Le Concerto pour violon et orchestre a été terminé en janvier 1977 et se compose de deux mouvements : allegro resoluto et adagio.
La première partie repose sur la musique en forme de toccata que joue sans discontinuer le soliste (fortissimo sempre). L'orchestre est traité dans une autre mesure. Deux cors, disposés en stéréophonie, jouent des canons à l'unisson. Une troisième couche rythmique, qui se développe selon une ligne indépendante, est formée par le concertino de trois solistes (cor anglais, basson, marimba), qui est traité comme une sorte d'instrument « à trois voix » et qui joue dans son propre tempo des groupes de différente durée (la base de leur intonation forme une série de douze sons, stable quant aux hauteurs, quoique continuellement variée). Dans la séquence finale, ce groupe concertant est renforcé par l'adjonction de trois flûtes, trois clarinettes, et trois trompettes. Le violon solo revient de temps en temps à son point de départ : la seconde do dièse/ré (avec laquelle commence et se termine le premier mouvement).
Dans la deuxième partie, l'orchestre est essentiellement traité en tant qu'ensemble. Au sein du concertino, le cor anglais est remplacé par le hautbois et le marimba par le vibraphone. Le matériau du premier mouvement pénètre en partie dans le deuxième mouvement (au milieu de celui-ci, dans les séquences pui mosso agitato : les canons des deux cors, etc.). Dans la séquence finale apparaît au célesta une citation du Morgengruss de Franz Schubert. Ses rentrées sont brusquement interrompues par les assauts impétueux du violon concertant. La citation commence de ce fait à se déformer et fusionne avec le matériau dominant du deuxième mouvement. Le ré majeur terminal des instruments à cordes, qui se cristallise peu à peu à partir d'un cluster formé plus bas par les instruments à vent, est progressivement préparé par l'ensemble des développements qui précèdent.
Le concerto a été joué pour la première fois le 19 juillet 1978 au Théâtre de la Scala de Milan, avec Gidon Kremer au violon.