Ecrite à l’Ircam durant le cursus de composition et d’informatique musicale de 1994, la pièce à été créée dans sa version complète par Laurent Bômont lors des Journées Portes Ouvertes en 1995. La version originale fait appel au programme Max sur la station Next de l’Ircam qui sert de base pour la gestion de tous les événements électroniques en temps réel : synthèse par filtres, traitements, sampling, spatialisation et déclenchement de sons direct-to-disk. Pour cette pièce, l’Ircam a mis au point deux outils permettant une plus grande interactivité entre l’instrument et l’ordinateur ; un micro-capteur situé dans l’embouchure de l’instrument, et qui, par une analyse très précise du signal d’entrée, permet de faire un suivi de hauteurs et d’amplitude, ainsi qu’un petit déclencheur situé sur l’instrument et qui est actionné par le pouce de l’interprète.
J’ai toujours été fasciné par les changements de caractères qu’offre l’utilisation des sourdines sur les instruments de cuivre, démultipliant ainsi leur possibilités expressives. Après avoir porté mon choix sur la trompette, nous avons entrepris une étude des propriétés acoustiques des principales sourdines utilisées par l’instrument : bol, sèche, harmon, wa-wa et whisper. Après analyse des caractéristiques propres à chaque sourdine, j’ai tenté de recréer la transformation qu’elles opèrent sur la trompette en lui appliquant en temps réel les enveloppes spectrales de chaque sourdine (par filtrage formantique). La trompette est particulièrement bien adaptée à ce type de transformations, de par son utilisation même de sourdines qui font exactement cela d’un point de vue acoustique. J’ai donc pu simuler ces différentes sourdines sur l’instrument qui, par ailleurs, les utilise aussi dans la pièce, créant ainsi un jeu entre image sonore réelle et ombre synthétique.
Les résultats d’analyses des sourdines m’ont aussi offert une base formelle, car il s’est avéré quelles se classaient naturellement dans une échelle d’harmonicité/inharmonicité en comparant la déviation de leurs informations spectrales par rapport à celles de la trompette ordinaire. J’en ai donc suivi le modèle, dans un parcours musical segmenté en mouvements distincts, présentant à partir de la trompette ordinaire, les sourdines de la moins bruitée vers la plus bruitée avec, entre chacune d’entre elles, des parenthèses de trompette ordinaire (évoluant aussi vers des modes de jeux de plus en plus bruités) durant lesquelles s’opère le filtrage formantique. Le caractère musical de chacun des mouvements est lui, dû à l’acceptation et a l’incorporation des archétypes sonores et des références musicales inévitables propres à la trompette et à ces différentes sourdines.
De plus, les informations spectrales, régissent aussi en grande partie divers paramètres comme les notes pivots, les cellules mélodiques ainsi que l’harmonie. D’autres types de sons présents dans la pièce et déclenchés en direct-to-disk proviennent d’échantillons de trompette, de cuivres divers et de quelques percussions métalliques.
Dans la version avec bande, la plus grande partie des sons électroniques provenant du traitement en temps réel a été récupérée, mais, les traitements spécifiquement interactifs comme la spatialisation de la trompette ainsi que tous les procédés de filtrage sur l’instrument décrits précédemment sont absents. Toutefois, une simulation des réponses de ces différentes sourdines a été effectuée à laide d’échantillons de trompette.
Note pour la version temps réel Macintosh-Max/MSP
Écrite à l’Ircam durant le cursus de composition et d’informatique musicale de 1994, la pièce à été créée dans sa version complète par Laurent Bômont lors des Journées Portes Ouvertes en 1995. La version originale fait appel au programme Max sur la station Next de l’Ircam qui sert de base pour la gestion de tous les événements électroniques en temps réel : synthèse par filtres, filtrage, traitements divers, sampling, spatialisation et déclenchement de sons direct-to-disk. La pièce existe désormais dans une version temps réel Macintosh/MSP.
J’ai toujours été fasciné par les changements de caractères qu’offre l’utilisation des sourdines sur les instruments de cuivre, démultipliant ainsi leur possibilités expressives. Après avoir porté mon choix sur la trompette, nous avons entrepris une étude des propriétés acoustiques des principales sourdines utilisées par l’instrument : bol, sèche, harmon, wa-wa et whisper. Après analyse des caractéristiques propres à chaque sourdine, j’ai tenté de recréer la transformation qu’elles opèrent sur la trompette en lui appliquant en temps réel les enveloppes spectrales de chaque sourdine (par filtrage formantique). La trompette est particulièrement bien adaptée à ce type de transformations, de par son utilisation même de sourdines qui font exactement cela d’un point de vue acoustique. J’ai donc pu simuler ces différentes sourdines sur l’instrument qui, par ailleurs, les utilise aussi dans la pièce, créant ainsi un jeu entre image sonore réelle et ombre synthétique.
Les résultats d’analyses des sourdines m’ont aussi offert une base formelle, car il s’est avéré quelles se classaient naturellement dans une échelle d’harmonicité/inharmonicité en comparant la déviation de leurs informations spectrales par rapport à celles de la trompette ordinaire. J’en ai donc suivi le modèle, dans un parcours musical segmenté en mouvements distincts, présentant à partir de la trompette ordinaire, les sourdines de la moins bruitée vers la plus bruitée avec, entre chacune d’entre elles, des parenthèses de trompette ordinaire (évoluant aussi vers des modes de jeux de plus en plus bruités) durant lesquelles s’opère le filtrage formantique. Le caractère musical de chacun des mouvements est lui, dû à l’acceptation et à l’incorporation des archétypes sonores et des références musicales inévitables propres à la trompette et à ces différentes sourdines.
De plus, les informations spectrales, régissent aussi en grande partie divers paramètres comme les notes pivots, les cellules mélodiques ainsi que l’harmonie. D’autres types de sons présents dans la pièce et déclenchés en direct-to-disk proviennent d’échantillons de trompette, de cuivres divers et de quelques percussions métalliques.
Yan Maresz.