Avel, c'est le vent en breton. La côte armoricaine est exposée au vent d'ouest, mais aussi aux sept vents, ar seiz avel.
La pièce commence par une phonographie, partant d'une grotte marine abritée pour un voyage en plein vent : les vagues giflent l'étrave et s'écrasent sur les digues. Puis elle évoque les sons éoliens – flûte, harpe – et monte et descend en stylisant les sifflements, les gémissements et les hurlements du vent. Après un balancement d'harmonies que font surgir à tour de rôle ces flux d'énergie, la fin laisse entrevoir la voix humaine, que le souffle anime.
Avel, pièce « éolienne », est régie par une logique de flux. Elle emprunte à Irène Jarsky quelques phrases chantées et à Denise Mégevand quelques notes de harpe celtique. Le balancement final se souvient de la toupie céleste de François Bayle. D'autres pièces suivront pour mettre en scène les autres éléments.
Commande du Groupe de Recherches Musicales pour le cycle acousmatique, Avel (1997) a été réalisée dans les studios du GRM, à partir de sons enregistrés ou synthétisés à l'aide du programme Music5, et modifiés et montés à l'aide de ProTools, de SYTER et de GRMTools. L'auteur remercie François Donato pour sa disponibilité précieuse.
Avel figure sur le CD INA-GRM 1019 (avec Elementa, Luraï, Trois études en duo, Invisible Irène.
Jean-Claude Risset.