A l'origine, cette page en sextuor faisait partie du vaste cycle utopique et délirant intitulé Erewhon (1972-76). Mais très vite, l'auteur a compris que l'essai de poétique instrumentale qu'il était en train d'écrire devenait à proprement parler une entité autonome.
Sombre journée tient le milieu, entre le concept de sons-bruits hérité d'Edgard Varèse et l'hybridation du musical obtenue par le truchement des techniques électro-acoustiques et informatiques. Ecrite avec des moyens réduits (peaux et métaux principalement au service du grain de la couleur sonore), Sombre journée va jouer sur la mise en miroirs déformants de flux, de densités et de volumes acoustiques. « J'ai précisément conçu cette pièce comme un effort incessant de réorganisation, conquis sur des antagonismes contenus et des déséquilibres compensés » nous dit l'auteur.