<p>Pendant de nombreuses années, j’ai été sollicité par Wolfgang Boettcher pour écrire une œuvre en rapport avec la ville de Heidelberg. Je ne me souviens plus de ce qui avait suscité cette demande. J’ai pris les premières mesures du chant <em>Ich hab mein Herz in Heidelberg verloren</em> (J’ai perdu mon cœur à Heidelberg) et je me suis mis au travail. En répétant sans cesse de petits fragments et en les triturant, j’ai ainsi écrit <em>Die 479 schönsten Variationen über “Herz verloren”</em> (Les 479 plus belles variations sur “J’ai perdu mon cœur”). Mais je n’ai jamais éprouvé le sentiment que cette pièce était réellement finie. </p><p><em>Herz</em> ne conserve pratiquement rien du chant ni de mes premières variations, hormis, une fois encore, quelques mesures du début. Cette œuvre étend le matériau à des objets musicaux qui conduisent le fil de la ligne mélodique de bout en bout – la pièce dure plus de treize minutes quasi en continu. Se distinguant par l’utilisation du vibrato et par un matériau sonore en oscillation constante, elle présente les caractéristiques de ce qui est pour moi important et qu’on appelle traditionnellement la mélodie.</p><p>En tant qu’étude mélodique, <em>Herz</em> est au cœur de deux œuvres plus importantes auxquelles j’ai travaillé cette année: le quatuor à cordes <i><a href="/work/tier"><em>Tier</em></a></i> et la pièce pour ensemble <i><a href="/work/wand-(ol-2)"><em>Wand</em></a></i>.</p><p><em>Enno Poppe.</em><br /></p>