John Adams a grandi dans le Vermont et le New Hampshire où il reçoit sa première éducation musicale de son père, avec qui il étudie la clarinette et joue dans des fanfares locales. Adams a souvent dit combien les sonorités exubérantes et le rythme puissant de la marche ont profondément influencé sa personnalité musicale — parcours semblable à celui de Charles Ives à la fin du siècle dernier. En 1971, après avoir terminé ses études à Harvard avec Leon Kirchner, Adams quitte la Nouvelle Angleterre pour la Californie. Il réside depuis dans la baie de San Francisco.
Pendant dix ans, il enseigne et dirige au Conservatoire de Musique de San Francisco, et, de 1978 à 1985, il est très étroitement associé au San Francisco Symphony, dont le directeur musical Edo de Waart sera le premier défenseur de sa musique.
Bien qu’elles n’aient jamais suivi les strictes formules du minimalisme « classique », les premières pièces instrumentales d’Adams — comme les deux pièces pour piano solo de 1977 : Phrygian Gates et China Gates, ou encore le septuor à cordes Shaker loops de 1978 — utilisent de brèves cellules répétitives. Elles rendent ainsi hommage non seulement à Reich et Glass mais aussi à Terry Riley et à quelques-uns des compositeurs expérimentaux des années soixante. Mais, même dans ses compositions les plus purement minimalistes, ce qui rend les œuvres d’Adams incomparables est le haut degré d’imagination et d’invention apporté à l’écriture, ainsi que la longue et puissante progression dramatique en arche qui va bien au-delà du minimalisme.
Au cours des années soixante-dix et quatre-vingt, la musique d’Adams joue un rôle décisif dans la constitution et la diffusion d’un courant post-moderne à l’intérieur de la tradition savante contemporaine. Réactivant le thématisme et l’harmonie issus du post-romantisme, s’appropriant le rythme des musiques traditionnelles ou l’énergie euphorisante du jazz et du rock, sa musique, tout autant imprégnée de l’esprit expérimental californien des seventies, cherche à rassembler les influences multiples traversant la culture américaine, sous une signature identifiable et en renouvellant constamment les voies d’un langage de synthèse. C’est sans doute dans le domaine symphonique que s’exprime le mieux tour à tour sa verve humoristique, faite de sauts d’humeur et de contrastes grinçants ou sa veine élégiaque teintée de nostalgie.
La collaboration, à partir de 1985, avec Alice Goodman et Peter Sellars donne naissance aux opéras les plus joués dans le monde des deux dernières décennies : Nixon In China (1984-1985) et The Death of Klinghoffer (1990-1991). Ce dernier sera porté à l’écran en 2003 par Penny Woolcock. Suivent d’autres œuvres réalisées avec Peter Sellars : en 1995, le “songplay” I Was Looking at the Ceiling and Then I Saw the Sky, en 1999-2000, El Niño, sur un livret multilingue célébrant le millénium et Doctor Atomic (2005). En 2006, est créé à Vienne A Flowering Tree, opéra inspiré de la Flûte enchantée de Mozart, en 2012, John Adams compose l’oratorio The Gospel According to the Other Mary, et en 2017, l’opéra sur la ruée vers l’or, Girls of the Golden West est créé à l’Opéra de San Francisco.
John Adams est également chef d’orchestre. En 2013-2014, il dirige les orchestres suivants : le Houston Symphony, le Toronto Symphony, le Los Angeles Philharmonic et le New World Symphony.
- 2000 : prix des Arts de l’Etat de Californie
- 2003 : prix Pulitzer pour On the Transmigration of Souls.
- 2003 : 3 Grammy awards pour la collection de 10 Cds du label Nonesuch The John Adams Earbox : “Best Classical Recording” “Best Orchestral Performance”, et “Best Classical Contemporary Composition”.
- 2003 : Doctorat d’honneur de l’Université de Cambridge
- 2004 : Premier Prix de composition “Michael Ludwig Nemmers”
- 2007 : Harvard Arts Medal
- 2012 : Doctorat d’honneur de l’Université de Harvard
- 2013 : Doctorat d’honneur de l’Université de Yale
- 2015 : Doctorat d’honneur de la Royal Academy of Music (Londres).