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Théo Loevendie

Compositeur hollandais né le 17 septembre 1930 à Amsterdam.

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Theo Loevendie est né en 1930 à Amsterdam. Il fut un musicien de jazz professionnel pendant plus de quinze ans. Avant de se consacrer de plus en plus à la composition de la nouvelle musique, vers la fin des années soixante, il joue dans les plus importants festivals européens de jazz, comme saxophoniste alto et soprano, ainsi qu’au combo et en tant que chef d’orchestre de big band. Aujourd’hui, il est considéré comme l’un des plus importants compositeurs des Pays-Bas.Il a reçu de nombreuses récompenses et a été invité dans les festivals de musique nouvelle les plus connus. Son opéra de chambre, Gassir (1990) est exécuté à Boston (États-Unis). L’opéra Esmée est interprété à Amsterdam, Berlin et Bielefeld, tandis que son conte de fée, The Nightingale, a reçu une reconnaissance internationale.Loevendie enseigne la composition depuis 1970 et est actuellement professeur au Conservatoire d’Amsterdam.

Loevendie s’associe davantage aux traditions de la musique classique française et russe (Debussy, Ravel, Moussorgsky ou Stravinsky) qu’au sérialisme de Darmstadt. Depuis le tout début, il développe un style unique, directement reconnaissable, dans lequel les techniques nouvelles (animant les nappes sonores en ostinato, comme dans The Nightingale) est dans une synthèse dynamique avec les influences jazz (Strides, 1976, et Laps, 1995), l’improvisation libre (Bons, 1991), la musique extra-européenne (Six Turkish Folkpoems, 1977) et les citations stylistiques (par exemple dans l’opéra Naima, 1985, et Esmée).

Pour Loevendie, la musique signifie originellement communication, ce qui est associé à son expérience de musicien de jazz et d’improvisateur. Cette conviction est le fondement, par exemple, de la forme intuitivement compréhensible et clairement construite de ses oeuvres. En outre, une de ses plus remarquables qualités est sa capacité à composer des sons virtuellement palpables, qui s’impriment immédiatement eux-mêmes dans la mémoire, et de manier une palette orchestrale pleine de couleurs. Le rythme et la mélodie sont des éléments essentiels dans la musique de Loevendie : les monodies sont magistralement embellies et ensuite dissoutes dans un son global richement coloré (hétérophonie). La «technique courbe», que Loevendie a continué à développer depuis qu’il a composé la pièce orchestrale Flexio (1979, Prix Koussevitzky 1984), est fondée sur des formes mélodiques, des intervalles qui peuvent être augmentés ou diminués, quand le besoin s’en fait sentir, car seul le contour mélodique est maintenu. En tant que telle, la «technique courbe» permet à Loevendie une grande liberté en matière de composition. Elle lui permet d’intégrer dans sa musique des éléments diatoniques ou tonaux, par exemple dans sa Music for Flute and Piano (1979), dans Naima ou dans son Piano Concerto (1995).

La première impression des fugues de Bach, que Loevendie avait entendu lorqu’il était enfant et qu’il commença immédiatement à imiter, est encore décisive pour ses oeuvres - soit dans les nombreux canons (du choeur et de la fanfare de cors dans Naima jusqu’à la miniature pour la boîte à musique, Roncanon, 1994), que dans les combinaisons complexes de rythmes et de «motifs» mélodiques de longueurs variées dans les Six Turkish Folkpoems ou dans la stratification de Flexio, dans laquelle des surfaces sonores hétérogènes, chacune ayant son propre mouvement et sa propre couleur tonale, se meuvent les unes contre les autres, créant ensuite des niveaux acoustiques variant continuellement.

Même la combinaison «kaléidoscopique», selon Loevendie, de style différent, dans Naima et Esmée, peut être comprise, à un niveau formel, comme une pensée contrapuntique : les éléments stylistiques composites sont uniquement de caractère symbolique et sont intégrés dans le langage musical du compositeur. En plus des opéras, la musique de chambre a aussi été un point de focalisation du travail de Loevendie des années quatre-vingt-dix : Cycles (1992), le Lerchen-Trio (à la mémoire d’Olivier Messiaen, 1992) et le trio pour piano, Ackermusik, qui a été composé pour le Summer Music Days Hitzacker 1997.

«…ses éléments personnels de composition sont toujours travaillés avec l’attention d’un compositeur-interprète attaché aux conséquences sonores immédiates. Il émerge un langage musical qui, dans sa vitalité et dans son urgence, sa nature concrète et son accessibilité immédiate, montre indirectement ses racines dans le jazz.»

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