Tous les sons de la bande de Caminho ont pour origine des sons concrets, bruts ou traités par modèles de résonance et par le programme Super vocodeur de phase (SVP). Sont utilisés l'orage, la pluie, le vent, la mer et le ruisselement d'eau. Quelques « paysages sonores », pour reprendre la formule de R. Murray Schafer, comme ceux de la forêt d'Amazonie, de Ceylan ou du désert du Kalahari. Où l'on écoute les oiseaux, les grenouilles, les insectes et les lézards. Néanmoins, pour les sons d'animaux, j'ai privilégié ceux des dauphins, des cétacés, de quelques espèces de baleines : à bosse, béluga, franche boréale et l'orque.
Les traitements du son du cor et de la flûte avec la Station d'informatique musicale (Sim) de l'Ircam sur le système direct-to-disk (Macintosh) consiste principalement en retard, transpositions, flanging, avec des effets de glissandi et de mélismes. Les trois séquences du deuxième mouvement correspondent à deux variations de la pièce pour vibraphone Midi et live electronic (1993), créée à l'Académie d'été de l'Ircam.
Caminho signifie, en portugais, chemin. Par ce mot, je fais allusion bien sûr à un parcours musical, voire au déploiement formel de l'œuvre, mais aussi à l'évolution biologique et spirituelle de tous les êtres vivants.
Pedro Rocha.