TrĂšs jeune attirĂ© par la musique, Paul Hindemith pratique le violon dĂšs 1906 dans un environnement familial favorable au dĂ©veloppement de ses dons, avec sa sƓur Toni, pianiste et son frĂšre Rudolf, violoncelliste. RemarquĂ© par le Kappelmeister de l’OpĂ©ra de Francfort Adolf Rebner, il Ă©tudie la composition Ă  la Hochschule de Francfort Ă  partir de 1912 avec le trĂšs conservateur Arnold Mendelssohn qui lui donne le goĂ»t de la musique religieuse, puis jusqu’en 1917 avec Bernhard Sekles qui l’incite Ă  dĂ©couvrir des musiques plus avancĂ©es. Fort d’un solide mĂ©tier compositionnel, il dĂ©veloppe parallĂšlement une intense activitĂ© d’instrumentiste au sein du quatuor Rebner et Ă  l’OpĂ©ra de Francfort tout en composant ses premiers opus dont les Drei GesĂ€nge op. 9.

AprĂšs la guerre, il compose abondamment dans des rĂ©pertoires divers, en musique de chambre avec son DeuxiĂšme Quatuor op. 10, avec des Ɠuvres oĂč la parodie tient une place importante, puis avec des Ɠuvres qui dĂ©clencheront des scandales notoires (les opĂ©ras audacieux qui forment la trilogie Mörder, Hoffnung der Frauen, Das Nusch-Nuschi et Sancta Susanna). À partir de 1921, il poursuit sa carriĂšre au sein du Quatuor Amar oĂč il a tenu l’alto et dont il sera un interprĂšte cĂ©lĂšbre et reconnu. En tant que compositeur, il est remarquĂ© au festival de Donaueschingen avec son TroisiĂšme Quatuor op. 16 et la premiĂšre de ses Kammermusiken.

L’approfondissement de l’étude de la musique ancienne et son goĂ»t pour la polyphonie l’amĂšnent Ă  intĂ©grer des formes anciennes et conventionnelles dans son opĂ©ra Cardillac, premiĂšre manifestation du nĂ©oclassicisme qu’il dĂ©veloppera abondamment par la suite et fortement marquĂ© par le mouvement de la « Nouvelle objectivitĂ© Â». Élargissant toujours ses horizons, il fournit un important rĂ©pertoire de « Musique pour amateurs Â» (Gebrauchsmusik) et s’ouvre Ă  toutes les influences mises en jeu au festival de Baden-Baden Ă  partir de 1926 : le jazz et la musique populaire, les instruments mĂ©caniques et la musique pour le cinĂ©ma. ParallĂšlement, sa collaboration avec Brecht lui fournit l’occasion d’absorber toutes les tendances et les influences propres Ă  l’époque. Alors qu’il est nommĂ© professeur de composition Ă  la Hochschule de Berlin en 1927, la fin de la RĂ©publique de Weimar et le prochain avĂšnement du national-socialisme le conduisent Ă  clarifier son Ă©criture, plus abordable, dont la Symphonie Mathis der Maler, qui propose trois moments importants de son opĂ©ra du mĂȘme nom.

Pris entre le succĂšs public et le scandale que nourriront les nazis, Hindemith se trouve dans une situation de plus en plus difficile au cours des annĂ©es 1930. S’exilant Ă  la frontiĂšre allemande Ă  Bluche en Suisse, il approfondit ses penchants nĂ©oclassiques dans une production instrumentale abondante, poursuit ses activitĂ©s pĂ©dagogiques et fixe les Ă©lĂ©ments de son style harmonique dans son Ă©crit thĂ©orique le plus important Unterweisung der Tonsatz (1937). AprĂšs des missions pĂ©dagogiques en Turquie, et des voyages aux États-Unis, il quitte l’Europe Ă  contrecƓur et enseigne Ă  Buffalo et dans diverses universitĂ©s, et obtient la nationalitĂ© amĂ©ricaine en 1946. Il Ă©crit le recueil Ludus Tonalis pour piano (1942) et effectue plusieurs voyages en Europe au lendemain de la guerre mais n’envisage pas de revenir s’installer en Allemagne, nourrissant une rancune tenace contre son pays d’origine. Il finit par accepter un poste de professeur Ă  Zurich en 1951 oĂč il consacre la majeure partie de son temps Ă  l’élaboration de son opĂ©ra Die Harmonie der Welt et clĂŽt son catalogue par la Messe pour chƓur mixte a cappella (1963).

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