Giorgio Battistelli étudie la composition, l’esthétique et l’histoire de la musique au Conservatoire Alfredo Casella de L’Aquila, dont il sort diplômé en 1978. En 1972, déjà , il avait fondé avec des amis le groupe d’improvisation « Edgard Varèse » et l’ensemble instrumental Beat ’72. En 1975, il assiste aux séminaires de composition de Karlheinz Stockhausen et Mauricio Kagel à Cologne. Le compositeur poursuit ses études avec des cours de technique et d’interprétation de théâtre musical contemporain avec Jean-Pierre Drouet et Gaston Sylvestre à Paris en 1978-1979. Cette formation marque le début de son intérêt pour la dramaturgie musicale.
Une bourse de travail aux studio radiophoniques de Baden Baden en 1983 suivie d’une résidence à le Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) en 1985-1986 consolident les liens du compositeur avec la vie musicale allemande. Plusieurs institutions germaniques lui commanderont des pièces importantes : le Théâtre de Brême, le Théâtre national de Mannheim, le Deutsche Oper am Rhein, le Hannover Staatsoper, la Biennale de Munich et l’Ensemble Modern. Dans les années 2000, d’autres résidences suivent à l’opéra flamand d’Anvers (2005-2006), au Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf (2007-2008) et au Teatro San Carlo de Naples (2012).
Giorgio Battistelli entretient très tôt dans sa carrière une forte activité de direction artistique. Il occupe ce poste successivement au sein de nombreuses institutions italiennes : le Cantiere Internazionale d’Arte de Montepulciano (à la suite de Hans Werner Henze, 1985-1996), l’Orchestra della Toscana (1996-2002, de 2011 à aujourd’hui), la Società Aquilana dei Concerti (2000-2005, dont il devient ensuite président en 2009), l’Accademia Filarmonica Romana (2005-2007), la Biennale de musique de Venise (2004-2007), la Fondazione Arena de Vérone (2006-2007), le Festival Puccini de Torre del Lago (depuis 2020) et l’Orchestre Haydn de Bolzano et Trente (depuis 2021). À l’époque de son mandat à l’Orchestra della Toscana, il collabore avec le Centro Tempo Reale de Luciano Berio à Florence et le Centro di Sonologia Computazionale de l’Université de Padoue où il travaille avec Alvise Vidolin.
Le compositeur s’est plus récemment mis à enseigner : il est membre du personnel académique de Santa Cecilia, à Rome, depuis 2004, a donné un cours sur le théâtre musical pour les Jerwood Opera Writing Fellowships à Aldeburgh en 2006-2007, ainsi que la masterclass de théâtre musical « Progetto Opera » à l’Accademia Chigiana de Sienne en 2012.
Très tôt sensibilisé à la question du théâtre musical, Giorgio Battistelli explore ce genre dans la majeure partie de son catalogue : on y retrouve des pièces majeures, comme Experimentum Mundi (1981), The Cenci (1997) d’après Antonin Artaud, le ballet Il fiore delle mille e una note (1999) d’après Pasolini ou encore Richard III (2004), mais aussi des pièces purement instrumentales. Car le compositeur « explore toute la dramaturgie du son instrumental, concevant ses œuvres pour un certain nombre de personnages incarnés au travers de motifs rythmiques et mélodiques, de sections orchestrales ou d’instruments traités en soliste1. » Cette recherche porte également sur l’extension de la conception classique d’instrumentiste, comme illustré par l’opéra Experimentum Mundi où seize artisans tiennent le rôle de percussionnistes, la musique incorporant à son écriture la rythmique de leur activité quotidienne.
Les œuvres de Giorgio Battistelli sont publiées par Ricordi depuis 1986.
Prix et distinctions
- Lion d’or de la Biennale de Venise pour l’ensemble de sa carrière, 2022 ;
- Commendatore dell’Ordine al merito, République italienne, 2013 ;
- Herald Angel Award, des critiques de musique Ă©cossais pour Experimentum Mundi, 2009 ;
- Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, Ministère de la Culture français, 2003 ;
- Cervo award for contemporary music, 1993 ;
- SIAE Award for opera, 1990.
- Fiche Giorgio Battistelli, Centre de documentation de la musique contemporaine (CDMC)