Cette pièce est la première d’un cycle d’œuvres, Les Chorus, qui se réfèrent à la notion d’improvisation et font chacune hommage à des personalités musicale du domaine du jazz dont l’influence est indéniable dans mon « imaginaire » musical. Ici, une simple phrase de quatre notes, l’ouverture de « Sun Ship », l’un des disques les plus dynamiques de John Coltrane, sert de base au matériau de la pièce, tant du point de vue mélodique que rythmique. Par constructions et déconstructions successives cette cellule irrigue ce « Chorus » à de multiples degrés. Je n’ai pu m’empêcher de songer à la matière musicale de l'Allegro misterioso de la suite lyrique de Berg, elle aussi se déployant à partir de quatre notes, l’analogie avec le saxophone de Coltrane, apparemment utopique, existant bel et bien, au-delà de la notion de genre.
La relation à l’improvisation se manifeste ici par un souci constant d’énergie intérieure, comme si le point de départ de tout acte musical ne pouvait éviter une impulsion première, sorte de rebond obligatoire à toute musique vivante...
Pierre Jodlowski.