Cette pièce est une commande du festival Aujourd’hui Musiques et a été développée dans le cadre du projet Gekipe pour le percussionniste Philippe Spiesser.
Après une première rencontre axée sur la découverte du système Gekipe (un dispositif de captation du geste) j’ai décidé d’aborder ce projet sous un angle profondément théâtral.
J’ai donc avant tout cherché ici à créer un personnage, dont la définition même transiterait par une gestuelle iconographique me permettant de développer les mouvements dans un contexte signifiant.
Le fait de travailler sur le personnage de Mad Max (un motard fou et totalement incontrôlable) me semblait donc assez idéal car ce personnage, pour le rendre plausible, doit intégrer de nombreux gestes qui vont façonner sa présence. Par ailleurs, la dimension critique est évidemment une piste d’investigation importante dans ce projet : Mad Max incarne pratiquement tout ce que l’on peut détester du héros contemporain tout droit sorti des studios d’hollywood ; violent, macho, brutal, analphabète, stupide…
La pièce se divise en trois grandes sections. Dans la première, Mad Max chevauche sa moto toute puissante et nous plonge dans sa dérive mégalomaniaque, environné de sons électriques et bourré d’une énergie farouche. La deuxième partie met en scène le personnage qui tente de séduire une grosse-caisse (Mad Max est également un sex-symbol, certes terrible mais dont on peut voir les ravages dans notre société dopée aux hormones, tatouages et autres signes d’une masculinité des plus archaïque…). Enfin, le dernier mouvement établi un dialogue improbable entre un musicien virtuose (presque trop démonstratif ici) et un autre personnage des légendes cinématographiques contemporaine, à savoir : Dark Vador. Le souffle ininterrompu de ce Seigneur noir établissant une toile de fond pour un solo de vibraphone ultra rapide, pensé comme la course finale de cette fable musicale.