La partie électroacoustique d’Atem a été composée exclusivement à partir d’échantillons de sons provenant des mêmes instruments joués en direct. Ces sons ont été travaillés au moyen de techniques numériques d’analyse et synthèse. J’ai produit ainsi une collection de figures musicales, dont l’« identité » s’étale sur plusieurs plans, autant en termes d’énergie spectrale que d’articulation interne. On y trouve aussi des myriades de figures intermédiaires, dans lesquelles l’aspect énergétique des sons instrumentaux est préservé, bien que la structure sonore soit transformée. Les sons émis par les instruments en direct doivent se mélanger très étroitement avec les sons de la partie électroacoustique, spécialement avec les variantes plus ou moins littérales des mêmes figures instrumentales, disposées dans le temps avec divers degrés de décalage. Quand les deux types de figures se trouvent ainsi mélangées, il se produit une espèce d’irisation particulière, résultant de leurs interactions. Il faut donc penser les figures de la partition instrumentale comme étant des instances de morphologies plus complexes, car il y a dans la partie électroacoustique d’autres figures appartenant aux mêmes classes, transformées à plusieurs degrés, qui amplifient le sens morphologique de celles qui sont produites par les instruments.