Né en 1956 à Chicago, Steve Coleman est saxophoniste alto, compositeur, programmeur, producteur et enseignant. A l’âge de treize ans, il commence le violon dans l’orchestre du Collège, instrument qu’il abandonne six mois plus tard pour le saxophone alto. Alors que son père, un mordu de Charlie Parker, le pousse dans cette direction, Coleman s’intéresse au saxophoniste alto de James Brown, Maceo Parker, et entre dans un groupe funk. En 1974, pendant qu’il étudie à l’Illinois Wesleyan University, il découvre Von Freeman et reconsidère sa position sur Charlie Parker. En 1978, il dirige un groupe au New Appartment Lounge, écrit de la musique, joue les classiques de Parker, puis s’installe à New York où il se joint au Thad Jones-Mel Big Band. Depuis, il travaille avec de nombreux musiciens créatifs, comme Doug Hammond, Dave Holland, Von Freeman, Sam Rivers, Abbey Lincoln, Cecil Taylor, McCoy Tyner et Jack DeJohnette. En 1981, il forme le groupe Steve Coleman and Five Elements, avec lequel il va développer la plupart de ses activités. Il dirige également trois autres groupes : Metrics, Mystic Rhythm Society et Council of Balance. Il est récompensé en 1995 par le National Endowment for the Arts en tant que compositeur et en 1996 par le Lila Wallace-Reader’s Digest Fund.

Steve Coleman apprend également la programmation informatique pour que l’ordinateur lui serve d’outil dans sa musique. Il élabore un programme, The Improviser, qui permet de développer des improvisations et des rythmes de batterie en utilisant l’intelligence artificielle fondée sur certaines de ses théories musicales. Au même moment, Coleman étudie la philosophie des cultures anciennes. Il a voulu relier ces deux centres d’intérêt. Ce qui l’a amené à voyager au Ghana, à Cuba, au Sénégal, en Egypte et en Inde pour effectuer des recherches et mettre en place des collaborations. En 1997, il reçoit le Art’s International Grant pour travailler au Sénégal. Ses voyages lui ont déjà fourni de nouveaux matériaux pour continuer à exprimer sa propre musique, que l’on peut notamment entendre dans son dernier enregistrement avec les Five Elements The Sonic Langage of Myth.

En 1998, Coleman continue de développer des idées informatiques en utilisant les technologies actuelles. Il travaille avec deux programmeurs pour l’aider à créer des modèles informatiques de ses idées fondées sur l’étude des cultures anciennes. En 1999, il reçoit une commande de l’Ircam et développe un logiciel interactif, le Rameses 2000 Computer Program. La plupart des activités de Coleman depuis janvier 1996 ont été filmées sous la forme d’un documentaire de Eve-Marie Breglia sur sa musique et sur le thème du transfert culturel, intitulé Elements on One.

© Ircam-Centre Pompidou, 1999


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