Kitab (1992) est composé pour clarinette basse, piano et contrebasse, comportant également une collection de séquences électroacoustiques séparées, réalisées par ordinateur. Les instruments en direct sont amplifiés afin d’obtenir un équilibre entre les sources. Les séquences électroacoustiques peuvent être déclenchées par les interprètes au moyen de convertisseurs Midi, ou manuellement par un autre musicien commandant un clavier numérique d’après les signes fournis dans la partition. Dans la réalisation des séquences électroacoustiques j’ai utilisé seulement les sons instrumentaux échantillonnés provenant des trois instruments concernés. Ces sons ont été manipulés à la fois dans les domaines spectral et macro-temporel, en utilisant l’environnement de synthèse sonore Csound, ainsi que le traitement Midi et l’édition audio graphique. La partition instrumentale prend comme point de départ certaines données extraites des séquences audio, y compris l’analyse harmonique et la conversion de données fréquence-Midi. Grâce à ce processus, les instruments acoustiques développent des figures en relation étroite avec les séquences réalisées par ordinateur. Cela étant, l’œuvre ne propose pas un dialogue entre deux sources différentes, mais une situation dans laquelle toutes les articulations et les perspectives spatio-temporelles sont censés être entendues comme parties d’une seule (mais multiple) image perceptive.