaine Musical, dont il assurera la direction jusquâen 1967.
Aux cours dâĂ©tĂ© Ă Darmstadt entre 1954 et 1965, il intervient dans de nombreuses confĂ©rences, aboutissant Ă la parution de sa monographie, Penser la musique aujourdâhui (1963). Il sây affirme avec Stockhausen, Berio, Ligeti et Nono comme une des plus fortes personnalitĂ©s de sa gĂ©nĂ©ration.
En 1966, sur lâinvitation de Wieland Wagner, il dirige Parsifal Ă Bayreuth, puis Tristan et Isolde au Japon.
En 1969, Pierre Boulez dirige pour la premiĂšre fois lâOrchestre philharmonique de New York, dont il prendra la direction de 1971 Ă 1977, succĂ©dant Ă Leonard Bernstein.
ParallĂšlement, il est nommĂ© chef permanent du BBC Symphony Orchestra Ă Londres, fonction quâil assume de 1971 Ă 1975.
Ă la demande du prĂ©sident Georges Pompidou, Pierre Boulez accepte de fonder et de diriger lâlnstitut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), qui ouvrira ses portes Ă lâautomne 1977.
En 1975, Michel Guy, secrĂ©taire dâEtat aux Affaires culturelles, annonce la crĂ©ation de lâEnsemble intercontemporain (EIC), dont la prĂ©sidence est confiĂ©e Ă Pierre Boulez.
En 1976, il est invité à Bayreuth pour diriger la Tétralogie de Wagner, dans une mise en scÚne de Patrice Chéreau, pour la célébration du centenaire du « Ring ». Cinq années de suite, il dirigera cette production, qui sera ensuite enregistrée sur disque et en cassette vidéo.
Professeur au CollĂšge de France entre 1976-1995, il est Ă©galement lâauteur de nombreux Ă©crits sur la musique.
En 1979, il dirige la premiĂšre mondiale de la version intĂ©grale de Lulu, dâAlban Berg, Ă lâOpĂ©ra de Paris.
ParallĂšlement, Pierre Boulez sâassocie Ă dâautres projets importants pour la diffusion de la musique, tels les crĂ©ations de lâOpĂ©ra Bastille et de la CitĂ© de la musique Ă La Villette.
En 1988, il rĂ©alise une sĂ©rie de six Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es : « Boulez XXe siĂšcle ». Dans le cadre du festival dâAvignon, il dirige RĂ©pons Ă la carriĂšre Boulbon et est le compositeur invitĂ© du centre Acanthes, Ă Villeneuve-lĂšs-Avignon, oĂč il donne une sĂ©rie de cours de direction dâorchestre.
En 1992, Pierre Boulez dĂ©cide de quitter la direction de lâIrcam pour se consacrer Ă la direction dâorchestre et Ă la composition. Il signe un contrat dâexclusivitĂ© avec Deutsche Grammophon et continue son imposante discographie avec les plus grands orchestres. En aoĂ»t de la mĂȘme annĂ©e, le festival de Salzbourg lui consacre une programmation exhaustive consistant en concerts avec lâEnsemble intercontemporain et lâIrcam, et avec des formations symphoniques.
Pierre Boulez est invitĂ© rĂ©guliĂšrement aux festivals de Salzbourg, de Berlin et dâĂdimbourg, et titulaire de nombreux prix tels les prix Siemens (1979), Polaris (1996), Grawemeyer (2001), Glenn Gould (2002), Kyoto (2009), Golden Lion for Lifetime Achievement (Biennale de Venise, 2012) et BBVA Foundation Frontiers of Knowledge (2013).
Ses principales Ćuvres rĂ©alisĂ©es Ă lâIrcam sont RĂ©pons (1981-1988) pour six solistes, ensemble et ordinateur, crĂ©Ă©e dans sa version finale lors du festival dâAvignon en 1988 ; Dialogue de lâombre double (1985) pour clarinette, bande et dispositif de spatialisation, âŠexplosante-fixe⊠pour flĂ»tes, ensemble et ordinateur (1991-1993) et AnthĂšmes 2 (1997), pour violon et dispositif Ă©lectronique.
Ses derniĂšres compositions sont sur Incises, crĂ©Ă©e en 1998 au Festival dâĂdimbourg, et DĂ©rive 2, dont la derniĂšre version a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en juillet 2006 au festival dâart lyrique dâAix-en-Provence. En 2005, il signe Ă©galement une piĂšce pour piano destinĂ©e Ă un album de partitions pour jeunes pianistes, Une page dâĂ©phĂ©mĂ©ride ainsi quâune rĂ©vision dâune courte Ćuvre de 1969, Pour le Dr. Kalmus.
Entre 2004 et 2007, il dirige de nouveau la TĂ©tralogie de Wagner Ă Bayreuth, cette fois dans une mise en scĂšne de Christoph Schlingensief. En 2013, Deutsche Grammophon Ă©dite un coffret de 13 Cds de lâĆuvre complĂšte du compositeur. Parmi les nombreuses cĂ©lĂ©brations des 90 ans du compositeur en 2015, signalons des festivals dĂ©diĂ©s Ă sa musique, proposĂ©s par les orchestres de Cleveland et de Chicago ainsi quâun autre dans sa ville dâadoption, Baden Baden (Allemagne). Une exposition sur Boulez a Ă©galement eu lieu au MusĂ©e de la musique (Philharmonie de Paris) et des Ă©vĂ©nements dâenvergure ont eu lieu au Centre Barbican de Londres.