Au début du XVIIe siècle, le chancelier Francis Bacon, frappé par le progrès technique, a dépeint un continent utopique, la Nouvelle Atlantide, lieu d'étonnentes expériences sonores. Dans ces textes prémonitoires est tiré le fil conducteur d'un voyage d'une exploration du « son numérique » et de ses possibilités musicales. Il s'agit bien d'un univers nouveau : les sons numériques ne sont plus le reflet acoustique d'un monde d'objets visibles. La programmation du son permet de jouer avec la perception, de sonder « l'espace du dedans », pour donner l'apparence de présence et d'identité à des être sonores irréels, illusoires, immatériels, échappant aux contraintes mécaniques. La ductilité des traitements possibles permet aussi de métamorphoser les sons naturels.
Les textes de Bacon, lus par Stéphane Eichenholc (le marin) et Jean Lemaître (le guide) présentent ces possibilités, qu'illustreront l'accompagnement sonore et les œuvres qui jalonnent le parcours.
Jean-Claude Risset.