Compositeur et chef d’orchestre, l’un des principaux interprètes du répertoire contemporain, Péter Eötvös est né en Transylvanie et revendique son appartenance à la culture musicale hongroise, restant très attaché en particulier à l’art de Bartók, Kodaly, Kurtág et Ligeti. Il destinera certaines de ses pièces à des instruments hongrois comme Psychokosmos, pour cymbalum solo et orchestre traditionel (1993).
Diplômé de l’Académie de musique de Budapest, il poursuit ses études musicales en Allemagne, à la Hochschule für Musik de Cologne. Il rencontre Karlheinz Stockhausen et, entre 1968 et 1976, il se produit avec son ensemble et participe aux activités du studio de musique électronique de la Westdeutscher Rundfunk de Cologne.
En 1978, sur l’invitation de Pierre Boulez, il dirige le concert inaugural de l’Ircam. À la suite de cette expérience, il est nommé directeur musical de l’Ensemble intercontemporain avec lequel il crée Chinese Opera (1986). Il reste à la tête de l’ensemble jusqu’en 1991.
Depuis ses débuts comme chef d’orchestre au Proms de Londres, il s’y rend souvent : il est le principal chef du BBC Symphony Orchestra de 1985 à 1988. Il est ensuite nommé à la tête de l’orchestre du festival de Budapest de 1992 à 1995 puis de l’orchestre philharmonique national de Budapest de 1998 à 2001, de l’orchestre de chambre de la radio de Hilversum (Pays-bas) de 1994 à 2005, de l’orchestre symphonique de la radio de Stuttgart de 2003 à 2005, et de l’orchestre symphonique de Göteborg depuis 2003.
Par ailleurs, il est souvent invité à diriger de prestigieux ensemble tels que l’orchestre philharmonique de Berlin, celui de Munich, à Paris, celui de Radio France, le London Sinfonietta, le Netherlands Radio Philharmonic, le Royal Concertgebouw Orchestra, l’Orchestre de la Suisse Romande ainsi que le Los Angeles Philharmonic et le New Japan Philharmonic Orchestra. Il est invité à La Scala, au Royal Opera House Covent Garde, à La Monnaie, au Festival Opera Glyndebourne, au théâtre du Châtelet.
En 1991, il fonde le International Eötvös Institute and Foundation pour les jeunes chefs d’orchestre et compositeurs. De 1992 à 1998, il est professeur à la Hochschule für Musik à Karlsruhe. Il quitte cet institution pour enseigner à la Hochschule für Musik de Cologne de 1992 à 1998, avant d’y revenir en 2002.
Parallèlement à son importante carrière de chef d’orchestre et à son activité de pédagogue, Péter Eötvös compose de nombreuses pièces, aussi bien marquées par son expérience dans le studio de Stockhausen – Cricketmusic (1970), Elektrochronik, (1974), ainsi que par son travail au côté de Boulez, que par d’autres influences comme celle du jazz : Music for New York : improvisation pour saxophone soprano et percussion avec bande (1971), de Frank Zappa – Psalm 151, In memoriam Frank Zappa (1993).
Son œuvre est marquée dès le début de sa carrière par le cinéma et le théâtre auquel il destine ses premières compositions. Son expérience dans ce domaine se répercute sur la structure de ses grandes pièces orchestrales comme ZeroPoints (1999), ainsi que dans ses opéras Three sisters (1997-1998), Le Balcon (2001-2002), Angels in America (2002-2004), Lady Sarashina (2007), Die Tragödie des Teufels (2009).
- Frontiers of Knowledge Award, BBVA Foundation, 2021 ;
- Médaille Goethe de la République fédérale d’Allemagne, 2018 ;
- Prix hongrois : “Bartók-Pásztory” en 1997, “Kossuth Prize” en 2002, “Gundel arts award” en 2001, “Freeman of Budapest” en 2003, “Im memoriam Béla Bartók” et “Hungarian Arts Prize” en 2006 ; “Hungarian Order of Saint Stephen” en 2015 ;
- Prix français : “Officier de l’Ordre des l’Arts et des Lettres” en 1988, palmarès SACD en 2002, “Commandeur l’Ordre des Arts et des Lettres” en 2003, prix de Cannes en 2004, Grand Prix de la PMI - Prix Antoine Livio 2006 (Association Presse Musicale Internationale) ;
- Prix allemands : “Frankfurter Musikpreis” en 2007, “Christoph und Stephan Kaske Preis” en 2000 ;
- Prix anglais : Royal Philharmonic Society Music Award en 2002 ;
- Prix Claude-Rostand, et Grand Prix de la Critique pour Three sisters (1998), Victoires de la Musique Classique et du Jazz (1999) ;
- Cd : Grand Prix of Academie Charles Cros (1999), Diapason d’or de l’année 2000, ECHO Preis 2000 en Allemagne et Prix Caecilia en Belgique (2000) ;
- Grand Prix Golden Prague pour pour le film de l’opéra Le Balcon en 2003 ;
- Prix “Pro Europa” en 2004 ;
- Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco, 2008 pour Seven ;
- Lion d’or de la Biennale de Venise en 2011.