Jean-Luc Fafchamps étudie le piano et la musique de chambre au Conservatoire royal de Mons et les sciences économiques à l’Université catholique de Louvain. Fondateur de l’association Musica Libera, pour la diffusion des musiques actuelles, et du collectif d’interprétation Le Bureau des Pianistes, il est actuellement pianiste au sein de l’ensemble Ictus et enseigne l’analyse et l’écriture musicales au Conservatoire royal de Mons (intégré à l’École Supérieure des Arts, ARTS2).
En tant qu’interprète, il participe à de nombreuses créations aussi bien dans le domaine de la musique de concert que dans les domaines du théatre musical (plusieurs créations de Georges Aperghis) et de la danse (notamment avec la compagnie Rosas d’Anne Teresa de Keersmaeker). Ses interprétations au piano ont été gravées par les labels Sub Rosa (œuvres de Luciano Berio, Paul Bowles, Luigi Dallapiccola, Marcel Duchamp, Morton Feldman, Jonathan Harvey, Franz Liszt, Giacinto Scelsi), Megadisc (Thierry De Mey, Magnus Lindberg, Luca Francesconi), Tzadik (David Shea) et Cyprès (Georges Aperghis, Keiko Harada, Jonathan Harvey, Benoît Mernier).
En tant que compositeur, il se consacre d’abord à l’écriture pour de petites formations dans lesquelles le piano joue un rôle central (Dynamiques, Melancholia Si…), avant que son intérêt pour le timbre et pour les harmonies non tempérées l’amène à explorer d’autres combinaisons sonores (A garden, Bryce). Il dirige ensuite son travail vers des formations plus vastes ou faisant appel à l’électronique, notamment avec son cycle Les lettres Soufies, commencé en 2000 et inspiré d’un tableau soufie reliant un système d’interrelations symboliques aux vingt-huit lettres de l’alphabet arabe. Son projet est de composer vingt-huit pièces correspondant à cet alphabet mystique et formant un même ensemble conceptuel. Riches d’un système d’interrelations entre elles, chacune des pièces peut être jouée seule tout en étant réliée à toutes les autres, à l’instar de lettres isolées destinées à former des mots.
Jean-Luc Fafchamps reçoit des commandes du festival Ars Musica pour les pièces Back to the pulse, Les cigognes, Cerdis Zerom ainsi que pour plusieurs œuvres de son cycle, Les Lettres Soufies. Il reçoit aussi entre autres des commandes du festival Transit – Lettre Soufie : Kh(à ’) (Esquif) –, du festival Présences – Lettre Soufie : S(ìn) –, du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles BOZAR – Eidophonia, Lettre Soufie : R(à ), Fragments de vaisseaux et Les désordres de Herr Zœbius.
Ses œuvres ont été jouées notamment par l’ensemble de percussions Drumming – Wooden Mind –, l’ensemble Musiques Nouvelles – Remix, Lettre Soufie : M(ìm) (Les yeux ouverts) et Ex abrupto –, l’ensemble Spectra – Exploration au bourdon –, l’ensemble Ictus – Disobedience, Lettre Soufie : S2 (Thà ’) (Ivraie) et Lettre Soufie : Y(à ) (Espèces d’espaces) –, l’Ensemble intercontemporain – Lettre Soufie : H(à ’) (Tombeau de Jonathan Harvey) –, le quintette Calefax et le quatuor Danel – Lettre Soufie : W(à w) (Dôme) – ou encore par l’Orchestre Royal Philharmonique de Liège – Lettre Soufie : L(à m).
Les labels Fuga Libera et Sub Rosa lui ont consacré plusieurs disques monographiques.
Jean-Luc Fafchamps a obtenu le prix de la Tribune des jeunes compositeurs de l’Unesco pour son octuor à cordes Attrition (1992) et l’Octave de la Musique classique en 2006. Deux de ses albums parus chez Sub Rosa ont été récompensés : KDGhZ2SA, A Six-Letter Sufi Word a reçu le prix Snepvangers des Caecilia 2013 (meilleur enregistrement de musique belge) et Gentle Electronics a reçu l’Octave de la Musique contemporaine en 2016.