Henri Pousseur a Ă©tudiĂ© au Conservatoire de LiĂšge entre 1947 et 1952 auprĂšs de Pierre Froidebise et AndrĂ© Souris qui lâont orientĂ© vers la musique de Webern. Il rencontre Pierre Boulez en 1951 et Karlheinz Stockhausen deux ans plus tard, grĂące auquel il travaille au Studio de Cologne â oĂč il compose SĂ©ismogrammes â et participe rĂ©guliĂšrement Ă partir de 1954 aux cours dâĂ©tĂ© de Darmstadt. De cette pĂ©riode datent ses premiĂšres Ćuvres importantes avec les Symphonies Ă quinze Solistes et le Quintette Ă la mĂ©moire de Webern, Scambi pour bande quâil rĂ©alise au Studio de phonologie de Milan (1957), Mobilepour deux pianos et RĂ©pons. Il fonde le Studio de Bruxelles en 1958.
Aux annĂ©es cinquante marquĂ©es par le sĂ©rialisme post-webernien quâil met en jeu dans ses Ćuvres autant quâil lâanalyse dans ses Ă©crits, succĂšdent les annĂ©es soixante essentiellement dominĂ©es par sa rencontre avec Michel Butor, qui lâaccompagnera jusque dans ses derniĂšres Ćuvres, et par la composition de Votre Faustet de Couleurs croisĂ©es pour orchestre (1967). Câest Ă©galement le moment oĂč il met au point la « thĂ©orie des rĂ©seaux », dans son Ă©crit « LâApothĂ©ose de Rameau » (1968), lâĂ©largissement de sa technique sĂ©rielle par lâintĂ©gration de musiques du passĂ©. Il enseigne Ă lâuniversitĂ© de Buffalo (1966-1968) et fonde le Centre de recherches musicales en Wallonie en 1970 avec Pierre BartholomĂ©e et Philippe Boesmans. Il compose, en hommage Ă Schoenberg, Die Erprobung des Petrus HebraĂŻcus et sa version française Le procĂšs du jeune Chien, alors quâil prend la direction du Conservatoire de LiĂšge en 1975. De 1984 Ă 1987, il dirige lâInstitut de pĂ©dagogie musicale Ă Paris et bĂ©nĂ©ficie dâune importante rĂ©sidence de compositeur Ă lâuniversitĂ© de Louvain de 1993 Ă 1998 au cours de laquelle il compose notamment le cycle Aquarius-memorial dĂ©diĂ© Ă Karel Goeyvarts.
Comme Boulez et Stockhausen, Pousseur a dĂ©ployĂ© une intense activitĂ© thĂ©orique en regard de ses propres Ćuvres, avec de nombreux articles de premiĂšre importance. La dimension esthĂ©tique est Ă©galement omniprĂ©sente et il sera lâun des rares musiciens Ă rĂ©pondre pertinemment à « Contradiction du langage sĂ©riel » de Nicolas Ruwet ou aux critiques de LĂ©vi-Strauss de la cĂ©lĂšbre « Ouverture » Ă Le cru et le cuit.
Ă lâexception de quelques Ćuvres parues chez Universal Edition (Vienne), lâessentiel de son Ćuvre est publiĂ©e chez Suvini Zerboni (Milan). Ses archives sont dĂ©posĂ©es Ă la Fondation Sacher Ă BĂąle.