Wu : cinq.
Les cinq noms du texte aphoristique ci-dessus.
Les cinq minutes de l'œuvre.
Les cinq types de son : échantillonnés, de synthèse, échantillonnés transformés, de synthèse transformés, du vocodeur de phase. Les sons naturels et construits, ou produits... Les sons de tabla qui englobent le poème au dit transmué et imperceptible, aux séquences rythmiques dérivées de la voix. Les percussions empruntées, les sons trouvés dans le studio : un échantillon vocal de The Cure, les distorsions d'une guitare de Christian Death, un tom basse de Deep Purple avec sa restructuration, un bongo de Frank Zappa, avec sa résonance, sa réverbération et ses effets, une déflagration de tam-tam extraite du Kein Firmament de Wolfgang Rihm, immédiatement associée à un double son très court, une attaque de trompette et un rire, point de symétrie parfait d'une œuvre en miroir...
Aucune intention programmatique, aucun tissu référentiel dans cette multiplication des sources, mais un matériau initial sans signification particulière.
Une perception trompée dès l'origine, une hallucination auditive perdue dans le labyrinthe des structures, de ses bruits, de ses hauteurs, de son choral, de ses accords de trois ou quatre sons constitutifs du projet précompositionnel et discours transversal.
Frédérick Martin.