Malte Giesen compose ses premières œuvres à l’âge de 14 ans. En 2007, il commence à étudier la composition et l’informatique musicale à l’Université d’État de musique et des arts du spectacle de Stuttgart avec Marco Stroppa et Oliver Schneller, puis poursuit ses études au CNSM de Paris avec Gérard Pesson et à l’Académie de musique Hanns Eisler de Berlin avec Hanspeter Kyburz et Wolfgang Heiniger. Il suit par ailleurs des cours de Beat Furrer, Georg Friedrich Haas ou encore Peter Ablinger. En 2018, il est sélectionné comme compositeur représentant l’Allemagne dans le cadre du projet ECCO (European Contemporary Composers Orchestra) de l’European Composer & Songwriter Alliance (ECSA) à Bruxelles visant à interpréter et promouvoir la musique contemporaine.
Depuis 2015, Malte Giesen enseigne l’improvisation contemporaine à la Hochschule für Musik de Karlsruhe et à partir de 2016 la musique électroacoustique à l’Académie de musique Hanns Eisler de Berlin, tandis qu’il reste actif dans l’enseignement des musiques nouvelles dans les écoles et les conservatoires. Membre fondateur du Stuttgarter Klang Büros e.V., il participe aussi à l’Initiative für Neue Musik - SUONO MOBILE ainsi qu’au festival de Stuttgart “Neue Töne Open”.
Ses œuvres sont jouées en Allemagne et à l’étranger, entre autres par l’Orchestre symphonique de la radio (RSO) de Stuttgart, le Sonar Quartet, le Quatuor Diotima, le Sonic.Art Saxophone Quartet, l’Ensemble Ascolta, l’ensemble recherche, l’Ensemble Mosaik, l’Instant donnée et les Neue Vocalsolisten Stuttgart dans le cadre de divers festivals notamment Donaueschinger Musiktage, Wien Modern, Klangwerkstatt Berlin, AchtBrücken Cologne, Ars Nova Rottweil, Blurred edges Hamburg et Wittener Tage für neue Kammermusik. Depuis 2021, il est à la tête du Studio for Electroacoustic Music de l’Académie des arts de Berlin.
L’approche compositionnelle de Malte Giesen, dont le catalogue s’étend des pièces de musique de chambre aux œuvres pour solistes, de l’électronique solo au grand orchestre, « résulte de la tension entre l’individu et la société, la réalisation de soi et le positionnement politico-social » écrit le Jury du Prix Carl von Ossietzky en 2016 à propos du compositeur qui lui-même affirme « L’art n’a pas besoin d’être beau, mais il doit avoir du pouvoir ». De fait, les œuvres du catalogue de Malte Giesen ont une importante composante politique, dont la vidéo a souvent la charge de porter le propos. En sont deux exemples Wolfsschlucht (2019), théâtre musical qui aborde au travers d’une thématique des sept péchés capitaux des sujets comme la politique migratoire répressive, le changement climatique ou encore la pornographie et FRAME (2020) théâtre musical transmédia qui critique l’information de notre compréhension du monde par le cadrage que nous en proposent les médias. Stock footage piece 1- business (2019) pose quant à elle la question des archives d’internet et de leur utilisation en art, comme c’est aussi le cas de lowest common denominator (2017) qui détourne un clip allemand de 1984 devenu une attraction sur YouTube où il a acquis le rang de quatrième pire vidéo musicale de tous les temps ; en la réinterprétant, Malte Giesen interroge le rapport du compositeur à son époque et le caractère mouvant de l’impopularité.
Ses œuvres sont éditées par BabelScores et Verlag Neue Musik.
Prix et récompenses
- Prix de composition de la ville de Stuttgart, 2017 ;
- Prix de composition Carl von Ossietzky de la ville d’Oldenburg, 2016 ;
- Lauréat du concours Neue Szenen III du Deutsche Oper Berlin, 2015 ;
- Prix de la masterclass de composition orchestrale de l’Orchestre symphonique de la radio de Stuttgart, 2012 ;
- Lauréat du concours allemand de composition musicale, 2009.