Widmung signifie « dédicace » mais le compositeur n'a jamais révélé a qui l'œuvre était dédicacée. Deux ans après sa composition en 1969, Maderna insèrera cette pièce comme cadence dans son Concerto pour violon qui ne comporte pas non plus de dédicace.
Cette œuvre, d'une grande virtuosité instrumentale (Maderna était violoniste), exploite des techniques de jeux très diversifiées ainsi que toute une gamme de dynamiques très contrastées. L'esprit libre de la « cadence » se retrouve dans l'alternance de séquences vives ou lentes exploitant le registre suraigu du violon ainsi qu'une écriture tant mélodique que polyphonique. L'instrument soliste est traité ici sans aucune théâtralisation (à l'inverse de Berio ou Bussotti), mais dans un style renouant avec l'esprit des sonates pour instrument soliste de l'époque de J.S. Bach. C'est bien là le seul lien que Maderna entretient avec la tradition, car si cette pièce se plie aux exigences de l'écriture sérielle, elle n'en demeure pas moins spécifiquement italienne par ses qualités mélodiques et son lyrisme.
Cécile Gilly.