Malika Kishino étudie la composition après avoir passé sa licence en droit en 1994 à l’université Doshisha. Elle obtient un diplôme supérieur en 1998 à l’École Normale de Musique de Paris où elle intègre la classe de composition de Yoshihisa Taira. Elle suit ensuite les cours de composition de Robert Pascal au Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon dont elle sort diplômée en 2003. En 2004-2005, elle suit le Cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam sous la direction de Philippe Leroux.

Ses œuvres sont jouées dans des festivals en Europe et au Japon, parmi lesquels Présences de Radio France, la Biennale Musique en scène (Lyon), Musica (Strasbourg), Ultima (Oslo), la Biennale de Venise, Rai Nuova Musica, Ultraschall Festival (Berlin), Acht Brücken Festival (Cologne), Ars Musica (Bruxelles), Wittener Kammermusik Tage et Zagreb Music Biennale par des ensemble comme l’Orchestre Philharmonique de Radio France, le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, l’Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI, l’Hr-Sinfonieorchester Frankfurt, NHK Symphony Orchestra Tokyo, Tokyo Philharmonic Chorus, Chorwerk Ruhr, Oslo Symphoniette, l´Ensemble Orchestral Contemporain, l’Ensemble Asko|Schönberg, l’Ensemble Musikfabrik, le Quatuor Diotima et les Percussions de Strasbourg.

Malika Kishino travaille à la création d’« organismes sonores » façonnés par les forces musicales et les forces motrices qui leur sont inhérentes. Elle intègre volontiers dans son spectre sonore des moyens électroniques, mais aussi des instruments de musique japonais (notamment le koto que l’on retrouve dans Monochromer Garten IV et V, Ha-Dô en compagnie du daegeum coréen, Qualia, Erwachen I et II…), sans pour autant se référer à la tradition musicale japonaise classique. Elle puise son inspiration dans les phénomènes physiques et psychiques ainsi que dans la nature, recourant souvent pour les mettre en scène, à la spatialisation de ses effectifs, comme dans Danse du zéphyr ou Fluxus ac refluxus ou par une diffusion en 8 canaux, comme c’est le cas pour Aqua Vitae et Rayons crépusculaires. De fait, l’eau et la lumière sont à la source de la réflexion de la compositrice : Rayons crépusculaires évoque « l’échelle de Jacob » — le rayonnement produit par le soleil derrière des nuages sombres —, Sensitive chaos l’écoulement de l’eau tandis que Du firmament et Prayer/Inori explorent le phénomène de la réfraction de la lumière dans l’eau.
Le jardin est aussi particulièrement prégnant comme synthèse de son univers musical, apparaissant bien sûr dans la série des Monochromer Garten, mais aussi dans son Concerto pour koto qui s’inspire de l’art japonais des jardins, qui sont là conçus comme un espace clos, constitué d’un petit nombre d’éléments rigoureusement sélectionnés et qui doivent à la fois représenter la nature en miniature en même temps que le monde intérieur du jardinier. Cette référence fait corps avec la conception compositionnelle de Malika Kishino : « Il me plaît de faire la comparaison avec les cellules du corps humain : quand je compose, j’utilise ces cellules, c’est-à-dire les plus petites unités de sons et de tons, comme matière première et j’essaye de créer un organisme vivant dans un certain laps de temps. La nature m’enseigne la structure et l’essence des organismes1 ».

En 2014, son disque monographique « Irisation » est publié chez Wergo et Deutscher Musikrat. Malika Kishino vit en Allemagne, ses pièce sont éditées par Suvini Zerboni.

Bourses et prix

  • Prix de Otaka - Composition Prize du NHK Orchestra Tokyo, 2022 ;
  • Membre du Djerassi Resident artists programme (Oshita fellowship), 2011 ;
  • Bourse du Schreyahn Artists Village, 2011 ;
  • Bourse du Landesregierung Nordrhein-Westfalen, 2010 ;
  • Bourse de l’AcadĂ©mie Schloss Solitude, 2008-2009,
  • Bourse du Center for Art and Media in Karlsruhe, 2008 ;
  • Bourses de l’Experimental Studio of Southwest German Radio, 2007, 2009 ;
  • 1er prix du concours du Groupe de Recherche AppliquĂ©e en Musique Electroacoustique (GRAME) et de l’Ensemble Orchestral Contemporain, 2006 ;
  • 3e prix au 70e concours de musique du Japon, 2001.

1. « Beauté et chaos. L’œuvre d’art comme organisme — la musique de Malika Kishino », par Michael Struck-Schloen dans le livret du CD Wergo « Irisation », 2014.↩

sources

Site de la compositrice, Suvini Zerboni, CDMC, Klangspuren, Wergo, Resmusica



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