Cinquième œuvre du cycle pour instrument soliste et électronique de chambre inspiré par des poèmes de E.E. Cummings, le titre hist whist est extrait de Tulips and Chimneys, son premier recueil publié en 1923.
Ce poème (dont le titre, purement acoustique, pourrait se traduire par « pst pst ») évoque un monde sautillant de petits esprits, fées et follets, grenouilles et souris, jouant à cache-cache sur la pointe des pieds avec une vieille sorcière, un poireau sur le nez et connaissant le diable. La force acoustique, les choix typographiques et la dynamique engendrés par les vingt-neuf lignes qui composent ce poème possèdent un brio et une virtuosité d'écriture fort impressionnants chez un jeune poète de vingt-huit ans, et impossibles à traduire.
C'est ce brio qui me semble représenter le caractère principal du violon, l'instrument de Giuseppe Tartini, pour lequel il écrit un « trille du diable » !
Du point de vue technologique, comme toutes les œuvres pour électronique de chambre, hist whist interroge l'espace scénique d'une façon singulière et adaptée aux caractéristiques de l'instrument. Ici, point de sons autour du public, voire de la scène, mais une colonne de quatre haut-parleurs placée au milieu, en guise de « totem acoustique » autour duquel s'enroule toute la matière sonore, des sons électroniques à l'amplification et au traitement du violon.
Cette œuvre utilise le travail réalisé par Arshia Cont (représenté par l'environnement informatique Antescofo) et commencé lors de la composition de ... of silence, pour saxophone et électronique de chambre (2007). Ce travail recherche une véritable interaction musicale entre un instrument soliste et d'autres présences sonores autonomes, nouant avec cet instrument une relation de musique de chambre.