<p><strong>Ceci n'est pas un film.</strong><br />Il est fabriqué à partir de photographies.<br />Entre les photos, les images manquantes ont été reconstruites par un logiciel.<br />Il s'agit du détournement d'un logiciel de restauration de film, mis au point par l'équipe de M. Besserer, maître de conférences et chercheur au laboratoire de recherche L3i de l'Université de la Rochelle.<br />Le logiciel étant capable d'analyser le déplacement des pixels d'un photogramme à l'autre, je lui ai demandé de « restaurer » les mouvements de mes personnages, d'une photographie à l'autre.<br />Le résultat est une image de texture changeante, où le mouvement des personnages est accompagné d'un nuage de pixels, qui tel un essaim de couturières, cousent ensemble l'ancienne image et la nouvelle.<br />Les images une fois montées en vidéo sont kinescopées en 35 mm.<br />La qualité de la pellicule crée un contraste de matière avec la pixellisation ponctuelle des images. Elle met en évidence l'aller-retour entre deux mondes, le monde physique et mental, le monde de l'argentique et du numérique.</p><p><strong>Le son</strong> : Nous avons décidé d'utiliser des applications capables de détecter la quantité de mouvement dans le passage d'une image à l'autre et de les traduire en données sonores. Utiliser les artefacts numériques qui animent une séquence d'images fixes pour mettre en mouvement l'espace sonore. Le premier pari est celui de la réalisation d'un fond continu qui réfléchit constamment et rigoureusement la quantité de mouvement dans les images. Il s'agirait d'une espèce de « bruitage » numérique à utiliser pendant le mixage final, de la même façon dont on utilise les prises de son direct lors d'une production traditionnelle.<br />Les matériaux sonores qui serviront à générer ces fonds pourraient s'inspirer des lieux de prise de vue (arbres, rue, etc.) ou proposer des sonorités autres (cloches, souffles, bruits métalliques, gazeux, etc.) choisies en raison d'une affinité (ou d'un contraste) avec les états émotionnels évoqués. Je n'exclue pas la possibilité d'ajouter aussi quelques sons « réels », de la même façon que, dans le cinéma traditionnel, on peut ajouter aux prises de son quelques sons « artificiels » pour souligner des actions.</p><p><strong>Le chantier des histoires</strong><br /><em>Les histoires de la tache II</em> s'inscrit dans une recherche plus large qui remet en cause la technique cinématographique, pour chercher des nouvelles formes d'images en mouvement. Pratiquant de longue date la photographie argentique, Marie Laure Cazin s'est inspirée de séries réalisées en 2003 et 2004 pour écrire des nouvelles centrées sur le personnage deréalisées en 2003 et 2004 pour écrire des nouvelles centrées sur le personnage de Christine, et qui donnent l’occasion d’un corpus d’œuvres qu’elle souhaite transversales et protéiformes.</p><p>Un premier film de prototype <em>Les histoires de la tache I</em>, 10’, 35 mm, produit au Fresnoy en 2003 (sélectionné au Festival de Locarno en 2003) a été fabriqué à partir de photographies numériques. Entre deux photographies, les images manquantes ont été reconstruites par un logiciel. Il s'agit du détournement d'un logiciel de restauration de film, mis au point par l'équipe du professeur Besserer, du laboratoire de recherche L3i de l'Université de la Rochelle.</p><p><em>Les histoires de la tache II </em>permettra d’aboutir ce qui a été amorcé dans <em>les histoires de la tache I,</em> et développé grâce à une aide à la maquette DICREAM en 2003. Le logiciel sera adapté pour des tests afin de réaliser une bande son du mouvement en collaboration avec Andrea Cera.<br /></p>