Au delĂ  des frontiĂšres des musiques contemporaines ou non acadĂ©miques, Kasper T. Toeplitz compose et interprĂšte une musique Ă©lectronique qui se construit sur le bruit – noise music.

Au dĂ©but de son parcours atypique, il joue de la basse Ă©lectrique dans un rĂ©pertoire classique de l’instrument (rock-punk) et par ailleurs compose des piĂšces contemporaines ancrĂ©es dans le vingtiĂšme siĂšcle. Ses rĂ©fĂ©rences sont alors Scelsi, Ligeti, Penderecki puis Nono, Stockhausen et Xenakis.

Ses premiĂšres Ɠuvres sont instrumentales et vocales, un opĂ©ra, J’irai vers le nord, j’irai vers la nuit polaire (laurĂ©at du concours OpĂ©ra Autrement/Acanthes au Festival d’Avignon 1989), une symphonie, Lhow (1990, Premier prix du Concours international de composition pour orchestre de Besançon).

De nombreux prix suivent : la Bourse LĂ©onard de Vinci en 1992 qui le mĂšne Ă  San Francisco et le prix Villa MĂ©dicis hors les murs Ă  New York en 1993. Il reçoit plusieurs commandes d’État, notamment pour EphĂ©mĂ©rides, NoiseVille et Siyahi (1995 et 1996), bĂ©nĂ©ficie d’une bourse d’écriture Ă  l’OpĂ©ra de Montpellier (1996-1997) et d’une bourse de la Villa Kujoyama pour rĂ©sider six mois au Japon.

Vient alors une cĂ©sure radicale dans son parcours, oĂč, fatiguĂ© de l’écriture contemporaine classique, il prĂ©pare son entrĂ©e dans le vingt-et-uniĂšme siĂšcle en traçant une voie compositionnelle basĂ©e sur l’organisation, « l’intonation Â» du bruit (pitched noise). De plus en plus, Ă  partir de 1998, il introduit l’électronique dans son travail. Il expĂ©rimente dans les studios de recherches d’institutions telles que le GMEM, le GRM, l’Ircam, Art Zoyd.

Il crĂ©e Sleaze Art, orchestre de guitares et basses Ă©lectriques, oĂč l’ordinateur va prendre peu Ă  peu une place prĂ©pondĂ©rante aussi bien lors du travail de composition que comme vĂ©ritable instrument live.

Avec son instrument, la basse, transformée en BassComputer, prototype de basse électronique pour le jeu avec transformation en temps réel, il crée de nombreuses piÚces solistes parmi lesquelles Demonology #11, LÀrmesmitte (2006).

En 2007, il fonde l’ensemble d’ordinateurs KERNEL, moteur nĂ©cessaire pour interprĂ©ter ses longues structures sonores, qui se consacre au problĂšme de l’écriture et de l’interprĂ©tation d’une musique d’ensemble pour ordinateurs.

Il collabore avec des artistes inclassables, les musiciens Eliane Radigue, Zbigniew Karkowski (duo Le DĂ©peupleur), Dror Feiler, Tetsuo Furudate, Phil Niblock, des chorĂ©graphes – Jonathan Schatz (Trans-Niagara (2010), Myriam Gourfink, avec qui il monte de nombreux projets – (Capture (2002), Inoculate? (2011), Bestiole (2012) –, des vidĂ©astes, des photographes (Strom Varx pour EphĂ©mĂ©rides nocturnes en 2010).

© Ircam-Centre Pompidou, 2011

sources

Sleaze Art, Kasper T. Toeplitz ;
Krzysztof Sadza, Kasper T. Toeplitz, entretien.



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