mise à jour le 13 février 2012
© archives Suvini Zerboni

Franco Donatoni

Compositeur italien né le 9 juin 1927 à Vérone, mort le 17 août 2000 à Milan.

Né à Vérone le 9 juin 1927, Franco Donatoni commence à jouer du violon à l’âge de sept ans et se consacre entièrement à la musique dès la fin de ses études secondaires. Il suit les cours de composition d’Ettore Desderi au Conservatoire Giuseppe Verdi à Milan et ceux de Lino Liviabelle au Conservatoire Giovanni Battista Martini à Bologne. Il obtient ses diplômes de chef de chœur en 1950 et de composition en 1951. Il se perfectionne en suivant les cours de composition d’Ildebrando Pizzetti à l’Académie Sainte-Cécile à Rome et obtient son diplôme en 1953. Enfin, il participe aux cours d’été de Darmstadt en 1954, 1956, 1958 et 1961.

Les premières expériences compositionnelles de Franco Donatoni sont fortement inspirées des œuvres de Bartók, Hindemith et Stravinsky. Suite à sa rencontre avec Bruno Maderna en 1953, il se rend à Darmstadt où il se convertit au sérialisme et où il rencontre Karlheinz Stockhausen et John Cage. Musica (1955), Composizione (1955), Tre improvvisazioni (1956) et Quartetto (1958) sont marquées par les influences de Webern, Boulez et Stockhausen.

Au cours des années 1960-1961, Franco Donatoni concentre ses recherches sur le matériau et compose des pièces de musique de chambre comme For Grilly (1960) et des symphonies comme Sezioni (1961) et Puppenspiel I (1961). Les années suivantes, influencées par John Cage et Franz Kafka, sont caractérisées par une tendance au négativisme et à l’autodestruction. Réfractaire à l’égotisme, le style de Donatoni se définit par une attitude de retrait personnel devant la logique interne de l’écriture. Ainsi, dans Quartetto IV - Zrcadlo (1963), Asar (1964) et Black and White (1964), l’expérience de décomposition aboutit à une désacralisation totale de la créativité. Cette réflexion sur les virtualités latentes de la substance musicale, et sur ses capacités à subir certaines modifications, prend corps avec Babai pour clavecin (1964) et Divertimento II pour cordes (1965) et aboutit à la définition de principes « modificateurs » Souvenir, 1967 – soit accidentelle – Orts, 1969 –, soit obtenue par la technique sérielle Etwas ruhiger im Ausdruck, 1967. Gli estratti (1969-1975), Solo pour dix cordes (1975) et Duo pour Bruno pour orchestre (1974-1975) sont exemplaires de ces divers procédés de manipulation du matériau.

Après une période de silence et de dépression, la mort de Maderna en 1973 redonne à Donatoni le désir d’écrire. Il développe alors un style ludique et imaginatif et se réconcilie avec l’expressivité, le lyrisme et les caprices de l’invention. Cette nouvelle sérénité s’incarne dans l’œuvre Spiri (1978).

Les dernières compositions de Franco Donatoni dénotent à la fois un retour progressif à la musique vocale – L’ultima sera, 1980 ; De près, 1981 ; In cauda ; Atem (1985) – et une nouvelle tendance gestuelle, que l’on trouve surtout dans les œuvres de musique de chambre – Spiri (1980), The Heart’s Eye (1981), Arpège (1986), ainsi qu’une influence du jazz – Hot, Blow (1989).

Franco Donatoni enseigne l’harmonie et le contrepoint notamment à Bologne et à Milan et participe régulièrement aux cours d’été de Darmstadt. Professeur de composition aux conservatoires de Turin et de Milan, ainsi qu’à l’Académie Chigiana à Sienne puis à l’Académie Sainte-Cécile à Rome, il exerce une grande influence sur la jeune génération des compositeurs italiens. Il donne également des séminaires en Suisse, en France, en Espagne, en Hollande, en Israël, en Australie (Institut Culturel Italien de Melbourne) et en Californie (Université de Berkeley).

Une série de concerts lui est consacrée en 1990 par le festival Settembre Musica et en 1992 par le festival Milano Musica.

En 1985, Franco Donatoni reçoit les insignes de Commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le ministère français de la Culture ; il est également membre de l’Académie philharmonique romaine et de l’Académie Sainte-Cécile à Rome.

Les œuvres de Franco Donatoni sont publiées chez Zanibon à Padoue, Schott à Londres, Boosey & Hawkes à Londres, Suvini Zerboni à Milan (de 1958 à 1977) et Casa Ricordi à Milan (depuis 1977).

Franco Donatoni meurt le 17 août 2000 à Milan.

  • Prix de Liège en 1951 pour Quartetto ;
  • Prix de Radio Luxembourg en 1951 pour Concertino et en 1953 pour Sinfonia ;
  • Prix de la Société internationale pour la musique contemporaine en 1961 pour Puppenspiel ;
  • Prix Marzotto en 1966 pour Puppenspiel n° 2 ;
  • Prix Koussevitzky en 1968 pour Orts ;
  • Prix Psacaropoulo en 1979 pour Spiri.

© Ircam-Centre Pompidou, 2008

Sources

  • Éditions Suvini Zerboni ;
  • Éditions Contrechamp.

Franco Donatoni : Trajectoires

Par Alain Poirier

L’ensemble de l’œuvre de Donatoni, un catalogue de près de deux cents partitions écrites entre 1950 et 2000, date de sa mort, peut être réparti très généralement en quatre étapes déterminables aussi bien par des choix esthétiques que par le rapport du compositeur à l’histoire : les trajectoires compositionnelles de Donatoni sont moins caractérisées par une réflexion à partir d’un matériau que par la remise en question de la situation du compositeur vis-à-vis d’un matériau déjà historique. D’où une production très éclatée qui témoigne d’une évolution irrégulière et très diversifiée : « mon histoire personnelle de compositeur est une alternance de “séparations” et d’”unifications” 1. »

1. 1952-1956 : Premières œuvres

Comme beaucoup de compositeurs italiens au début des années cinquante, Donatoni, élève de Gofredo Petrassi, a été confronté aux deux courants dominants qu’illustrent Stravinsky et surtout Bartók dont quelques œuvres essentielles l’ont particulièrement marqué (Quatrième Quatuor, Musique pour cordes, percussion et célesta, Sonate pour deux pianos et percussion). La découverte progressive de l’École de Vienne le conduit d’abord à tenter des synthèses entre Bartók et Webern :Composizione pour piano (1954). La démarche d’un Ligeti, qui, dans son Premier quatuor reste fortement marqué par Bartók, est comparable en ce sens qu’elle se traduit par une volonté d’assumer l’héritage d’une génération antérieure, jusqu’à la rupture par le biais de la musique électronique que consacrera Artikulation (1957). C’est cette même année à Darmstadt, et après sa rencontre avec Bruno Maderna, que Donatoni accomplira le pas en avant, le conduisant à renier rétrospectivement toute cette période dont il a détruit nombre d’œuvres, du moins non éditées, parce que trop conventionnelles ou trop référencées. On peut supposer que cette attitude influencera la démarche future de Donatoni qui consistera précisément à gommer ou à rendre illisibles les sources empruntées à d’autres dans sa propre musique.

2. 1957-1962 : « Les balbutiements d’une ambition structuraliste 2 »

L’apprentissage d’une pensée nouvelle se traduit d’abord par une courte phase « d’artisanat d’imitation » (Donatoni) au travers de l’influence de la Deuxième Sonate (1948) de Pierre Boulez:Trois improvisationspour piano (1957).

Abandonnant l’expérience boulezienne, Donatoni s’oriente vers le structuralisme de Zeitmaße (1956) de Stockhausen, d’où sont issues Serenata (1959), Movimento pour clavecin et 9 instruments et Strophes pour orchestre (1960). C’est ensuite Gruppen (écrit en 1957 par Stockhausen) qui conduit à une distanciation d’avec le pointillisme intervallique au profit d’une écriture « en grappes de sons », privilégiant déjà la virtuosité qui marquera l’ensemble de son œuvre et dérivée des « groupes » de Stockhausen : For Grilly (1960). Enfin, Doublespour clavecin (1961), œuvre tout aussi courte qui clôt cette période, correspond à une première tentative de « désolidarisation » vis-à-vis du matériau que consacrera bientôt Per orchestra, annonçant ainsi l’étape suivante.

3. 1962-1972 : la période « négativiste »

— 1962-1965 : l’indétermination.

Après une expérience – unique – de musique sur bande : Quartetto III (1962), Donatoni subit diverses influences dont celle de John Cage, prépondérante à cette époque en Italie, et avec lequel il adoptera une attitude plus sévère par la suite :

« L’expérience de Cage est la négation de la composition, (et non pas le composer d’une musique négative) comme la mort n’est pas une expérience que l’on peut ressentir en étant vivant. Pour être cagien, il n’est pas nécessaire d’étudier l’œuvre de Cage, il est seulement nécessaire d’être compositeur de façon cagienne […] La différence entre Cage et moi est que, pour lui, l’œuvre n’existe pas a priori, alors que pour moi, l’œuvre est toujours présente, insidieuse, en devant essayer de la penser dans son unité monolithique 3. »

Plus encore que celle de Cage, l’influence de Beckett et surtout de Kafka, comme chez Berio quelques années auparavant, devient déterminante pour l’évolution de Donatoni jusqu’en 1972 et débouche sur les processus d’automatisme qui deviendront très vite prépondérants : To Earle two :

« Dans Le Château ou dans Le Procès, il y a certains points de repères concernant l’acoustique qui sont très importants pour lui, et aussi certaines dissociations entre le geste et la fonction du geste […]. À cette époque, j’étais animé par la nécessité d’une indétermination qui ne soit pas le hasard de Cage. Je savais très bien que l’indétermination n’est pas un concept réalisable, mais une tendance. J’essayais de l’appliquer aux différents paramètres : hauteurs, durées, dynamique et paramètre formel enfin 4. »

Amorcée avec Puppenspiel I, « étude pour une musique de scène » (1961) dans laquelle il introduit des accords classés au milieu de clusters, le négativisme de Donatoni atteint un point extrême avec Per orchestra en renonçant à la notation traditionnelle au profit d’une notation purement gestuelle : la primauté du geste sur le langage correspond à la dissociation du geste et de la matière. C’est en ce sens que Donatoni parle du « suicide de l’intervalle » dans Puppenspiel I 5, une négation s’exprimant au travers d’une masse orchestrale foisonnante. C’est par la recherche de la « dénaturation des modes de jeu du structuralisme occidental, et d’une forme audible dans un langage élémentaire » que s’exprime le négativisme de Donatoni : « un refus de la possibilité de reconnaître, d’admettre, d’affirmer un quelconque principe 6. »

De Per orchestra à Puppenspiel II (1965), l’expérience de dissociation entre matériau et acte compositionnel conduit progressivement Donatoni à la « perte de la matière » : « hétérogénéité excentrique de l’activité formante vis à vis du matériau 7 » dans le Quartetto IV — “Zrcadlo” (“miroir”), avec l’enfouissement d’une citation de la quatrième Bagatelle de Webern dans un contexte indéterminé ; Babai pour clavecin (1964), réutilisant le matériau de Doubles dans une décomposition sarcastique du structuralisme au travers de l’indétermination à partir de 84 modes de jeu ; dans Black and White et Asar (1964), la « systématisation de tout un appareil complexe d’interventions anecdotiques, extérieures au matériau, qui en déterminent la superstructure formelle 8. »

1964 marque la fin de l’indétermination. Revenant à la notation traditionnelle – Divertimento II (1965)–, Donatoni tente de « neutraliser » la matière en commençant par sa structuration la plus banale, un simple accord de do majeur : Puppenspiel II (1965).

La crise à laquelle il parvient correspond à une année complète de silence (1966) et de profonde remise en question qui anticipe sur les phases de dépression qui périodiseront la vie de Donatoni.

— 1967-1972 : les retrouvailles avec la matière

« Il s’agissait à chaque fois non d’inventer mais de transformer, et cette nécessité de transformer, de transmuer la matière a donné naissance à des techniques toujours fondées sur des automatismes […] ; l’importance de l’automatisme, de la répétition par exemple, est aussi grande ici que dans la biologie cellulaire. J’ai cherché à faire progresser les expériences faites dans les disciplines qui traitent de la séparation entre le moi et la matière, et cette dualité existe toujours 9. »

Après la tentative de réintégration d’un matériau neutre – Puppenspiel II –, les exemples les plus caractéristiques de cet esprit apparaissent dans les œuvres de 1967, Etwas ruhiger im Ausdruck (« automatisme et dissociation du processus/résultant codifiant »), d’après un fragment de l’opus 23 n° 2 de Schoenberg (processus sur la figuration et la densité dans un ambitus dynamique gelé entre pp et pppp 10), puis dans Souvenir, (« transformation continue des matériaux ») à partir de 363 cellules prélevées dans Gruppen, avec un hommage à la Symphonie de chambre op. 9 de Schoenberg (15 instruments, fin en si majeur) 11, procédé qui sera poursuivi dans Orts (Souvenir n° 2, 1968) : « L’invention du processus, souvent constitué d’automatismes qui agissent sur un ensemble d’événements statistiquement perceptibles, est une nécessité complémentaire à la forme qui vit dans le cadre même de l’œuvre : ce processus n’est pas l’œuvre même, il constitue un phénomène situé en dehors du phénomène produit. Le phénomène produit contient les caractéristiques fonctionnelles spécifiques du processus, et non le processus lui-même 12. »

Le point « limite » de la négativité est atteint avec Secondo Estratto, Doubles II, 1968-1972 : (« la multiplication par agrandissement et la réduction automatique »), To Earle, To Earle two ou Black and White n° 2 qui consiste en « 120 exercices pour les dix doigts sur n’importe quelle touche, comme s’il s’agissait d’une répétition d’une œuvre et non de son exécution. Le résultat phonique et l’apparence formelle sont en grande partie indéterminés : l’articulation imite les gestes historiques de la musique, la volonté compositionnelle se retire et peut être située dans un geste conceptuel qui précède la forme, mais ne se conclut pas. En dernier, et peut-être un peu lassé après de nombreuses expériences, le point focal reste une lacération de la composition, une renonciation au jeu de l’écriture 13. »

La référence de Donatoni à des œuvres plus ou moins éloignées dans le temps (de Schoenberg à nos jours) relève plus du “prétexte” – « pré-texte » –, étant uniquement destinée à alimenter le travail d’élaboration au niveau de la « pré-histoire » de l’œuvre. L’objet-référence, qui perd d’ailleurs son sens d’objet musical – Donatoni parle de « déchets » à propos de Souvenirs – sont délibérément gommés, n’étant plus perçus comme tels par l’action de dépersonnalisation du point de départ, par « assassinat de l’origine ».

« Je peux affirmer que le processus de composition varie considérablement selon la matière utilisée, et qu’il est presque impossible de le répéter […]. L’invention du processus ne peut donc être rien d’autre qu’une conséquence de l’attention dirigée vers la matière qui doit être transformée, et fait partie intégrante, non de la forme, mais de l’œuvre […]. L’ambiguïté réside dans le fait que l’œuvre est bien la coïncidence du processus et de la forme. Tandis que la forme est un phénomène que l’on observe dans sa statique définitive, le processus est un phénomène dynamique qui précède la forme 14.

Cette attitude « historiographique » de la composition, cette façon « d’écrire de la musique sur la musique » dont Stravinsky est le lointain champion, s’inscrit dans le mouvement d’intégration caractéristique de la fin des années soixante-dix – il faut examiner Etwas ruhiger im Ausdruck ou Souvenirs parallèlement aux tentatives de montages de citations qui relèvent du « musée musical », depuis la Musique pour les soupers du roi Ubu de Bernd Alois Zimmermann (1966), Hymnen de Stockhausen (1967), Heterogéneo de Luis De Pablo (1967-68), Sinfonia de Berio (1968), jusqu’au Ludwig Van de Kagel (1969).

Quant à la démarche compositionnelle de Donatoni (Matière-Forme-Œuvre) elle consiste donc en une action sur la matière, par le moyen de processus automatiques — qui constituent un phénomène situé en dehors de l’œuvre – l’ayant conduit à préférer parfois le titre d’élaborateur à celui de compositeur.

« Composer, c’est comme dans un monde physique, provoquer des mouvements opposés de fusion, de contact puis de séparation (…) 15 »

« À partir de 1967, j’ai renoncé à « composer la matière » et me suis limité plutôt à « transformer différentes matières selon mes habitudes artisanales personnelles » (…). Composer actuellement veut dire pour moi inventer le processus nécessaire à la transformation continue de la matière 16. »

4. Automatisme et processus

Les œuvres postérieures à 1972 semblent consacrer, selon Cresti, le retour à un rapport positif avec l’écriture. Donatoni est amené à établir une distinction entre processus automatique et mécanique : « L’état mécanique correspond à ce qui se produit par une action extérieure, sous l’effet d’une volonté non présente dans le mécanisme. L’automatisme, par contre, correspond à un processus contrôlable à tout moment de l’intérieur, selon le geste d’une volonté et d’une conscience qui déterminent à chaque instant l’ensemble des conditions 17.

Ainsi nombre de partitions ont pour point de départ l’état final d’une œuvre précédente, de Voci– « exercice pour orchestre » (1972-1973), qui repose exclusivement sur les notes B.A.C.H. issues d’un passage de To Earle two – à Tema (1981) qui part du Ruisseau sur l’escalier (1981).

À partir de 1973, l’épuration progressive du matériau est illustrée par les constructions harmoniques basées sur l’idée fixe d’une note : Lied pour treize instruments (« le processus comme autogénérateur de schèmes formels »), Espressivopour hautbois solo et orchestre, qui repose sur une prolifération autour du si assurant le centre générateur, Tema sur un la, ou encore Jeux pour deux pour clavecin et orgue positif (1973) sur neuf sons (lettres du nom de E. Chojnacka) et Spiri pour dix instruments (1977) sur le nom du compositeur (F.A.C.D.).

À la différence de la période précédente, Donatoni adopte donc une autre position vis-à-vis du matériau : « Vers la fin des années soixante, j’ai voulu m’exercer sur des matériaux différents, préformés, extraits d’autres compositions. C’était une attitude fausse : j’imaginais que la condition même du matériau pouvait engendrer quelque chose de différent. L’idée la plus fausse que j’avais à l’époque était que la forme puisse être quelque chose d’immanent au matériau. Ainsi dans Duo pour Bruno (1974-1975), j’utilise deux matériaux : l’un dynamique – une chanson traditionnelle [« La biondina in gondoleta » intégrée par Bruno Maderna dans son Journal vénitien –, l’autre statique – des gestes 18. »

5. Le retour à l’harmonie

Cette distanciation – progressive – avec les moyens précédents d’agir sur le matériau délimite une charnière dans l’évolution de cette période, charnière qui se situe en 1976 avec Ash (« réduction du contrôle en tant que méthode ayant des fonctions restrictives »), puis l’année suivante avec Portrait (« amplification des multiplications sur un seul matériau formalisé »). En jouant sur les mots Contrainte et Contrition (presque homonymes en italien : Costrizione / Contrizione »), Donatoni définit lui-même ce renversement : « Si la Contrainte engendrait la soumission à l’Autre que Soi, la Contrition naissait de la soumission à Soi comme l’Autre […] La conscience d’être trouvé et la conscience de perdre coïncident avec la découverte de Soi 19. »

Après le conflit intérieur qui caractérise les œuvres des années soixante-dix, dont Duo pour Bruno est l’un des plus représentatives, l’action sur le matériau est révisée à la faveur d’une recherche d’invention réintégrant la dimension harmonique, comme c’est le cas pour Spiri (dix instruments, 1977), et plus encore dans Ruisseau sur l’escalier (violoncelle et dix neuf instruments, 1980) et Tema (douze instruments, 1981) où l’automatisme devient un prétexte : c’est dans le rapport – contradictoire – entre le conscient et l’inconscient que Donatoni réalise ce « refoulement » de toute antériorité du processus. Cette amnésie volontaire permet la distanciation vis-à-vis de l’automatisme au profit d’une invention plus riche (nous offrant probablement le meilleur de sa production), dans le face à face entre ces deux pôles : « Ma manière d’être n’est pas dialectique, mais plutôt en alternance, en battement, en sorte que le un et le deux qui se répètent ne produisent jamais un troisième terme 20. »

Spiri semble marquer une nouvelle préoccupation favorisant une perception fondée sur la répétition – Donatoni parle d’une « idée fixe » récurrente et non développée – que définit une volubilité instrumentale évidente, voire séduisante : « L’ambiguïté de Spiri est liée à son succès public, car les objets y sont répétés, octaviés, flattant le public dans son vice, sans que cela fut mon intention. Je joue dans cette pièce de l’ambiguïté de l’invention et de la possession 21. »

C’est également le reflet de sa prédilection pour une forme par juxtaposition en panneaux, jusque dans la fréquence des diptyques à partir d’Ali (Due pezzi pour alto solo, 1977), auquel succéderont Argot (violon), Nidi (piccolo) et Marches (harpe, 1979), Clair (clarinette, 1980), Lame (violoncelle) et Lem (contrebasse, 1982), Rima (piano, 1983), Omar (vibraphone, 1985) ou Midi (flûte, 1989), pour ne citer que les plus représentatives. Le même matériau considéré sous deux angles différents conduit Donatoni à exploiter les combinaisons entre les œuvres et effectifs, tout en jouant sur les allitérations : Lem issu du matériau de Lame retravaillé dans Ala (violoncelle et contrebasse, 1983), puis dans Alamari (violoncelle, contrebasse et piano) à partir de Rima. Cette généalogie en abyme caractérisera nombre de partitions, parmi les plus intéressantes de Donatoni dans les vingt dernières années de sa vie.

Une orientation qui débouche sur une plus grande souplesse, voire un nouveau lyrisme, et qui correspond également à un double intérêt pour la voix, à partir de la trilogie vocale de 1978 – De près, …ed insieme bussarono et Arie , ou Ultima sera (voix et cinq instruments d’après Pessoa, 1980).

Quant au domaine de l’opéra, autant Donatoni a conçu Atem en 1984 à partir d’un rassemblement de pièces déjà existantes, intactes ou remaniées, et majoritairement orchestrales (Sezioni, Per orchestra, Secondo Estratto, Doubles II, Voci et Diario ’76), autant Alfred, Alfred (1995) repose sur une auto-représentation peu convaincante, le compositeur se mettant en scène lui-même dans le rôle muet d’un patient admis à l’hôpital dans un état comateux. Plus qu’une simple forme de dérision, ce sera, une fois de plus, la dépression et le doute propres au compositeur, dont il ne s’est jamais caché 22, ici directement mis en avant.

La démarche protéiforme de Donatoni, exprimée dans la grande diversité d’une œuvre dont la dernière partie est la plus passionnante, témoigne d’un incessant questionnement, avec ses ambiguïtés dans les nombreuses orientations – portant parfois en elles la négation du passé immédiat – et qui semble toute entière contenue dans le sous-titre donné par Donatoni à son recueil Antecedente X : sulle difficoltà del comporre (« de la difficulté de composer »).


  1. F. Donatoni, « Une halte subjective » in Musique en Jeu n° 20 (1975), p. 15
  2. F. Donatoni, Questo, Milan, 1970, p. 12.
  3. F. Donatoni, in préface de Questo, Milan, 1970, p. 6.
  4. F. Donatoni, Entretien avec François-Bernard Mâche, in Les Mal-entendus : compositeurs des années 70, paru dans La Revue musicale n° 314-315, 1978, p. 50.
  5. F. Donatoni, in préface de Questo, op. cit., p. 5.
  6. R. Cresti in Franco Donatoni, Suvini Zerboni, Milan 1982, pp. 36 sq.
  7. F. Donatoni, extrait de Antecedente X in Cahier Musique n° 2 (La Rochelle, 1981). Les citations qui suivent entre parenthèses sont issues de cet article (traduction Fabio Orsenigo).
  8. P. Szersnovicz in Musique en Jeu n° 20, p. 22.
  9. Entretien avec F. B. Mâche, op. cit.
  10. Cf. l’analyse de R. Piencikovski, « Sauf-conduit » in Entretemps n° 2, 1986, pp. 75 sq.
  11. Cf. I. Stoïanova in Musique en Jeu n° 20, p. 4.
  12. F. Donatoni, « Une halte subjective », op. cit., p. 16.
  13. F. Donatoni in programme Musica 1984.
  14. F. Donatoni, Une halte subjective, op. cit.
  15. F. Donatoni, Entretien avec François-Bernard Mâche, op. cit., pp. 50-51.
  16. Ibid., respectivement p. 15-17.
  17. F. Donatoni, « On compose pour se composer », propos recueillis par François Nicolas, in Entretemps n° 2, 1986.
  18. Ibid.
  19. F. Donatoni, préface à Antecedente X : sulle difficoltà del comporre, Milan, 1980.
  20. F. Donatoni, « On compose pour se composer », op. cit.
  21. Ibid.
  22. Voir le long et instructif entretien « Un’autobiografia d’ell autore raccontata da Enzo Restagno » in Donatoni, sous la direction d’E. Restagno, Turin, 1990.

© Ircam-Centre Pompidou, 2008

  • Musique soliste (sauf voix)
    • Sonate pour alto (1952)
    • Composition en quatre mouvements pour piano seul (1955)
    • Trois improvisations pour piano seul (1957)
    • Doubles pour clavecin (1961), 6 mn, Suvini Zerboni
    • Babai pour clavecin (1964), 3 mn, Suvini Zerboni
    • Estratto pour piano (1969), 60 s, Suvini Zerboni
    • Duetto pour clavecin (1975), 2 mn, Suvini Zerboni
    • Musette per Lothar pour musette (1976), 5 mn, Suvini Zerboni
    • Algo deux pièces pour guitare (1977), 9 mn, Suvini Zerboni
    • Ali deux pièces pour alto seul (1977), 8 mn, Ricordi [note de programme]
    • Argot deux pièces pour violon seul (1979), 5 mn, Ricordi
    • Marches deux pièces pour harpe (1979), 9 mn, Ricordi [note de programme]
    • Nidi deux pièces pour piccolo solo (1979), 6 mn, Ricordi [note de programme]
    • Clair deux pièces pour clarinette (1980), 8 mn, Ricordi [note de programme]
    • Lame deux pièces pour violoncelle (1982), 10 mn, Ricordi
    • Lem deux pièces pour contrebasse (1983), 6 mn, Ricordi
    • Rima deux pièces pour piano (1983), 9 mn, Ricordi
    • Ombra deux pièces pour clarinette contrebasse (1984), 12 mn, Ricordi
    • Omar deux pièces pour vibraphone (1985), 13 mn, Ricordi [note de programme]
    • À françoise pour piano (1988), 60 s, Ricordi
    • Short deux pièces pour trompette (1988), 8 mn, Ricordi
    • Ciglio pour violon solo (1989), 6 mn, Ricordi
    • Midi deux pièces pour flûte (1989), 8 mn, Ricordi
    • Soft pour clarinette basse (1989), 10 mn, Ricordi
    • Feria II pour orgue solo (1992), 12 mn, Ricordi
    • Feria III pour orgue (1992), 6 mn, Ricordi
    • Mari deux pièces pour marimba (1992), 8 mn, Ricordi
    • Nidi II pour flûte baroque ténor (1992), 12 mn, Ricordi
    • Scaglie pour trombone (1992), 6 mn, Ricordi
    • Sweet pour flûte à bec (1992), 12 mn, Ricordi
    • Incisi deux pièces pour hautbois (1995), 10 mn, Ricordi
    • Luci deux pièces pour flûte en sol (1995), 6 mn, Ricordi
    • Françoise Variationen (1-49) pour piano (1983-1996), 40 mn, Ricordi
    • Till deux pièces pour cor en fa (1996), 9 mn, Ricordi
    • Che pour tuba (1997), 5 mn, Ricordi
    • Feria IV deux pièces pour accordéon (1997), 11 mn, Ricordi
    • Tell deux pièces pour cor anglais (1997), 10 mn, Ricordi
    • Clair II pour clarinette (1999), 5 mn, Ricordi
  • Musique de chambre
    • Quartetto I pour quatuor à cordes (1950)
    • Recitativo e allegro pour violon et piano (1951)
    • Cinq pièces pour deux pianos (1954), Schott
    • Quartetto II pour quatuor à cordes (1958), 11 mn, Suvini Zerboni
    • Quartetto IV Zrcadlo, pour quatuor à cordes (1963), 4 mn, Suvini Zerboni
    • Black and White n° 2 pour deux pianos (1968), Suvini Zerboni
    • Secondo Estratto pour piano, clavecin et harpe (1970), 12 mn, Suvini Zerboni
    • Jeux pour deux pour clavecin et orgue (1973), 5 mn, Suvini Zerboni
    • Diario '76 pour quatre trompettes et quatre trombones (1977), 11 mn, Suvini Zerboni
    • Toy pour clavecin, deux violons et alto (1977), 15 mn, Suvini Zerboni
    • About pour violon, alto et guitare (1979), 5 mn, Ricordi
    • Fili pour flûte et piano (1981), 11 mn, Ricordi [note de programme]
    • Small pour piccolo, clarinette et harpe (1981), 7 mn, Ricordi
    • The Heart's Eye pour quatuor à cordes (1981), 17 mn, Ricordi [note de programme]
    • Ala deux pièces pour violoncelle et contrebasse (1983), 10 mn, Ricordi
    • Alamari pour violoncelle, contrebasse et piano (1983), 13 mn, Ricordi [note de programme]
    • Darkness pour six percussionnistes (1984), 8 mn, Ricordi
    • Ronda pour quatuor avec piano (1984), 12 mn, Ricordi
    • Sestetto pour sextuor à cordes (1985), 14 mn, Ricordi
    • Ave pour piccolo, glockenspiel et célesta (1987), 7 mn, Ricordi
    • La Souris sans sourire pour quatuor à cordes (1988), 17 mn, Ricordi [note de programme]
    • Blow pour quintette à vent (1989), 13 mn, Ricordi [note de programme]
    • Bok pour clarinette basse et marimba (1990), 2 mn, Ricordi
    • Cloches II pour deux pianos (1990), 9 mn, Ricordi
    • Het pour flûte, clarinette basse et piano (1990), 13 mn, Ricordi
    • Rasch pour quatre saxophones (1990), 6 mn, Ricordi [note de programme]
    • Spice (Ronda n° 2) pour clarinette, violon (et alto), violoncelle et piano (1990), 6 mn, Ricordi
    • Cloches III pour deux pianistes et deux percussionnistes (1991), 7 mn, Ricordi
    • Mari n° 2 pour quatuor de marimbas (1992), 6 mn, Ricordi
    • Sincronie pour piano accompagné d'un violoncelle solo (1992), 5 mn, Ricordi
    • Ciglio II pour violon et flûte (1993), 5 mn, Ricordi
    • Small II pour flûte, alto et harpe (1993), 6 mn, Ricordi
    • Ciglio III pour violon et piano (1994), 5 mn, Ricordi
    • Cinis II pour clarinette basse, marimba et percussion (1995), 10 mn, Ricordi
    • Duetto n° 2 pour deux violons (1995), 4 mn, Ricordi
    • Rasch II pour quatuor de saxophones, vibraphone, marimba, percussion et piano (1995), 12 mn, Ricordi
    • Tripium pour flûte, hautbois et clarinette (1995), 5 mn, Ricordi
    • Lame n° 2 pour huit violoncelles (1996), 11 mn, Ricordi
    • Luci n° 2 pour basson et cor (1996), 6 mn, Ricordi
    • Al pour mandoline, mandola et guitare (1997), 8 mn, Ricordi
    • Luci n° 3 pour quatuor à cordes (1997), 30 mn, Ricordi
    • Cerocchi 70 pour clarinette, violoncelle et piano (1998), 2 mn, Ricordi
    • Elly pour clarinette, violoncelle et piano (1998), 60 s, Ricordi
  • Musique instrumentale d'ensemble
    • Concertino pour cordes, instruments à vent et timbales (1952), 16 mn, Schott
    • Ouverture pour grand orchestre (1953)
    • Sinfonia pour orchestre à cordes (1953)
    • Musica per orchestra da camera pour orchestre de chambre (1954-1955), 14 mn, Schott
    • scénique La lampara ballet pour orchestre (1956)
    • Strophes pour orchestre (1959), 11 mn, Suvini Zerboni
    • For Grilly improvisation pour sept (1960), 5 mn, Suvini Zerboni
    • Sezioni pour orchestre (1960), 13 mn, Suvini Zerboni
    • Puppenspiel étude pour une musique de scène, pour orchestre (1961), 9 mn, Suvini Zerboni
    • Per orchestra version un et deux (1962), 20 mn, Suvini Zerboni
    • Asar pour dix instruments à cordes (1964), Suvini Zerboni
    • Black and White pour orchestre à cordes (1964), Suvini Zerboni
    • Divertimento II pour orchestre à cordes (1965), 11 mn, Suvini Zerboni
    • Etwas ruhiger im Ausdruck pour cinq instruments (1967), 12 mn, Suvini Zerboni [note de programme]
    • Souvenir Kammersymphonie opus 18, pour quinze instruments (1967), 15 mn, Suvini Zerboni [note de programme]
    • Orts souvenir n° 2, pour quatorze instruments et lecteur ad libitum (1969), 10 mn, Suvini Zerboni
    • Solo pour dix cordes (1969), 13 mn, Suvini Zerboni
    • Doubles II pour orchestre (1970), 25 mn, Suvini Zerboni
    • To Earle pour orchestre de chambre (1970), Suvini Zerboni
    • Lied pour treize instruments (1972), 16 mn, Suvini Zerboni
    • To Earle two pour orchestre et ensemble (1971-1972), 30 mn, Suvini Zerboni
    • Voci étude pour orchestre (1972-1973), 13 mn, Suvini Zerboni
    • Quarto Estratto pour huit instruments (1974), 2 mn, Suvini Zerboni
    • scénique Duo pour Bruno pour orchestre (1974-1975), 19 mn, Suvini Zerboni
    • Lumen pour six instruments (1975), 5 mn, Suvini Zerboni
    • Ash pour huit instruments (1976), 12 mn, Suvini Zerboni
    • Spiri pour dix instruments (1977), 10 mn, Ricordi [note de programme]
    • Tema pour douze instrumentistes (1981), 15 mn, Ricordi [note de programme]
    • Feria pour cinq flûtes, cinq trompettes et orgue (1982), 12 mn, Ricordi
    • Sinfonia op. 63 « Anton Webern » pour orchestre de chambre (1983), 4 mn, Ricordi
    • Cadeau pour onze instrumentistes (1984), 11 mn, Ricordi [note de programme]
    • Arpège pour six instruments (1986), 12 mn, Ricordi
    • Eco pour orchestre de chambre (1985-1986), 10 mn, Ricordi
    • Refrain pour huit instruments (1986), 10 mn, Ricordi [note de programme]
    • Flag pour treize instruments (1987), 8 mn, Ricordi [note de programme]
    • Cloches pour ensemble (1988), 16 mn, Ricordi
    • Frain pour huit instrumentistes (1989), 2 mn, Ricordi
    • Refrain II pour onze instrumentistes (1991), 8 mn, Ricordi
    • élec Concerto grosso pour orchestre et cinq claviers électroniques (1992), 23 mn, Ricordi
    • Jean-Sébastien Bach, L'arte della fuga transcription pour orchestre (1992), 57 mn, Ricordi
    • Algo IV pour treize instrumentistes (1993), 8 mn, Ricordi
    • élec Concertino n° 2 pour cinq claviers électroniques Yamaha (1993), 7 mn, Ricordi
    • Refrain III pour quatorze instrumentistes (1993), 8 mn, Ricordi
    • In cauda II pour orchestre (1993-1994), 15 mn, Ricordi
    • Serenata II pour cinq instruments (1994), 5 mn, Ricordi
    • Fanfara pour ensemble (1995), 2 mn, Ricordi
    • In cauda III pour orchestre (1996), 10 mn, Ricordi
    • Refrain IV pour huit instruments (1996), 10 mn, Ricordi
    • Poll pour treize instrumentistes (1998), 13 mn, Ricordi
    • Prom pour orchestre (1999), 10 mn, Ricordi
    • Esa (In cauda V) pour orchestre (2000), 12 mn, Ricordi
  • Musique concertante
    • Concerto pour basson et cordes (1952)
    • Concerto pour timbales (1953), 20 mn, Inédit
    • Divertimento pour violon et orchestre (1953), 21 mn, Schott
    • Movimento pour piano, clavecin et neuf instruments (1959), 5 mn, Suvini Zerboni
    • Puppenspiel II pour flûte et orchestre (1966), 14 mn, Suvini Zerboni
    • Espressivo pour hautbois et orchestre (1974), 15 mn, Suvini Zerboni
    • Terzo Estrato pour piano et huit instruments à vent (1975), 8 mn, Suvini Zerboni
    • Portrait pour clavecin et orchestre (1976-1977), 18 mn, Suvini Zerboni
    • Le Ruisseau sur l'escalier pour violoncelle solo et dix-neuf instrumentistes (1980), 13 mn, Ricordi [note de programme]
    • Diario '83 pour quatre trompettes, quatre trombones et orchestre (1983), 18 mn, Ricordi
    • Hot pour saxophone sopranino ou ténor et six instruments (1989), 14 mn, Ricordi [note de programme]
    • Chantal pour harpe solo et six instruments (1990), 10 mn, Ricordi [note de programme]
    • Holly pour cor anglais, hautbois, hautbois d'amour et treize instruments (1990), 11 mn, Ricordi
    • Jay pour piano et sept cuivres (1992), 6 mn, Ricordi
    • Sweet Basil pour trombone et Big Band (1993), 9 mn, Ricordi
    • Portal pour clarinette et orchestre (1994), 8 mn, Ricordi
    • Puppenspiel III pour piccolo, flûte, flûte en sol et quatorze instrumentistes (1994), 7 mn, Ricordi
    • Sincronie II pour violoncelle, piano et sept instruments (1994), 5 mn, Ricordi
    • Algo III pour guitare et vingt-trois instrumentistes (1995), 9 mn, Ricordi
    • Lem II pour contrebasse et quinze instruments (1996), 18 mn, Ricordi
  • Musique vocale et instrument(s)
    • Serenata pour soprano et seize instruments (1959), 13 mn, Suvini Zerboni
    • scénique Domenico Cimarosa, Il matrimonio segreto opéra en deux actes (1976), Ricordi
    • ...ed insieme bussarono pour voix de femme et piano (1978), 5 mn, Ricordi
    • Arie pour voix et orchestre (1978), 23 mn, Ricordi
    • De près pour voix de femme, deux piccolos et trois violons (1978), 4 mn, Ricordi [note de programme]
    • L'Ultima sera pour mezzo-soprano et cinq instruments (1980), 19 mn, Ricordi [note de programme]
    • Abyss pour contralto, flûte basse et dix instruments (1983), 18 mn, Ricordi
    • In cauda pour chœur et orchestre, en trois parties (1983), 30 mn, Ricordi
    • She pour trois sopranos et ensemble (1983), 12 mn, Ricordi [note de programme]
    • scénique Atem deux actes et un intermède (1985), 1 h 30 mn, Ricordi
    • Still pour soprano et six instruments, d'après Schweige still de La flûte enchantée, scène XVI (1985), 5 mn, Ricordi
    • Cinis pour soprano et clarinette basse (1988), 14 mn, Ricordi [note de programme]
    • Åse (Algo II) deux pièces pour guitare et voix de femme (1990), Suvini Zerboni
    • Marches II pour harpe soliste, trois voix de femmes ad libitum, douze instruments et trois percussionnistes (1990), 9 mn, Ricordi
    • Madrigale pour quatre chœurs d'enfants et quatre percussions (1991), 18 mn, Ricordi
    • Aahiel pour mezzo-soprano et trois instruments (1992), 13 mn, Ricordi
    • An Angel within my Heart pour voix de femme, deux clarinettes et trio à cordes (1992), 4 mn, Ricordi
    • Late in the Day I (Ronda n° 3) pour soprano, flûte, clarinette et piano (1992), 6 mn, Ricordi
    • Flans pour soprano et neuf instruments (1994), 7 mn, Ricordi
    • scénique Alfred, Alfred opéra comique en sept scènes et six intermèdes (1995), 35 mn, Ricordi
    • Fire (In cauda IV) pour quatre voix de femme et orchestre (1998), 15 mn, Ricordi
  • Musique vocale a cappella
    • O si ride pour douze voix mixtes (1987), 13 mn, Ricordi
  • Musique électronique / sur support / instruments mécaniques
    • élec Quartetto III pour bande magnétique quatre pistes (1961), 5 mn, Suvini Zerboni

Bibliographie

  • Giovanni ARLEDLER, « Donatoni e la sua scuola », dans Civilta Cattolica, Rome, décembre 1972.
  • Mario BARONI, « Das Porträt Franco Donatoni », dans la revue Melos, novembre-décembre 1973.
  • Mario BORTOLOTTO, « Un paradisus interruptus : a Franco Donatoni », dans Avanguardia e neo-avanguardia, Milan, Sugar editore, 1966.
  • Mario BORTOLOTTO, « Le idee di Franco Donatoni », dans Fase Seconda-Studi sulla Nuova Musica, Turin, éditions Einaudi, 1969.
  • Mario BORTOLOTTO, « Sur les lagunes, Idee vecchie e musiche (quasi) nuove », dans Lo Spettatore musicale, Turin, éditions Einaudi, octobre 1972.
  • Antoine BONNET & François NICOLAS, « Franco Donatoni, une figure », dossier Franco Donatoni, dans la revue Entretemps n° 2, Paris, éditions Entretemps, novembre 1986.
  • Paolo CASTALDI, « Drei Stücke », dans Lo Spettatore musicale, Turin, éditions Einaudi, mai-juin 1970.
  • Aldo CLEMENTI, Francesco PENNISI « Su Questo », dans Lo Spettatore musicale, Turin, éditions Einaudi, décembre 1970.
  • Renzo CRESTI, Franco Donatoni – Studio monografico sulla musica e la poetica di Franco Donatoni in relazione alle problematiche filosofiche e musicali dagli anni ‘50 ad oggi, Milan, éditions Suvini Zerboni, 1982, 109 p.
  • Franco DONATONI, Antecedente X, Sulle difficoltà del comporre, Milan, éditions Adelphi, 1980.
  • Franco DONATONI, « Une halte subjective » (dossier Donatoni), dans Musique en jeu n° 20 – Questions, Réponses, Commentaires, Paris, éditions du Seuil, 1975, p. 15-20.
  • Franco DONATONI, In-oltre, Brescia, éditions L’Obliquo, 1988.
  • Franco DONATONI, Questo, Milan, Editions Adelphi, 1970.
  • Franco DONATONI, Questo (Ça), Château-Gontier sur Mayenne, Aedam Musicae, 2022.
  • Franco DONATONI, Il Sigaro di Armando, Scritti 1964-1982, Milan, éditions Spirali, coll. « L’Alingua », 1982.
  • Franco DONATONI, « On compose pour se composer » et « Processus et figure », dossier Franco Donatoni, dans Entretemps n° 2, Paris, éditions Entretemps, novembre 1986.
  • Franco DONATONI, entretien avec François-Bernard Mâche, « Les Mal-entendus : Compositeurs des années 70 », dans La Revue musicale n° 314-315, Paris, éditions Richard-Masse, 1978.
  • Candida FELICI (éd.), Franco Donatoni : gravita senza peso. Atti del convegno (Parma, 30 novembre 2013), Lucca, Libreria musicale italiana, 2015.
  • Candida FELICI, « L’opera come frammento e l’albero di Tule : procedimenti intertestuali nelle opere della maturità di Franco Donatoni », Rivista Italiana di Musicologia, 2018, 53, p. 149-172.
  • Gioacchino LANZA, « I due volti dell’alea », dans la revue Nuova Rivista Musicale Italiana, Turin, éditions Radio Televisione Italiana, 1969.
  • Pierre MICHEL, « Franco Donatoni : Tema pour 12 instruments (1981) », dans Musiques contemporaines – Perspectives analytiques (1950-1985), Paris, éditions Minerve, coll. « Musique ouverte », 2007, p. 197-206.
  • Gabriella Mazzola NANGERONI, Franco Donatoni, Milan, Editions Targa Italiana, 1989.
  • Robert PIENCIKOWSKI, « Sauf conduit », dossier Franco Donatoni, dans la revue Entretemps n° 2, Paris, éditions Entretemps, novembre 1986.
  • Alain POIRIER, « Trajectoires », dossier Franco Donatoni, dans la revue Entretemps n° 2, Paris, éditions Entretemps, novembre 1986.
  • Enzo RESTAGNO (a cura di), Donatoni, Turin, EDT Edizioni di Torino, coll. « Autori Vari », 1990, 276 p. (études de E. Restagno, G. Montecchi, S. Colazzo, R. Piencikowski, I. Stoianova, H. Halbreich et G. Borio).
  • Reginald SMITH BRINDLE, « The Lunatic Fringe », dans The Musical Times, The Musical Times Publications Ltd, juillet 1956.
  • Ivanka STOÏANOVA, « Franco Donatoni : Souvenir (1967) », dossier Donatoni, dans Musique en jeu n° 20 – Questions, Réponses, Commentaires, Paris, éditions du Seuil, 1975, p. 4-14.
  • Patrick SZERSNOVICZ, « A propos de Lied (1972). Note sur l’évolution récente de F. Donatoni », dossier Donatoni, dans Musique en jeu n° 20 – Questions, Réponses, Commentaires, Paris, éditions du Seuil, 1975, p. 21-23.
  • Patrick SZERSNOVICZ, « Approche de Franco Donatoni », dans Art Press n° 16, Paris, éditions Art Press, février 1975.
  • Laurent FENEYROU, Musique et dramaturgie – esthétique de la représentation au XXe siècle, Paris, éditions Publications de la Sorbonne, coll. « Esthétique », 2003, 846 p.
  • Article dans Musica Falsa n° 5, Paris, éditions Musica Falsa, 1998.
  • Article dans Ricordi Oggi, Milan, éditions Ricordi, 1997.
  • Article dans Opération « Zig-Zag » [programme de la manifestation, 1983] – 26 des compositeurs qui écrivent l’histoire musicale de ces vingt dernières années, Paris, éditions Ircam-Centre Pompidou, 1983, 67 p.

Discographie

  • Franco DONATONI, Marches ; Nidi ; Clair ; Small ; Estratto ; Secondo Estratto ; Quarto Estratto, Ensemble Adapter, dans « Chamber Works », 1 CD Kairos, 2017, 0015021KAI.
  • Franco DONATONI, Abyss ; Souvenir (Kammersymphonie Op. 18) ; Puppenspiel III ; Orts (Souvenir N. 2), dans « Abyss », 1 CD Stradivarius, 2017, STR 37075.
  • Franco DONATONI, « Le Ruisseau sur l’escalier », Oren Shevlin : violoncelle, WDR Sinfonieorchester Köln, Peter Rundel : direction, 1 CD Edition Zeitklang, 2014, ez-56058.
  • Franco DONATONI, In Cauda II ; In Cauda III ; Esa (In Cauda V) ; Prom ; Duo pour Bruno, Tokyo Philharmonic Orchestra, Yoichi Sugiyama : direction, dans « Orchestral Works », 1 CD Neos, 2014, NEOS 11410.
  • Franco DONATONI, Ali, dans « Sonata for viola », Geneviève Strosser : alto, avec des œuvres de György Ligeti, Heinz Holliger, Helmut Lachenmann, Giacinto Scelsi, 1 cd æon, 2011, AECD1100.
  • Franco DONATONI, « 10 anni dopo. Donatoni Edition, vol. 7 » : Tema ; Flag ; Hot ; Luci ; Rasch II, Divertimento Ensemble, Italian Saxophone Quartet, Lorenzo Missaglia : flûte, Mario Marzi : saxophone, Sandro Gorli : direction, 1 cd Stradivarius, 2010, STR 33838.
  • Franco DONATONI, « Donatoni Edition, vol. 6 » : Algo IV ; Poll ; Refrain IV ; About ; Al ; Small II ; Algo, Ensemble Freon, Stefano Cardi : guitare et direction, 1 cd Stradivarius, 2007, STR 33773.
  • Franco DONATONI, Rasch ; Rash II, dans « Mysterious Morning - Pièces pour saxophones », Quatuor Habanera, avec des œuvres de Sofia Goubaïdoulina, Iannis Xenakis et Fuminori Tanada, 1 cd Alpha 2007.
  • Franco DONATONI, « Donatoni Edition, vol. 4. Piano Music » : Leoncavallo ; Cloches II ; A Renzo e Marcella ; À Françoise ; Rima ; Estratto ; Black and White 2 ; Tre Improvisazioni 1 et 2, Maria Isabella De Carli et Mariarosa Bodini : piano, 1 cd Stradivarius, 2002, STR 33627.
  • Franco DONATONI, Omar, dans « Open percussion », Hans-Kristian Kjos Sorensen : percussion et voix, avec des œuvres de Iannis Xenakis, Hans-Kristian Kjos Sorensen, Ase Hedstrom, John Cage et Rolf Wallin, 1 cd Bis Records, 2002.
  • Franco DONATONI, « Portrait » : Refrain 3 ; Etwas Ruhiger Im Ausdruck ; Lumen For Grilly ; Spiri ; Le Ruisseau sur L’escalier, Ensemble Fa, direction : Dominique My, 1 cd Accord, coll. Una corda, 2001.
  • Franco DONATONI, Hot, Daniel Kientzy : saxophone, ensemble 2e2m, direction : Paul Mefano, 1 cd Nova Musica, 2000, NMCD5109.
  • Franco DONATONI, Clair, Alain Damiens : clarinette, avec également des œuvres d’Igor Stravinsky, Pierre Boulez, Edison Denisov, Karlheinz Stockhausen et Luciano Berio, 1 cd Musidisc, 1996 (première publication : Adda, 1987).
  • Franco DONATONI, Eco ; Ombra ; Diario ; Lame ; Spiri, Armand Angster : clarinette contrebasse, Alain Meunier : violoncelle, ensemble Alternance, direction : Luca Pfaff, 1 cd Accord, Coll. « Una Corda », 1995, 204702.
  • Franco DONATONI, La Souris sans sourire, dans « From Italy – Berio, Bussoti, Castiglioni, Donatoni, Maderna, Melchiorre, Scelsi, Sciarrino, Scodanibbio, Stroppa », Quatuor Arditti, avec des œuvres de Giacinto Scelsi, Bruno Maderna, Luciano Berio, Salvatore Sciarrino, Marco Stroppa etc., 1 cd Montaigne Auvidis, coll. « Arditti Quartet Edition », 1995, MO782042.
  • Franco DONATONI, The Heart’s eye, dans « Petrassi, Donatoni, Solbiati », Quartetto Paolo Borciani : Fulvio Luciani et Elena Ponzoni : violons, Roberto Tarenzi : alto, Claudia Ravetto : violoncelle, avec des œuvres de Goffredo Petrassi et Alessandro Solbiati, 1 cd Stradivarius, 1994, STR 33341.
  • Franco DONATONI, Rasch, dans « Xasax », Pierre-Stéphane Meugé, Marcus Weiss, Jean-Michel Goury, Serge Bertocchi : saxophones, avec des œuvres de Georges Aperghis, Iannis Xenakis, Elliott Carter, John Cage etc., 1 cd Erol Records, 1994, 7019.
  • Franco DONATONI, Argot, dans « Irvine Arditti – Recital for violin », Irvine Arditti : violon, avec des œuvres de Julio Estrada, Brian Ferneyhough, Elliott Carter, James Dillon et Luis de Pablo, 1 cd Montaigne, coll. « Arditti String Quartet Edition », 1994, MO 789003.
  • Franco DONATONI, For Grilly ; Lied ; Lumen ; Ash ; Arpège ; L’Ultima sera, Luisa Castellani : soprano, Gruppo Musica Insieme di Cremona, direction : Andrea Molino, 1 cd Stradivarius, 1993, STR 33315.
  • Franco DONATONI, Blow, dans « Carter, Donatoni, Kurtág, Ligeti », Quintetto Arnold, avec des œuvres d’Elliott Carter, György Kurtág et György Ligeti, 1 cd Stradivarius, 1991, STR 33304.
  • Franco DONATONI, Lumen ; De près ; L’Ultima sera ; Fili ; Le Ruisseau sur l’escalier ; Feria ; Still, Liliane Mazeron : soprano, Anne Bartellomi : mezzo-soprano, ensemble 2e2m, direction : Paul Méfano, 1 cd Adda, 1991, ADDA 581143.
  • Franco DONATONI, Rima ; Ala ; Alamari ; Spiri ; Flag, ensemble Carme, direction : Guido Guida, 1 cd Dischi Ricordi S.p.A., 1991, CRMCD 1013.
  • Franco DONATONI, Het, dans « Het Trio – Ringing the changes » Het Trio : Harrie Starreveld : flûtes, Harry Sparnaay : clarinette basse, René Eckhard : piano, avec des œuvres d’Andrew Ford, Paolo Perezzani, Gerard Brophy, Theo Loevendie etc., 1 cd Attacca, 1991, Attacca Babel 9161-4.
  • Franco DONATONI, Tema ; Cadeau, dans « Ligeti, Donatoni », Pierre-Laurent Aimard : piano, Maryvonne Le Dizès-Richard : violon, Jacques Deleplancque : cor, Ensemble intercontemporain, direction : Pierre Boulez, avec des œuvres de György Ligeti, 1 cd Erato, 1990, ECD 75555.
  • Franco DONATONI, Spiri ; Fili ; De près ; Etwas Ruhiger im Ausdruck ; Refrain, Dorothy Dorow : soprano, Nieuw Ensemble, direction : Ed Spanjaard, 1 cd Etcetera Records, 1988, KTC 1053.
  • Franco DONATONI, Nidi ; Toy ; Ave ; Alamari ; Flag, Pierre-Yves Artaud : flûtes, Jacqueline Méfano : piano et clavecin, ensemble 2e2m, direction : Paul Méfano, 1 cd Adda, 1987.
  • Franco DONATONI, Spiri ; Eco ; Ombra ; Diario ; Lame, Armand Angster : clarinette contrebasse, Alain Meunier : violoncelle, Ensemble Alternance, direction : Luca Pfaff, 1 cd Harmonic Records, 1986, H/CD 8616.

Vidéo

  • Nat LILENSTEIN, « Boulez au XXème siècle », Ensemble intercontemporain, Cassette vidéo Cameras continentales, France 3, La Sept, Ircam-Centre Pompidou, Ensemble intercontemporain, Cnac, 1988 [Les instruments traditionnels et les instruments nouveaux dans la musique contemporaine, thème exposé par Pierre Boulez, illustré par des pièces de Franco Donatoni, Edgard Varèse, Jonathan Harvey, que répète l’Ensemble intercontemporain. Enregistré à l’Ircam - 57 minutes]

Liens Internet

(liens vérifiés en octobre 2023).