Table of contents
Performance date: Sept. 29, 2009 - First performance
Documentation date: Sept. 29, 2009
Version state
Valid
Validation date: May 3, 2018
Executions dates of this version
- Sept. 29, 2009,
Version documentalist
Version realisation
- Grégory Beller (Performer, Computer Music Designer)
- Sylvain Cadars (Sound engineer)
Version length
60 mnUpgrade Motivation
Concert - diffusion
Comment
Ca se fait dans une église ou autre salle réverbérante et à haut plafond
No other version available
Electronic equipment list
Computer Music Equipment
-
1 Macintosh G5 - Apple Desktops
(Apple)
-
1 Music software - Music Software
Digital Performer 5 or higher versions...
Work related information
Premiere
- Sept. 29, 2009, <p>Paris, église Saint-Eustache.</p>
Publisher:
- l'Oiseau Prophète
Realisation
- Grégory Beller
- Eric Daubresse
Work length
- 60 mn
Event
- festival d'automne - - Eglise Saint Eustache - festival d'automne
Useful links on Brahms
- Il y a for a virtual orchestra of 84 musicians divided into 28 spatialized trios and computer equipment (powder-bells and watch mechanics) (2008-2009), 1h0mn
- Jacques Lenot
File | Author(s) | Comment | |
---|---|---|---|
Download [5.1 GB] | Patch ilya_concert.dmg |
Instructions
Audio setup
8 channels diffusion. No instrumentist. No risk.
Loudspeaker setup
plan de la salle de concert avec implantation des haut-parleurs.
Midi setup
No midi
Software installation
Digital Performer 5 or higher. (can eventually be done with another sequencer able to play 16 tracks simultaneously)
System calibration and tests
Min and max loudness of the band
Initialization routine
Patch presentation
No patch
Performance notes
Do not hesitate to mix in real time and to cut drastically into the material to avoid boreness...
At the console, follow the intensity curve written as a control into the DP project. It is a conductor !!!
© IRCAM

This documentation is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Program note
« Ni néant, ni être »
Jacques Lenot
L'évocation de ce projet remonte au 12 janvier 2006. L'idée précise et persistante d'un poudroiement sonore s'est forgée progressivement après l'étrange sensation vécue lors de la découverte du cimetière (Jüdischer Friedhof) berlinois de Prenzlauerberg enchâssé entre la Schönhauser Allee et la Kollwitz-Platz, en aout 2005.
Pour construire ce poudroiement qui, dans mon esprit, est quelque chose qui doit tomber – et de très haut – il a fallu étayer mon pressentiment par un environnement littéraire et poétique puis technique : le « final » de la dernière Élégie de Duino de Rainer Maria Rilke, l'invocation des Lamentations de Jérémie, la vision du « char de Yavhé » d'Ezechiel et enfin l'extrait d'un dialogue entre Emmanuel Levinas et Philippe Nemo :
« Il est question de ce que j'appelle l' « il y a ». Je ne savais pas qu'Apollinaire avait écrit une œuvre intitulée Il y a. Mais l'expression, chez lui, signifie la joie de ce qui existe, l'abondance, un peu comme le « es gibt » heideggerien. Au contraire « il y a » pour moi est le phénomène de l'être impersonnel : « il ». Ma réflexion sur ce sujet part de souvenirs d'enfance. On dort seul, les grandes personnes continuent la vie ; l'enfant ressent le silence de sa chambre à coucher comme « bruissant. »
Quelque chose qui ressemble à ce que l'on entend quand on approche un coquillage de l'oreille, comme si le vide était plein, come si le silence était un bruit. Quelque chose que l'on peut ressentir aussi quand on pense que même s'il n'y avait rien, le fait qu'« il y a » n'est pas niable. Non qu'il y ait ceci ou cela ; mais la scène même de l'être est ouverte : il y a. Dans le vide absolu, qu'on peut imaginer, d'avant la création – il y a […] j'insiste en effet sur son impersonnalité comme « il pleut » ou « il fait nuit ». Et il n'y a ni joie ni abondance : c'est un bruit revenant après toute négation de ce bruit. Ni néant, ni être. J'emploie parfois l'expression : le tiers exclu. On ne peut dire non plus que c'est le néant, bien qu'il n'y ait rien. De l'existence à l'existant essaie de décrire cette chose horrible, et d'ailleurs la décrit comme horreur et affolement. […] Peut-être la mort est-elle une négation absolue où « la musique est finie » (on n'en sait rien d'ailleurs). Mais dans l'affolante « expérience » de l' « il y a », on a l'impression d'une impossibilité totale d'en sortir et d' « arrêter la musique ».
Emmanuel Levinas, Éthique et infini, Dialogues avec Philippe Nemo, Librairie Arthème Fayard et Radio France (France Culture), 1982.
Jacques Lenot, programme de la création, église Saint-Eustache, 29 septembre 2009.
Version documentation creation date: None, update date: May 6, 2021, 3:10 p.m.