La plupart des interprétations des œuvres de Webern, en particulier celles couvrant la période des opus 21 à 31, me semblent inadéquates vis-à-vis de l’arrière-plan stylistique propre à Webern : l’héritage viennois, du classicisme au préromantisme, et la polyphonie franco-flamande des XVe et XVIe siècles.
Cette dernière tradition nous est finalement assez proche par la rigueur méthodologique qu’elle suppose. En revanche, il nous est toujours difficile d’admettre la première chez cet emblème de la modernité qu’est devenu Anton Webern, post mortem. L’écoute de maintes versions — dites de référence — font régulièrement l’impasse sur l’articulation, la souplesse du tempo, sur un certain sens du phrasé, bref, manquent de rhétorique.
L’écoute de Webern dirigeant sa propre transcription des Deutsche Tänze de Schubert ne fait que conforter cette constatation. C’est en quelque sorte pour rééquilibrer l’interprétation des Variations opus 27 au profit d’une présence plus marquée de l’héritage viennois que j’ai réalisé cette version pour piano avec ensemble. Je n’ai pas voulu y imposer, d’aucune manière, mon empreinte.
Brice Pauset.