Transduced cherche à faire rayonner les caisses claires. Des gestes percussifs préenregistrés sont transmis aux caisses claires par des transducteurs qui reprennent en miroir les gestes du musicien, avant que les modes vibratoires de l’instrument soient eux-mêmes traduits en harmonie résonante. Cette harmonie est déduite des mêmes proportions des modes propres d’une membrane circulaire, accordée sur la fondamentale d’une caisse claire (182Hz), qui engendrent les pulsations du rythme de la partition. La spatialisation des mouvements des sons provient, pour sa part, des figures des lignes nodales et ventrales des douze premiers modes.
L’écart entre le bruit et l’inharmonicité s’exprime dans des modèles de résonance qui vont du bruit filtré en peigne à l’harmonie filtrée d’une membrane théorique, depuis les modes fréquentiels qu’on mesure sur les différentes parties d’une caisse claire, jusqu’à l’analyse harmonique d’une cymbale saturée.
Transduced explore la relation entre les modèles physiques de la caisse claire utilisée dans la partie électronique et cette même électronique renvoyée vers la caisse claire, invitant ainsi à découvrir l’atmosphère qu’on pourrait imaginer si l’on se retrouvait à l’intérieur de l’instrument lui-même.
Justina Repečkaitė, note de programme du concert du 8 septembre 2020 au Centre Georges Pompidou