Denis Cohen se forme au Conservatoire national supĂ©rieur de Paris de 1969 Ă  1979 et remporte les prix de composition, d’harmonie, de contrepoint, et d’accompagnement au piano. Il se perfectionne pour le piano auprĂšs de Jean Fassina et pratique la percussion pendant cinq ans. MĂ©daille d’argent au Concours international de piano de Finale Ligure (Italie) en 1977, il est pensionnaire Ă  la Villa MĂ©dicis Ă  Rome de 1982 Ă  1984. Cependant, il se considĂšre comme autodidacte pour ce qui est de la composition et de la direction d’orchestre, les deux pĂŽles parallĂšles ayant Ă©tabli sa renommĂ©e.

La musique de Denis Cohen occupe une position assez singuliĂšre au sein de la musique contemporaine française, notamment parce qu’il a toujours rĂ©cusĂ© l’opposition sĂ©riels/spectraux et parce que sa musique emprunte clairement des traits germaniques (dans sa conception consciemment organique de la forme plus particuliĂšrement). Karlheinz Stockhausen et Bernd Alois Zimmermann sont de ce point de vue des influences notables pour le compositeur, comme en tĂ©moignent ses premiĂšres compositions (Transmutations en 1980).

AprĂšs une sĂ©rie d’Ɠuvres instrumentales, il se tourne vers la voix avec Cantate en 1982 et La Cassure des nuages en 1983. La transparence de texture des premiĂšres Ɠuvres fait alors place Ă  une Ă©criture en strates particuliĂšrement dense (Sprache en 1988). Au dĂ©but des annĂ©es 90, des Ɠuvres comme Doppi versi alla lunapour voix, clarinette et percussion et Il sogno di Dedalo annoncent l’arrivĂ©e d’une sensibilitĂ© que l’on pourrait qualifier de « mĂ©diterranĂ©enne », aprĂšs le style dense de la fin des annĂ©es 80.

ConsidĂ©rant le danger de connotation liĂ© Ă  l’emploi d’instruments traditionnels dans le contexte du langage moderne, Denis Cohen aime Ă  « subvertir » le son instrumental avec l’électronique ; c’est naturellement qu’il s’intĂ©resse Ă  la jonction entre le piano et la 4X de l’Ircam avec Jeux (1984-1988).

Avec Ajax-OpĂ©ra interrompu (1983-1984), il fait un premier pas vers l’opĂ©ra, qu’il entend aborder sous conditions, aprĂšs la longue histoire qui va de Monterverdi Ă  Zimmermann, sans cĂ©der « au retour Ă  » qu’induit naturellement le genre. Le cycle symphonique et vocal issu de cette rĂ©flexion sur les rapports possibles entre le thĂ©Ăątral et le musical est initiĂ© en 1986 et comprend des piĂšces purement orchestrales (Close Islands et Étude pour le PoĂšme). Sprache, Ă©crit pour quatre chanteurs porteurs de textes en cinq langues, un rĂ©citant et un orchestre, est un « tableau imaginaire » oĂč sont exposĂ©s, spatialisĂ©s les paradigmes de personnages opĂ©ratiques portĂ©s Ă  la scĂšne comme des images. À cette trilogie succĂšde une pentalogie dans laquelle l’orchestre rejoint la fosse, et chaque opĂ©ra de ce cycle en gestation « examine » un paradigme national liĂ© Ă  chacune des cinq langues de Sprache. Ce cycle est prolongĂ© par un nouvel opĂ©ra l’Homme trouvĂ© (1992-1995) dont le livret est co-Ă©crit avec Jean-Claude CarriĂšre.

Parmi ses Ɠuvres les plus rĂ©centes, on trouve Erinnerung, (commande de l’Ircam-Centre Pompidou), crĂ©Ă©e en juin 2009 par le Quatuor Arditti dans le cadre du festival Agora Ă  Paris.

ParallĂšlement, Denis Cohen se consacre Ă  la direction d’orchestre qui nourrit le souci constant d’établir des liens entre l’écriture, la conception formelle et la rĂ©alisation sonore des Ɠuvres. Il dirige l’Ensemble intercontemporain en 1980 puis en 1981-1982 comme assistant. DĂšs lors, il est invitĂ© rĂ©guliĂšrement Ă  diriger des ensembles, des orchestres et des chƓurs en Europe, en Australie ainsi qu’en IsraĂ«l (Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio France, Ensemble Orchestral de Paris, Ensemble Modern de Francfort, Orchestre du Conservatoire national supĂ©rieur de musique de Paris, ensemble l’ItinĂ©raire, Ars Nova, Alternance, 2e2m, Asko d’Amsterdam, Elision de Melbourne
).

Depuis 1999, Denis Cohen enseigne l’orchestration au Conservatoire national supĂ©rieur de Paris, aprĂšs y avoir animĂ© des masterclasses de direction d’orchestre en 1994 et en 1995. Il est Ă©galement professeur Ă  l’Institut d’études politiques de Paris de 1999 Ă  2001. Sa production critique, rĂ©cemment augmentĂ©e d’un livre d’entretiens avec le musicologue Michel Rigoni (2008), rĂ©flĂ©chit la situation de la crĂ©ation contemporaine et affirme son parti-pris rĂ©solument moderniste.

Ses Ɠuvres sont Ă©ditĂ©es par l’association Nodus.

  • MĂ©daille d’argent au Concours international de piano de Finale Ligure (Italie) en 1977 ;
  • Bourse du ministĂšre de la Culture en 1979 (Trames) ;
  • Bourse de recherche attribuĂ©e par le ministĂšre de la Culture (pour des travaux concernant les sons inharmoniques Ă  l’Ircam) en 1980 ;
  • Bourse du ministĂšre des Relations ExtĂ©rieures (pour une recherche au dĂ©partement d’informatique musicale de l’UniversitĂ© de Stanford) en 1982 ;
  • Bourse de la Villa MĂ©dicis en 1982 ;
  • Prix de Rome en 1982 pour Ă©tudier 2 ans Ă  la Villa MĂ©dicis Ă  Rome ;
  • Prix de composition Albert Wolff de la Sacem pour son Ɠuvre Cantate en 1983 ;
  • Prix HervĂ© Dugardin de la Sacem pour l’ensemble de son Ɠuvre en 1988.
© Ircam-Centre Pompidou, 2009

sources

  • Site du compositeur (voir Ressources documentaires)


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