NĂ© le 8 juillet 1900 Ă  Trenton, New Jersey, oĂą son père tient un petit magasin de chaussures, George Antheil grandit dans une famille d’immigrĂ©s allemands. Il commence le piano Ă  l’âge de 6 ans et montre des capacitĂ©s musicales exceptionnelles. Dès 1916, il se rend rĂ©gulièrement Ă  Philadelphie pour Ă©tudier avec Constantin von Sternberg, un ancien Ă©lève de Franz Liszt. En 1917, il s’enrĂ´le dans l’armĂ©e de l’air amĂ©ricaine et reprend, deux ans plus tard, en 1919, ses Ă©tudes Ă  New York, avec Ernest Bloch, qui supervise la composition de sa Symphonie n° 1 « Zingaresca Â» (1920-1922, rĂ©vision en 1923). ImmergĂ© dans le milieu moderniste new-yorkais, il compose essentiellement des pièces pour piano, percussives, influencĂ©es par le courant futuriste. Grâce Ă  une bourse de la mĂ©cène Mary Louise Curtis Bok, il entre Ă  la Philadelphia Settlement Music School.

En 1922, Antheil est invité par l’agent Martin H. Hanson à remplacer Leo Ornstein pour une tournée en Europe. Il débute alors une carrière de pianiste d’avant-garde et se produit d’abord à Londres, puis à Budapest, Vienne et Donaueschingen. Mais il réside principalement à Berlin, où il crée sa Sonate n° 2 - Airplane (1921) et fait la connaissance de Stravinsky. Il s’installe l’année suivante à Paris, y fréquente les artistes et les intellectuels, et se lie d’amitié avec James Joyce et ses compatriotes Ezra Pound, Ernest Hemingway, Aaron Copland et Virgil Thomson, entre autres. Il compose alors Sonate n° 2 pour violon, piano et tambour arabe (1923) après un séjour à Tunis, sa stravinskienne Symphonie pour cinq instruments (1922, seconde version en 1923) et son Concerto pour piano (1926). Le 19 juin 1926, au Théâtre des Champs-Élysées, est créé Ballet mécanique (1923-1924, révision en 1952-1953), pour pianos, percussions et divers mécanismes produisant des bruits, qui rencontre un « succès de scandale ». L’œuvre est reprise le 10 avril 1927, en première américaine, au Carnegie Hall de New York. Si A Jazz Symphony (1925, révision en 1955), jouée en première partie du concert, reçoit un accueil favorable du public, le Ballet mécanique est un échec retentissant qui décide Antheil à renoncer à poursuivre dans la voie de l’ultramodernisme musical. À l’hiver 1928, Antheil retourne à Berlin, où il fait la connaissance de Kurt Weill. Il est engagé comme directeur musical adjoint au Théâtre d’État de Berlin. Son premier opéra Transatlantic (1927-1928) est créé le 25 mai 1930 à Francfort. Au printemps 1931, il réside à nouveau en France. Deux bourses Guggenheim (en 1932 et en 1933) lui permettent de composer son deuxième opéra, Helen Retires, créé à New York le 28 février 1934. Durant cette période, il compose aussi de la musique de chambre, dont le Concerto pour quintette à vent (1932).

Ă€ l’automne 1933, face Ă  la montĂ©e du nazisme, Antheil rentre aux États-Unis et s’installe Ă  New York. Il s’implique dans la vie musicale en organisant des concerts et en participant, aux cĂ´tĂ©s d’Aaron Copland et Wallingford Riegger, Ă  des comitĂ©s et organismes liĂ©s Ă  la musique moderne. L’annĂ©e suivante, il compose la musique du ballet Dreams (1934-1935), sur une chorĂ©graphie de George Balanchine, et commence sa Symphonie n° 3 « American Â» (1936-1939, rĂ©vision en 1946).

En 1936, Antheil s’établit Ă  Hollywood, comme compositeur de musiques de film. Il Ă©crit une trentaine de partitions pour le cinĂ©ma et collabore notamment avec Cecil B. DeMille, Nicholas Ray et Ben Hecht. De 1936 Ă  1940, il est critique de musiques de film pour la revue Modern Music. Il Ă©crit aussi sur divers sujets non musicaux dans les magazines Esquire et Coronet, puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, il est correspondant de guerre pour le Los Angeles Daily News. En 1940, il est profondĂ©ment marquĂ© par la mort de son frère, Henry, dont l’avion est abattu en mer Baltique. Sa Symphonie n° 4 « 1942 Â» (1942) et sa Symphonie n° 5 « Tragic Â» (1945-1946) tĂ©moignent de la douleur de cette perte et des angoisses de la guerre. C’est pendant cette pĂ©riode qu’il invente, avec l’actrice hollywoodienne Hedy Lamarr, un système de tĂ©lĂ©guidage de torpille marine. En dehors de son activitĂ© cinĂ©matographique, Antheil continue Ă  composer de la musique de concert et des opĂ©ras, dont Volpone (1949-1952) et The Brothers (1954). Un voyage en Espagne, Ă  la fin des annĂ©es 1950, influence ses dernières Ĺ“uvres, comme le ballet, composĂ© pour la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision CBS, Capital of the World (1952) et la musique du film de Stanley Kramer The Pride and the Passion (1957). George Antheil meurt d’une attaque cardiaque le 12 fĂ©vrier 1959, Ă  New York.

© Ircam-Centre Pompidou, 2017


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