Nicola Sani suit des études de composition avec Domenico Guaccero pour la composition et Giorgio Nottoli pour la musique électronique. Par la suite, il se perfectionne aux côtés de Karlheinz Stockhausen. Il restera marqué par cette période d’apprentissage dans les années 1970 et par l’engagement politique des compositeurs de cette époque, parmi lesquels Luigi Nono : il en retire l’idée que le compositeur a la responsabilité de s’investir pour changer et améliorer la société (au-delà de théoriser le changement), la musique appartenant à tous les domaines.
Ses futures nombreuses fonctions de direction attestent de son engagement dans les politiques culturelles liées à la musique en Italie. Nicola Sani a été en charge de la section « Art électronique » du Festival RomaEuropa (1992-1993), responsable de la section « Musique » du Festival Arte Elettronica de Camerino (1996-1997), directeur artistique du Festival de musique de chambre contemporaine Emergenze de Rome (1997-1999). À partir de 1998, il est conseiller artistique de l’Institution Universitaire des Concerts de Rome. À partir de 2000, il est directeur artistique du Projet Sonora pour la diffusion de la nouvelle musique italienne à l’étranger. Il est ensuite membre du Conseil d’Administration (2006-2009) et directeur artistique (2008-2009) du Théâtre de l’Opéra de Rome, du Teatro Comunale de Bologne (2015-2017) et de l’Accademia Chigiana de Sienne (de 2015 à aujourd’hui). Il est membre fondateur de FACE (Festival Alliance for Contemporary music in Europe), qui rassemble les principaux festivals européens de musique nouvelle. Il a également été membre du conseil d’administration d’Opera Europa. Il est enfin membre du comité de rédaction de la revue musicologique Musica/Realtà.
Nicola Sani a reçu des commandes de nombreuses institutions internationales comme, en France, l’État français, le Groupe de Recherches musicales, l’Institut international de musique électroacoustiques de Bourges, le Centre international de recherche musicale de Nice, en Allemagne l’Akademie der Künste, le Festival Inventionen, le Studio électronique de la TU-Technische Universität, WDR-Cologne, l’Ensemble Modern, l’Expérimental Studio der Heinrich-Strober-Stiftung des SWR de Fribourg, Musik der Jahrhundert de Stuttgart, en Irlande, l’Irish National Chamber Choir et en Russie le Conservatoire de Musique de Moscou. Un grand nombre d’institutions italiennes lui ont aussi passé commande : l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, la Biennale de Musique de Venise, la RAI, Roma Europa Festival, le Comitato Nazionale Musica, le Festival Musica Presente de la Scala de Milan, le Festival sul Novecento de Palerme, le Teatro di Roma et le Teatro Massimo di Palermo, le Centro Ricerche Musicali (CRM) et Nuova Consonanza de Rome.
Le compositeur est à la recherche d’un son pluriel, au contact d’autres formes (l’art vidéo, la peinture, l’architecture). À ce croisement, il a réalisé des œuvres instrumentales, pour le théâtre musical et la danse, des installations, des œuvres mixtes et électroacoustiques. Nicola Sani pense l’électroacoustique comme une expansion de l’espace sonore instrumental, comme théorisé dans son ouvrage Musica espansa (2000).
Cette conception de la musique l’amène à de très nombreuses collaborations, comme avec le metteur en scène Daniele Abbado ou les artistes vidéo Nam June Paik et Fabrizio Plessi, mais la collaboration la plus importante de Nicola Sani se fera avec Michelangelo Antonioni à partir de 1992. Tous deux travaillent sur le pavillon italien de l’Exposition universelle de Séville pour lequel le compositeur écrit la musique du court-métrage des fragments siciliens du réalisateur.
Passionné par Giacinto Scelsi, Nicola Sani a participé à la redécouverte du compositeur en Italie et a été président de la Fondazione Isabella Scelsi pendant dix ans, ainsi que fondateur des archives Scelsi. Il est également membre du conseil d’administration de la Fondazione Archivio Luigi Nono di Venezia.
Ses œuvres sont publiées par les Éditions Suvini Zerboni. Stradivarius, Agorà, PH Music Worx, Wergo, Mnemosyne et Medusa ont édité ses CD et DVD.
Prix et récompenses
- Académicien honoraire de l’Accademia delle Arti e del Disegno de Florence, 2023 ;
- Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, 2011 ;
- Prix International « Giuseppe Verdi » pour sa carrière en 2008 ;
- Prix Guggenheim pour l’installation multimédia La Torre delle Trilogie avec Mario Sasso, 1999 ;
- Prix Erato-Farnesina du Ministère des Affaires Étrangères italien, 1997-1998 ;
- Prix spécial du jury du Prix Italia à Torino, pour Frammenti sull‘Apocalisse, 1994 ;
- Prix Ars Electronica de Linz avec le peintre et artiste vidéo Mario Sasso, pour Footprint, 1990.