Composés pour baryton et piano à La Baule en juillet 1910 ; dédiés à son frère Gury ; orchestration réalisée partiellement en 1910 et achevée en 1951.
Ces mélodies furent composées à l'intention du frère de Stravinsky, dont le compositeur déplora qu'il ne pût jamais les chanter professionnellement, étant mort prématurément. Il s'agit du premier texte français mis en musique par Stravinsky, le suivant sera Perséphone en 1933. La composition de cette œuvre se situe entre celles de l'Oiseau de Feu et de Pétrouchka. Le premier poème est extrait de Sagesse, le second est l'un de ceux également retenu par Fauré dans son cycle La Bonne Chanson composé en 1892. A l'opposé de la conception de Fauré, la mise en musique de Stravinsky ne semble pas dictée par la pensée poétique de Verlaine ; Stravinsky en effet, comme il le montre dans toute son œuvre et dans toutes les langues qu'il a mises en musique, attache une importance primordiale au timbre des syllabes qu'il rythme indépendamment de la signification des textes. La partie de piano, complexe dans ses lignes, se prêtait tout naturellement à cette orchestration.