Halim El-Dabh est né au Caire dans une famille de mélomanes au sein de laquelle il apprend le piano et la darbouka tout en commençant à écrire ses propres compositions. Il suit des études d’agronomie à l’Université du Caire - d’où il sortira diplômé en 1945 - et commence une carrière d’ingénieur tout en poursuivant ses activités musicales.
En 1942, il remporte le premier prix dans les catégories composition et piano au concours de musique de l’Opéra égyptien. En 1944, la diffusion par la radio égyptienne de sa pièce Hommage à Mohammed Ali-El-Kabir attire l’attention du public et de la famille royale. En 1946, il compose la musique du film de Hussein Helmy Azhar wa Ashwaq. En février 1949, il interprète sa composition pour piano It is Dark and Damp on the Front au Centre musical de la cathédrale de la Toussaint du Caire.
Pionnier dans le domaine de la musique concrète, Halim El-Dabh commence ses premières expériences sonores à la station de radio du Moyen-Orient du Caire en 1944 où il emprunte un magnétophone avec lequel il enregistre divers sons, notamment les chants rituels traditionnels d’une cérémonie du Zaar, qu’il manipule et transforme. Il réalise alors un des premiers morceaux de musique électronique connu. La pièce, enregistrée sur bande magnétique et intitulée The Expression Of Zaar, est présentée dans une galerie d’art au Caire en 1944.
Il obtient une bourse pour étudier la musique aux États-Unis où il arrive à l’été 1950 dans le cadre du programme d’échange Fulbright. Il étudie la composition avec John Donald Robb et Ernst Krenek à l’Université du Nouveau-Mexique, avec Francis Judd Cooke au Conservatoire de musique de la Nouvelle-Angleterre (Boston), avec Aaron Copland et Luigi Dallapiccola au Berkshire Music Center (actuel Tanglewood Music Center, Lenox, Massachusetts), et enfin avec Irving Fine à l’Université Brandeis (Waltham, Massachusetts).
De 1969 à 2012, il est professeur de musique et d’ethnomusicologie africaine à l’Université de Kent, Ohio. Il a également enseigné à l’Université d’Addis-Abeba en Éthiopie, à l’Université de Kinshasa au Zaïre (actuelle RDC) et à l’Université Howard à Washington, DC. Il est consultant pour le programme Folklife auprès de la Smithsonian Institution à Washington, DC de 1974 à 1981 pour un projet sur les marionnettes égyptiennes et guinéennes.
Ses recherches ethnomusicologiques le conduisent en Égypte, en Éthiopie (où il forme l’Orchestra Ethiopia, le premier orchestre d’instruments traditionnels pan-éthiopien composé de musiciens de divers groupes ethniques de ce pays) ainsi qu’au Congo, en Guinée, au Mali, au Maroc, au Niger, au Nigéria, au Sénégal, en Afrique du Sud et au Soudan. Il mène également des recherches au sein de la diaspora africaine aux États-Unis.
Ses œuvres sont jouées en Égypte, au Soudan, en Éthiopie, en Israël, au Nigéria, au Japon, en Thaïlande, en Ouzbékistan, au Brésil, au Mexique, aux États-Unis, au Canada et dans plusieurs pays d’Europe. Parmi ses compositions figurent des opéras, des symphonies, de nombreux ballets, concertos et pièces orchestrales, des œuvres pour orchestre et chœur, des musiques de film, de la musique de scène pour pièces de théâtre, des œuvres de chambre et électroniques.
En 1958, Fantasia-Tahmeel, concerto pour darbouka et orchestre à cordes, est créé par l’American Symphony Orchestra sous la direction de Léopold Stokowski et avec le compositeur lui-même à la darbouka.
Il a travaillé en étroite collaboration avec la chorégraphe Martha Graham, composant la musique de quatre de ses ballets, l’opéra-ballet Clytemnestra (1958), One More Gaudy Night (1961), A Look at Lightning (1962), et Lucifer (1975).
Sa partition pour Son et lumières des pyramides de Gizeh, composée en 1960 à la demande de Gamal-Abdel Nasser et présentée pour la première fois en 1961, continue d’être jouée quotidiennement sur le site de la Grande Pyramide.
Plusieurs de ses compositions puisent à la source de son héritage égyptien, telles que Mekta ‘in the Art of Kita’ (1955), The Eye of Horus (1967), Ptahmose et le Sort Magique (1972), ou encore Ramsès le Grand (Symphonie n° 9) (1987).
Les œuvres ultérieures d’Halim El-Dabh comprennent notamment la pièce de ballet In the Valley of the Nile (1999), composée pour la Cleo Parker Robinson Dance Company, le concerto pour piano Surrr-Rah (2000), composé pour le pianiste Tuyen Tonnu ; et Ogún (2000), pour soprano et ensemble de chambre. La pièce de théâtre musical Blue Sky Transmission: A Tibetan Book of the Dead est créée en septembre 2002 au Cleveland Public Theatre à Cleveland, Ohio. Symphony for One Thousand Drums, pièce invoquant les déesses de l’Egypte ancienne, est interprétée par un millier de percussionnistes à Cleveland (2006) et au Colorado (2008).
À la fin des années 1950 et au début des années 1960, il est invité à travailler au Columbia-Princeton Electronic Music Center à New York, où il crée un certain nombre d’œuvres électroniques, notamment Leiyla and the Poet (1959). Un enregistrement de plusieurs de ces œuvres, intitulé Crossing Into the Electric Magnetic, est publié en novembre 2001 par le label Without Fear Recordings.
Halim El-Dabh a reçu plusieurs bourses et récompenses, notamment la bourse Guggenheim à deux reprises (1959-60 et 1961-62), deux bourses Fulbright (1950 et 1967), deux bourses Rockefeller (1961 et 2001), le Cleveland Arts Prize (1990), une bourse Meet-the-Composer (1999) et une bourse Ohio Arts Council (2000). En mai 2001, il a reçu un doctorat honorifique de l’Université de Kent et en 2007 un doctorat honorifique du Conservatoire de Nouvelle Angleterre.

© Ircam-Centre Pompidou, 2022

sources

Site du compositeur et des éditions Peters.



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