informations générales

date de composition
2006
durée
15 min
éditeur
Lemoine
Dédicace
à Eric Daubresse
Commande
Radio France et Ircam-Centre Pompidou

genre

Musique soliste (sauf voix) (Multi-percussions)

effectif détaillé

percussionniste

informations sur la création

date
10 juin 2006

Paris, Ircam, Festival Agora

interprètes

Daniel Ciampolini : percussion.

Information sur l'électronique

Information sur le studio
Ircam
RIM (réalisateur(s) en informatique musicale)
Eric Daubresse
Dispositif électronique
temps réel(Max-MSP)

Note de programme

Dans cette pièce, commande de l'Ircam et de Radio France, la percussion joue un rôle un peu particulier et le titre permet très rapidement de comprendre l'enjeu de la partition.

Une grande partie de la pièce a été conçue avec le programme d'aide à la composition Open Music, développé à l'Ircam . Après avoir implémenté des contraintes rythmiques, harmoniques et mélodiques (ou plus exactement des contraintes concernant les enveloppes mélodiques perçues par l'auditeur), l'ordinateur a composé lui-même. Mon travail a été de choisir les meilleures versions proposées par la machine et de changer les paramètres jusqu'à ce que j'obtienne ce que souhaitais. Ce travail est plus long et fastidieux que l'écriture à la main mais permet de mettre en place des « opérations » très difficilement réalisables autrement.

Le second travail a été d'utiliser ces polyphonies rythmiques comme des structures « exploitables » sur le plan électronique, en faisant appel soit à la synthèse pure (modèles physiques avec le logiciel modalys), soit à la synthèse par filtrage (synthèse croisée avec audiosculpt, filtrage avec svp), ou encore aux traitements en temps réel (filtrage spectral, delay spectral, frequency schifting, avec max msp) ou au mixage d'échantillons (digital performer). En réalité toutes ces techniques cohabitent et les différentes « couches » de l'électronique sont donc générées par des moyens différents.

Dans la majeure partie de la pièce, la partition de percussion solo n'est autre qu'un élément de ces polyphonies qui ne sont pas vraiment conçues pour être jouées par de véritables instruments et de réels instrumentistes.

Le soliste est donc hors-jeu : d'une part parce que sa partie, écrite en micro-intervalles n'est pas faisable par le vibraphone – le soliste joue la partie en demi-tons en complémentarité avec l'électronique en quarts-de tons –, d'autre part parce que les tessitures ne sont pas les siennes et qu'il ne joue que ce que j'ai pu récupérer a posteriori de « faisable » dans la partition écrite par l'ordinateur.

L'électronique est, elle aussi, hors-jeu : les sons de synthèse ressemblent à des instruments de percussion – ou en sont des transformations – mais il serait inconcevable de confier leur notation à un instrumentiste. Toutes les parties qui composent l'électronique, même si elles nous apparaissent comme percussives, sont « injouables » et donc Hors-jeu.

Ainsi, le seul moment ou le soliste est vraiment traité comme tel – fin de la seconde section écrite à la main –, les parties électroniques qui jouent en homorythmies avec lui sont prise en charge par des échantillons d'instruments qui ne pourraient en aucun cas jouer réellement jouer ce qui est écrit (micro-intervalles, tessitures, tempi, etc.). De la même façon, on trouve dans la première partie des cloches tubes échantillonnées dont la tessiture et l'intonation sont totalement irréalistes et qui sont jouées dans un tempo inenvisageable par un percussionniste.

Hors-jeu enfin, avec un « jeu » au sens du « moi-je », car l'instrumentiste dans cette pièce doit s'effacer au profit d'un son global. Il ne s'agit pas d'une pièce soliste avec des traitements en temps réel – même si c'est le cas par instants – mais d'une pièce électronique dont une partie est assurée par un instrumentiste, son geste semblant déclencher tous les sons qui l'entourent. Mais là encore, ce n'est qu'un leurre. La pièce est dédiée à Eric Daubresse qui m'a aidé à réaliser la partie informatique musicale. Un grand merci aussi à Karim Haddad pour son aide avec le logiciel Open Music.



Philippe Hurel.

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