Roland Barthes, Mythologies
Le titre de chaque épisode est une indication éventuelle pour l’écoute. Il s’agit avant tout de créer la sensation musicale d’une attitude extérieure selon des données purement abstraites. L’équilibre qui s’opère entre image et abstraction est significative : c’est la subtilité de lecture et d’écoute qui entraîne la narrativité, la « mise en perspective » de ces épisodes. Ce choix, en forme de défi, est ce qui justifie le langage de cette œuvre, son écriture, en un mot sa mythologie.
Comme la plupart des légendes antiques, celle du chasseur Orion est constituée de plusieurs mythes amalgamés.
Œnopion doit donner sa fille Méropé en mariage à Orion s’il débarrasse l’île de Chios des dangereuses bêtes fauves qui l’infestent. Mais il ne tient pas sa promesse et Orion force Méropé à s’unir à lui. Pour le punir Œnopion l’aveugle après l’avoir enivré.
Dans un autre épisode Hélios lui redonne la vue et Artémis persuade Orion d’oublier sa vengeance. Cependant, Apollon, craignant que sa sœur ne soit aussi séduite, envoie un scorpion monstrueux à la poursuite d’Orion qui en réchappe par la mer. Abusée par Apollon, Artémis tue Orion puis le transforme en constellation, éternellement chassée par celle du Scorpion.
Le titre de chaque épisode est une indication éventuelle pour l’écoute. Il s’agit avant tout de créer la sensation musicale d’une attitude extérieure selon des données purement abstraites. L’équilibre qui s’opère entre image et abstraction est significative : c’est la subtilité de lecture et d’écoute qui entraîne la narrativité, la « mise en perspective » de ces épisodes. Ce choix, en forme de défi, est ce qui justifie le langage de cette œuvre, son écriture, en un mot sa mythologie.
Philippe Fénelon.