informations générales

date de composition
1971
éditeur
Inédit
Commande
Ministère des Affaires Culturelles pour les 7e Choralies de Vaison-la-Romaine, à l’initiative du mouvement « A Cœur Joie »

genre

Musique vocale et instrument(s) (Musique vocale et instrument(s))

informations sur la création

date
9 août 1971

France, Vaison-la-Romaine, Théâtre antique

interprètes

l’Ensemble Vocal Musique Nouvelle et les Percussions de Strasbourg, direction : Stéphane Caillat et Boris de Vinogradov.

observations

Œuvre transformée en théâtre musical, sous le même titre. Composition de cette version du 20 octobre 1971 au 13 avril 1972. Commande de l'Opéra de Lyon. Création le 23 mai 1972 à l'Opéra de Lyon, avec en solistes Jocelyne Taillon, Louis Hagen William, Aude Cornillac, Michèle Command, Frantz Petri, Andrée Lyant, les Chœurs de l'Opéra de Lyon (direction Paul Decavata),  l'Orchestre Philharmonique Rhône Alpes, direction Theodor Guschlbauer assisté de Claire Gibault, avec le concours de la compagnie de marionnettes d'Yves Joly, mise en scène Louis Erlo et Jean Aster, décors et costumes Jacques Rapp, réalisation électro-acoustique Gilles Fresnais.

Note de programme

Commandée par le Ministère des Affaires Culturelles pour les Choralies de Vaison-la-Romaine, à l'initiative du Mouvement A Cœur Joie, cette partition a d'abord été pensée sous la forme d'une cantate scénique, intégrant des solistes, un grand choeur et un choeur de foule rassemblant les quelque cinq mille choristes peuplant le théâtre antique de Vaison-la-Romaine. Il s'agit donc d'un ouvrage conçu à partir des données concrètes que les Choralies proposent, par le lieu, les dimensions, la nature et le nombre des participants. L'intégration d'un chœur d'amateurs, en particulier, a posé au compositeur un certain nombre de problèmes nouveaux (encore imparfaitement résolus dans ce premier essai) auxquels il ne cessa de s'intéresser ultérieurement.

L'ouvrage fut ensuite remanié pour l'Opéra de Lyon. Sous sa forme de « théâtre musical », le spectacle se compose de huit épisodes encadrés par un Prologue et un Epilogue. Sans souci de chronologie, défilent des visions de crises historiques où l'homme se trouve sacrifié à la tyrannie ou à l'intolérance : la Révolution francaise, la Croisade des Albigeois, les oppressions sud-américaines, la guerre de 1914, la Commune, la guerre d'Espagne, I'Inquisition. Les monstres et les tyrans de toutes sortes -marionnettes jetées en l'air — sont enfin brûlés en un immense « Autodafé » imaginé par le compositeur « comme un jeu d'enfant où l'on brûle tout ce qui contraint, menace et emprisonne, pour entrevoir un moment de la vie telle qu'elle pourrait être ». Dans cette fresque, alliant images d'Epinal, satires fantaisistes et visions dramatiques, la présence des marionnettes allège et approfondit à la fois le tragique de l'évocation, faisant basculer vers la fable et la farce bonhomme, à l'ironie décapante, ce qu'il pourrait y avoir de trop réaliste dans cette protestation historico-politique.



Christine Prost, catalogue raisonné de l'œuvre de Maurice Ohana, Revue Musicale, Editions Richard-Masse.

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