Dans Décombres, l’espace sonore est brut et primaire comme si l’oreille était tendue vers une source complexe de sons électriques différents. La destruction systématique des sources sonores (par distorsion, par saturation…) affecte autant la clarinette que l’électronique.
L’écriture de la clarinette contrebasse utilise des sons complexes par saturation en utilisant constamment la voix dans le jeu instrumental. Le timbre est le résultat d’une énergie démesurée traversant tous les registres de l’instrument.
Les amas de sons électroniques sont traités suivant différentes techniques de granulation, pour ne former que des blocs de sons éparses, tendus et abîmés.
Dans ces jaillissements sonores subsiste une relation étroite entre l’instrumentiste et l’électronique. En constante imitation, ces deux pôles poussent jusqu'à l’extrême leurs différents matériaux jusqu’à leur destruction, jusqu’au vertige.
Raphaël Cendo.