informations générales

date de composition
2002
durée
18 min
éditeur
Editorial Tritó
Commande
Festival International de Takefu pour l'Atelier de Composition 2002 et Ensemble Recherche

genre

Musique instrumentale d'ensemble (Ensemble instrumental mixte de 5 à 9 instruments)

effectif détaillé

flûte (aussi flûte piccolo), hautbois, clarinette, piano, violon, alto, violoncelle

informations sur la création

Takefu International Music Festival 2002, Japon

interprètes

Ensemble Recherche, Ken-Ichi Nakagawa : direction

Note de programme

Une des premières de pièces mon catalogue. Abîme – Antigone IV (2002) pour six instruments est la quatrième et dernière partie du cycle d’Antigone écrit en 2001 et 2002, et elle est dédiée à l’ensemble recherche. La tragédie de Sophocle fonctionne ici à l’arrière-plan comme cadre de référence culturel pour une série de matériaux sonores et de processus musicaux qui doivent permettre à l’auditeur, comme il a été dit plus haut, de revivre temporellement la tragédie. L’œuvre commence avec des phrases courtes et vives, interrompues progressivement par des points d’orgue de plus en plus courts. Elle contribue à créer un état de mémoire musicale qui exige impérativement une synthèse linéaire. À la fin, la pièce impose son propre déroulement temporel et qui, ordonnée par l’interaction de différents paramètres musicaux (tempi, mesures, structures rythmiques, dynamiques gestuelles) sera progressivement déformé. À partir du frottement des accélérations et ralentissements omniprésents et de la variation de la densité de l’articulation rythmique, qui s’oppose à ces modifications du temps, une courbe de plus en plus claire se dessine. Ainsi les densités et relâchements différents, et même l’arrêt du déroulement temporel, forment l’essence même de la pièce et établissent un lien avec la tragédie de Sophocle. Cependant, la rationalisation du temps, développée en tant que « machine rythmico-temporelle » ne nous donnera pas le contrôle, par ailleurs impossible, du temps physique. Elle permet bien plutôt un développement parallèle des émotions. Ces « machines temporelles » ont été conçues pour nous mener vers des moments « abyssaux », comme celui à la fin du duo piccolo/violoncelle ou la cadence de la flûte, tous deux situés dans la section centrale. Les émotions s’y libèrent et indiquent avec violence la composante tragique de la solitude de l’existence humaine. Abîme tente de provoquer chez l’auditeur une espèce particulière d’expérience esthétique et culturelle : l’enrichissement du monde psychologique de tout un chacun par un processus qui relie une abstraction conceptuelle du temps « tragique » des grecs à la musique, art dont l’essence et la vie même est le temps.



Hèctor Parra, livret du Cd Kairos, 2008.

œuvres similaires


Cette fiche œuvre a valeur encyclopédique, elle ne reflète pas les collections de la médiathèque de l'Ircam. Veuillez vous référer aux fiches "partitions".


Vous constatez une erreur ?

IRCAM

1, place Igor-Stravinsky
75004 Paris
+33 1 44 78 48 43

heures d'ouverture

Du lundi au vendredi de 9h30 à 19h
Fermé le samedi et le dimanche

accès en transports

Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, Les Halles

Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique

Copyright © 2022 Ircam. All rights reserved.