Jean-Claude Risset (1938-2016)
Nature contre nature (1996 -2005)
quatre exercices rythmiques, pour percussionniste et sons fixés sur support
œuvre électronique
- Informations générales
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Date de composition :
1996 - 2005
- Durée : 14 mn
- Éditeur : Inédit
- Dédicace : à Thierry Miroglio
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Date de composition :
1996 - 2005
- Genre
- Musique soliste (sauf voix) [Multi-percussions]
- percussionniste
Information sur la création
Information sur l'électronique
Information sur le studio : studio de Jean-Claude Risset
Dispositif électronique : sons fixés sur support
Observations
Excroissance de la pièce Contre nature (1996).
Note de programme
Dans cette pièce dédiée à Thierry Miroglio, l'ordinateur incite par l'exemple le percussionniste à mettre en œuvre des protocoles rythmiques contre nature. Ces comportements rythmiques paradoxaux, étudiés par l'auteur et aussi par Knowlton, Bregman et Warren, paraissent contredire la structure sonore : les comptages intérieurs ne se réduisent pas au temps chronométrique. De telles « illusions rythmiques » révèlent en fait la nature de la perception auditive, qui va parfois à l'encontre de la nature physique du son : nature contre nature.
Le premier exercice induit des variations rythmiques en jouant non sur le temps lui-même, mais sur le contenu des sons ; les différences d'intensité ou de timbre provoquent des fissions mélodiques qui font naître des figures rythmiques « illusoires », un processus démontré par Van Noorden, Wessel et Arom et illustré par Ligeti dans sa sixième étude pour piano. Le second exercice consiste à accélérer ou ralentir tout en gardant une pulsation invariable, cela en dédoublant les pulsations. Le troisième suggère des accélérations sans fin, comme un serpent rythmique se mordant la queue, ou des accelerandi qui aboutissent à une pulsation finale plus lente qu'au départ. Dans le quatrième exercice, la bande poursuit des accélérations paradoxales vers le chaos, avec un coup de chapeau aux formes stochastiques de Xenakis et aux machines délirantes (ou désirantes) de Ligeti. Le soliste trouve sa place dans cette course désordonnée, puis il conclut l'œuvre par une brève cadence.
En plus des sons de synthèse, certains sons issus de l'instrumentarium acoustique de Thierry Miroglio se voient répercutés et transformés par l'ordinateur.
Jean-Claude Risset.
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