Kottos est l'un des géants aux cent bras que Zeus combattit et vainquit : allusion à la fureur et à la virtuosité nécessaires à l'interprétation de cette pièce. (Iannis Xenakis)
Il s'agit là de la deuxième pièce pour violoncelle seul, après Nomos Alpha de 1966.
Comme à l'accoutumée, Xenakis indique pour l'interprétation un certain nombre de règles, parmi lesquelles on retiendra : « pas de sons jolis mais âpres, pleins de bruit... »
On trouve ici une exploitation assez poussée du son « bridge », obtenu en écrasant les cordes près du chevalet, ce qui provoque une sorte de grincement irrégulier d'où il est impossible de reconnaître une quelconque hauteur de son. Cette œuvre, d'une très grande difficulté d'exécution, tente de dépasser les limites de l'écriture de cet instrument par les glissandi, la tessiture extrême, les quarts de ton, les micro-intervalles, les polyrythmies. Comme dans Dikhthas, l'on retrouve cette atmosphère assez rageuse, exprimée par un discours d'un seul tenant, jouant sur la violence.
Cette œuvre est une commande de la fondation Calouste Gulbenkian et des Rencontres internationales d'art contemporain de La Rochelle. Elle a été composée à l'occasion du concours Rostropovitch de 1977.
Cécile Gilly.