Commandée par Jean-Pierre Armengaud, président des Fêtes Musicales de la Sainte-Baume, pour la seconde année de ces Fêtes qui rassemblent des groupes de travail d'amateurs, encadrés par des professionnels, cette partition, comme celle d'Autodafé, a été pensée en vue d'un lieu, d'un groupe d'interprètes et d'un chef déterminés. Elle soulève donc différents problèmes d'actualité quant à l'évolution de l'art musical et de sa pratique :
- Problème du lieu qui rompt avec le cérémonial traditionnel du concert : l'orchestre est dispersé, mouvant, abolissant la frontière entre la musique et le public.
- Problème des relations du monde sonore avec d'autres moyens d'expression : la danse, le mime en particulier.
- Problème de la destination de l'œuvre elle-même, comportant ici des parties instrumentales et vocales abordables par des non professionnels et réservant à la masse chorale des participants aux Fêtes Musicales un rôle important.
- Problème fondamental donc de la musique sans public, ou plutôt du public vivant dans et par la musique.
Si l'Oracle est tout ce qui prévoit, ou du moins le tente, l'Office des Oracles est le lieu des réponses que tente de donner le compositeur aux questions qu'il se pose sur l'évolution et l'avenir de la pratique musicale.
Christine Prost, catalogue raisonné de l'œuvre de Maurice Ohana, Revue Musicale, Editions Richard-Masse.