Née à Cuba de parents d’ascendances française, africaine, chinoise et espagnole, Tania León commence à étudier la musique à l’âge de quatre ans, avant de se former au piano au Conservatoire national de Cuba. Elle devient ensuite pianiste et directrice musicale pour une chaîne de télévision de La Havane. En 1967, elle postule à un programme de réinstallation intégrée qui lui permet de partir aux États-Unis. Elle obtient alors une bourse au New York College of Music.

En 1969, en remplaçant une amie comme accompagnatrice au piano pour des cours de danse, elle est repérée par le danseur Arthur Mitchell qui l’engage à la direction musicale du Dance Theater of Harlem qu’il vient alors de créer ; elle y restera jusqu’en 1980. Elle travaille bientôt avec Jerome Robbins et George Balanchine. Arthur Mitchell la pousse à improviser pour lui puis à écrire : en 1970, elle compose sa première pièce Tones, un ballet pour orchestre. C’est aussi lui qui l’encourage à diriger pour la première fois, pour une performance du Juilliard Orchestra en Italie. À son retour aux États-Unis, elle se met à étudier la direction d’orchestre, avec notamment Leonard Bernstein et Seiji Ozawa.

Ces premières années de composition sont marquées par des grands ballets, influencés par les techniques sérielles alors en vogue, accompagnés par des ensembles riches en percussions, dont The Beloved (1972), Haiku (1973) et Belé (1981) sont les meilleurs exemples. Après son premier retour à Cuba, en 1979, la compositrice s’intéresse à la polyrythmie, notamment au rythme cubain de la clave, qui fonctionne « comme une sorte de dispositif métronomique qui se superpose aux lignes binaires et ternaires indépendantes ». Alliant toujours composition et mouvement, Tania León commence à écrire en s’inspirant du rythme de la démarche de son père qu’elle vient alors de revoir, actant ainsi son premier virage vers la culture cubaine. Suivront dans cette lignée les pièces Batà (1985) pour orchestre et Inura (2009) ballet pour voix, cordes et percussions, évoquant les rituels yoruba et A la Par (1986) une rumba guaguancó pour piano et percussion.

En 1994, son opéra Scourge of Hyacinths (1994), tiré d’une pièce de Wole Soyinka et commandé par Hans Werner Henze pour la Biennale de Munich, fait l’objet de vingt représentations en Europe et au Mexique et obtient le prix BMW. À cette même période, au milieu des années 1990, Kurt Masur lui confie le poste de conseillère pour la musique nouvelle au New York Philharmonic, position qu’elle occupe également pour la musique latino-américaine au sein de l’American Composers Orchestra. Professeur au Brooklyn College depuis 1985, elle est par la suite faite Professeur émérite de la City University de New York en 2006. En 2008, elle devient ambassadrice artistique de la culture américaine à Madrid et intègre l’Académie des Arts et Lettres américaine en 2010. Cette même année, elle fonde le festival Composers Now qui a lieu à New York et dont elle est actuellement la directrice.

Les œuvres de Tania León sont publiées par Peer Music Classical.

Prix et récompenses

  • New York Governor’s Lifetime Achievement Award ;
  • Symphony Space’s Access to the Arts ;
  • American Academy of Arts and Letters Award ;
  • Nomination aux Grammys pour meilleure composition musicale contemporaine, 2012 ;
  • ASCAP Victor Herbert Award 2013 ;
  • Mad Women Festival Award in Music, Madrid.
© Ircam-Centre Pompidou, 2020

sources

New York Times, Fanfare.



Vous constatez une erreur ?

IRCAM

1, place Igor-Stravinsky
75004 Paris
+33 1 44 78 48 43

heures d'ouverture

Du lundi au vendredi de 9h30 à 19h
Fermé le samedi et le dimanche

accès en transports

Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, Les Halles

Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique

Copyright © 2022 Ircam. All rights reserved.