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Compositeur, Sylvano Bussotti est aussi pianiste, récitant, acteur, peintre, dessinateur, poète, dramaturge, diariste, novelliste, metteur en scène, scénographe, décorateur, costumier… Issu d’une famille où les arts plastiques occupent une place importante, il aurait pu s’y destiner, mais c’est vers la musique que tend toute sa création. « Je pense que la musique exerce une discipline formelle, un pouvoir de synthèse qui finit par engloutir l’hétérogénéité1 ». Rendre compte de son esthétique sur la base de ses écrits se heurte à un double obstacle : non seulement Bussotti évoque principalement ses expériences scéniques, ses amitiés, ses admirations ou ses collaborations, et lui-même, mais il adopte aussi une position peu théorique. Ce qu’il revendique surtout, c’est l’union des arts, dans le sillage du théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud, des actions de Fluxus et du Living Theater, avec lequel il collabore en 1968, tout comme, plus lointainement, de l’œuvre d’art totale de Wagner, voire de Léonard de Vinci ou du marquis de Sade. « La salle de concert, la galerie de peinture, le cabinet artistico-littéraire, le studio de radio, tout milieu intellectuel tend aujourd’hui, de plus en plus irrésistiblement, à la rupture de ses propres étiquettes et disciplines individuelles pour s’abandonner à des mascarades interchangeables et multiformes2 ». Ou encore : « Dans les arts, la contamination est un fait établi – mieux, une nécessité vieille presque d’un siècle. Tant pis pour ces musiciens aveugles et illettrés qui, inexorablement, sont condamnés à finir sourds3 ». Et l’œuvre se veut subjective, égocentrique, où tout art concourt à l’expression de mondes et de théâtres intérieurs.
La première période de Bussotti comprend un nombre conséquent de partitions composées entre 1937 et la fin des années 1950 – il a entre six et vingt ans environ. On y croise des formes établies de l’histoire de la musique : ronde, chanson, motet, valse, divertimento, nocturne, cantate… Des transcriptions aussi, notamment de Corelli – d’autres, plus tardives, de Monteverdi à Puccini, suivront. Le violon d’abord, puis le piano, avec ou sans voix, constituent l’essentiel des effectifs – avant des essais pour ondes Martenot à la fin des années 1950. Le nom de Bach voisine avec des éléments mythologiques, le recours aux poètes de l’Antiquité grecque dans la traduction de Salvatore Quasimodo et un goût littéraire où se côtoient Le Tasse, Trakl, Rilke, Antonio Machado, André Chénier et André Gide : Tre canti (1951-1952), Juvenilia I (1951-1953), un ballet « wagnérien » pour ténor et piano. Mais c’est la rencontre avec la pensée de Theodor W. Adorno qui structure pleinement la création musicale de Bussotti.
En 1961, à Darmstadt, Adorno lit son cours « Vers une musique informelle », dans lequel il se livre à une critique du sérialisme, coupable d’avoir renoncé à l’expression et aux tensions entre matériau, composition et sujet créateur : une nécessité strictement mathématique, indifférente au phénomène individué, dégénère toujours en insuffisance musicale ; l’urgence, pour une construction, d’apparaître comme fondée accuse son caractère contingent et extérieur au sujet. À cette rationalité s’oppose la musique informelle – l’expression, en français dans le texte, dénote à l’origine le rapprochement de la musique et de la peinture, sur le plan du concept et des procédures. « J’entends par “musique informelle” une musique qui se serait affranchie de toute les formes abstraites et figées qui lui étaient imposées du dehors, mais qui, tout en n’étant soumise à aucune loi extérieure étrangère à sa propre logique, se constituerait néanmoins avec une nécessité objective dans le phénomène lui-même4 ». La musique informelle rejette le souci exclusif du matériau comme de l’organisation. Les notions de logique et de causalité ne lui sont pas étrangères mais y interviennent sous forme modifiée, comme dans les rêves, et non littéralement. Il lui appartient en outre de se confronter avec l’idée d’une liberté radicale. Or, en 1959-1960, Bussotti compose trois cycles, en quête de cette liberté : Five Piano Pieces for David Tudor, où la mention du pianiste américain n’est pas une dédicace, mais comme « une indication d’instrument », et dont la graphie de la partition va de la musique traditionnellement notée au dessin ; Sette fogli, une « collection occulte » ; et Pièces de chair II, pour piano, baryton, voix de femme et instruments – quatorze pièces, à l’occasion subdivisées, et où sont reprises, dans le désordre, les Five Piano Pieces for David Tudor. Ces œuvres aléatoires manifestent l’influence de Cage, auprès de qui Bussotti est enfin joué, en Allemagne, à la Galerie 22 de Düsseldorf, puis aux Cours d’été de Darmstadt. Il entend y dépasser le sérialisme, dont la rupture avec le passé s’avère moins définitive qu’il n’y pouvait paraître, avec Cage, voire malgré lui. Car une distance se devine : ouverture, happenings, musiques gestuelles et surtout graphie musicale suspendent certes la définition structurale de l’œuvre, mais plus encore, réintroduisent chez Bussotti l’Histoire.
Contrairement à la partition d’antan, qui n’était que tablature, suite de signes sur lignes et portées, une partition qui n’arrêtait pas le regard et ne donnait esthétiquement rien à voir, l’œuvre de Bussotti est graphique. La notation la plus minutieuse d’événements sonores se double de sections de pure tendance au happening. Une relation s’établit entre visuel et sonore, où la graphie, hyperbolique, est conçue non comme la fixation d’un matériau acoustique précis, mais comme un appel à l’imagination de l’interprète et comme une invite à associer des éléments.
Sylvano Bussotti, La Passion selon Sade, Chiffre 6 © Ricordi, Milan, 1966.
Roland Barthes, qui a consacré à l’œuvre de Bussotti un article, écrit à ce sujet :
« Lorsque Bussotti dispose sa page et, d’un trait plein, noir, calligraphié, la couvre de portées, de notes, de signes, de mots et même de dessins, il ne se contente pas de transmettre aux exécutants de son œuvre des opérations à effectuer, comme le faisait l’ancien manuscrit musical – dont la forme janséniste, si l’on peut dire, a été assez bien représentée par la basse chiffrée ; il construit un espace homologique, dont la surface – puisque la page est condamnée à n’être qu’une surface – veut être avec rage, avec précision, un volume, une scène, striée d’éclairs, traversée de vagues, rompue de silhouettes ; ou encore, tout en même temps (et c’est là le pari) : d’une part un grimoire de signes multiples, raffinés, codés avec infiniment de minutie, et d’autre part une vaste composition analogique, dans laquelle les lignes, les emplacements, les fuites, les zébrures ont à charge de suggérer, sinon d’imiter, ce qui se passe réellement sur la scène de l’écoute5 ».
Contre l’idée selon laquelle la musique savante serait d’abord écriture, et ensuite son, ou du moins que cette musique, écrite, fixée en signes et portées, est en un même mouvement visuelle et sonore, une telle conception, renouvelée, de la notation rend le signe étranger à une symbolisation univoque, stable, du son et à la linéarité d’une forme donnée a priori. Par l’ouverture, il s’agit de rendre plus complexe non la combinatoire, mais la manière d’exercer son imagination. Bien plus, si les notes sont dans le dessin, transformant celui-ci en signe musical, la graphie contraint aussi à percevoir la page dans son ensemble, globalement, et instantanément, comme si le musicien se trouvait devant une œuvre d’art plastique. Bussotti introduit de la sorte de l’espace dans la musique, art du temps.
Stricto sensu, l’interprétation est, chez Bussotti, représentation de la partition. C’est pourquoi son œuvre, y compris concertante, est primordialement théâtrale. Cette passion du signe sur le page résonne d’une passion du geste violent et d’une passion du signe, sadien, sur la chair. Aussi Bussotti compose-t-il La Passion selon Sade (1965-1966), une passion au sens de celles de Bach, avec ses stations dramatiques et ses formes établies, mais aussi un « Golgotha de chambre », un « mystère » ou un « boudoir musical », tenant à l’occasion du piano-bar. Lors de la création, Bussotti lui-même en fut le maître de chapelle, une sorte d’officiant de ce happening, de cette messe noire, à la Huysmans, tandis que Cathy Berberian, aux attitudes aguicheuses, crues, se livrait à d’éblouissantes vocalises. Du Divin Marquis, il n’y a pourtant pas grand-chose, sinon deux titres : La Philosophie dans le boudoir et Les 120 Journées de Sodome, ainsi que deux personnages : Justine et Juliette, chantées par une même voix, le vice et la vertu en une. Bussotti a par ailleurs introduit un sonnet de Louise Labé, éminemment vocalique, et quantité d’allusions, notamment à Verdi et Puccini. Dans cette partition, où les corps des musiciens sont traversés par la libido d’un autre, en l’espèce le créateur, les timbres que Bussotti considère comme « historiques », ceux de l’ensemble, se veulent dénaturés par l’usage des percussions, à l’instar de la voix, contrainte, victime, qui incarnerait le sort auquel Sade soumet ses héroïnes. Et le blasphème, la corruption vocale et instrumentale, aux sonorités fragiles, délicates, suaves, se double d’une corruption formelle : la cruauté est aussi celle du démembrement de l’œuvre. Le thème du sadomasochisme, en relation avec celui de la Révolution française, évoque sans doute La Dialectique de la raison d’Adorno et Horkheimer, commentant les « pyramides gymniques des orgies de Sade » à la lumière de la domination absolue de l’universel et de la Raison moderne – l’auteur de Juliette ne permet pas à ses adversaires de laisser cette Raison céder à l’horreur qu’elle s’inspirait elle-même. Si l’œuvre de Bussotti est politique, ce n’est plus au sens classique du terme, celui d’une idéologie ou d’un parti, ou au sens de l’art engagé, mais en tant que le corps, ses désirs, ses obsessions sont traversés d’enjeux politiques. Il n’est guère étonnant qu’il ait rendu hommage à Michel Foucault qui étudia la manière dont le pouvoir gouverne nos corps à travers nombre de dispositifs, de stratégies et de procédés disciplinaires. Une constellation autour de Sade naît chez Bussotti : Tableaux vivants (avant La Passion selon Sade) (1964), pour deux pianos, Extraits de concerts (1965), pour voix et instruments, et divers Solo (1966-1967), pour autant de formations… Il y reviendra avec Intégrale Sade (1989), miroir inversé de la Passion, une œuvre presque nécrophile, hantée par une créature féminine insensible à la douleur. Le corps non plus organe, mais machine, portant moins le plaisir de la souffrance que le « sex-appeal de l’inorganique ». « Le sadisme “intégral” peut devenir la métaphore la plus puissante de l’eros de la communication, et le langage le plus puissant dont nous disposons, alors que le corps glacial et assertif, presque mort, peut, lui, devenir l’excitant psychique absolu6 ».
Du théâtre de Bussotti, dont celui-ci a réuni des pans entiers dans le vaste cycle des Tredici trame, un cycle provisoire et incomplet, parce qu’en devenir, comme une sorte de méta-œuvre interdisciplinaire – Intégrale Sade en est d’ailleurs le premier numéro (Tredici trame n. 1) – mettons en évidence quatre éléments ou principes.
I. Opus Cygne
a) La classe de garçon
b) Corps de ballet
a) Derrière la lumière
b) Massimo sistema
c) Cupola
II. Raragramma
a) Raragramma
b) R. & R.
a) Capriccio e castigo
b) L’éducation à la danse
c) A una forma del corpo
a) La grazia in un paesaggio
b) Les Adieux
III. Trittico
IV. I Poemi
Ainsi, la construction d’une pièce est à l’image de celle d’un cycle, sinon de l’Œuvre entier.
La scène est également celle du ballet, un genre que Bussotti pratique régulièrement : Raramente (1964-1970), « mystère chorégraphique », Autotono (1977), « un divertissement » dont les instruments sont librement choisis, Le Bal Mirò (1981), ballet pantomime sur un argument de Jacques Dupin, pour lequel le peintre du titre réalisa décors et costumes, et qui entend éveiller « la faculté magique de l’image », Ermafrodito (1999), « grand fantaisie mythologique »… Cela, indépendamment d’autres œuvres, adaptées pour la danse, au milieu parfois de pièces de maîtres anciens. L’une des réalisations majeures est Bergkristall (1972-1973), ballet en un acte et sept scènes d’après Adalbert Stifter, pour grand orchestre. De ce « drame de l’innocence dans l’infini », entre romantisme de la source, Jugendstil et surréalisme, trois dimensions sont à souligner. La première est que le principe de répétition y est explicite, par exemple dans la cinquième section, où des fragments sont exposés successivement, donnés ensuite en combinaisons changeantes et enfin simultanément – c’est une constante dans l’œuvre de Bussotti, où la répétition de fragments entiers, variés dans l’orchestration, par l’ajout ou la soustraction d’une voix, symbolise l’incessante régénération du matériau. La seconde est que l’imitation, catégorie que l’avant-garde avait honnie, y fait retour, comme dans l’Adagio final, qui imite le scintillement de cristaux de neige au soleil levant. La troisième est que, comme souvent, le ballet trouvera sa version dédoublée dans un autre ballet, sur le même Cristal de roche de Stifter : Cristallo di Rocca (1972-1983), en un prologue et une veillée avec douze scènes pour chœur et orchestre.
La voix, comme manifestation de soi, le positionnement de l’interprète et de son instrument, liés l’un et l’autre dans une sorte d’étreinte amoureuse, l’opéra et le ballet, qui exhibent sur scène le corps du musicien ou du danseur, et celui de Bussotti, tout participe d’une poétique du corps, ostentatoirement homosexuelle. Donner corps et, plus spécifiquement, souligner la coalescence du musical et du sensuel, ou du sexuel, dans le son : « Musique et sexe se ressemblent trop pour ne pas paraître condamnés l’un et l’autre à un sacrifice mutuel13 ». Aussi la musique de Bussotti se situe-t-elle sous le signe de l’eros. L’image du faune y contribue grandement dans Nuit du Faune (1990-1991) ou Questo fauno (1998-1999), d’après L’Éducation de Pan de Luca Signorelli. Bien sûr, le faune mallarméen – et celui de Debussy – n’en est pas absent, mais on croise aussi Pan et ses tardives répliques romaines, Faunus ou Sylvanus, les divinités issues des replis les plus sombres de notre imagination, dragons et boucs ithyphalliques qui habitent les grottes où débordent nos pulsions, lesquelles se heurtent de plein fouet, chez Bussotti, au jeu de l’érudition. Il n’est même jusqu’à The Rara Requiem (1968-1969, révision en 1970), pour ensemble vocal, chœur, guitare, violoncelle, instruments à vent, piano, harpe et percussion, qui ne doive se lire à la lumière de l’eros. Un requiem, genre par excellence sinon de thanatos, du moins de la mémoire du disparu, qui se trouve renversé en un rituel orgiastique. On pourrait disserter sur le nom de Rara, personnage allégorique que s’invente Bussotti dans les années 1960 et qui traverse quantité de titres d’œuvres : Rara (1964-1967), Ultima Rara (pop song) (1969), Raragramma (1979-1980), Raramente, déjà mentionné… Ce n’est toutefois pas ce qui retiendra notre attention, mais le fait que cette œuvre est née de la volonté insistante d’une personne bien vivante, et jeune, d’obtenir de Bussotti qu’il lui compose un requiem, pour l’écouter avant de mourir. Un requiem vivant et d’amour, pour « contempler en musique sa propre ombre ultra-terrestre : presque une métaphore, la plus belle et la plus sereine qui soit, sur l’immortalité ». Au long des parcours circulaires et lents des deux vastes sections de l’œuvre, l’immortalité s’identifie au pouvoir de raviver le passé avec une intensité telle qu’il devient une essence bien réelle et présente, partant, à la dimension mémorielle.
Plus encore que le corps, composante évidente, trop évidente, histrionique, de l’art de Bussotti, le critique et musicologue Luigi Pestalozza a donc fait de la mémoire la catégorie princeps de celui-ci, notamment dans I semi di Gramsci (1962-1971), pour quatuor à cordes et orchestre, d’après les lettres de prison du communiste italien, et le Quartetto Gramsci (1971), reprise pour quatuor à cordes de la première avec orchestre. La mémoire s’y exerce doublement. D’abord, au regard des mots de Gramsci : « La mémoire n’est pas le texte gramscien caché, tu et lisible au bas de la partition, mais dans les deux cas, le contraire : la musique est la mémoire du texte gramscien, des mots qui, écrits, ont pour mémoire le son, leur musique14 ». Ensuite, de la première œuvre à la seconde. Mémoire de l’autre et mémoire de soi, comme présence opérante, mais silencieuse. Du poids du passé, Bussotti écrit cependant, non sans ironie ou acerbité, et certes tardivement : « L’accumulation d’œuvres du Passé paralyse la musique vivante, obligeant les musiciens à rechercher sans cesse, jusqu’à l’absurde, de nouvelles formules. L’ENREGISTREMENT, en s’ajoutant à l’ÉCRITURE, rendra plus difficile encore de composer de la musique, mais aussi de l’interpréter15 ».
Tout autant que politique, cette mémoire ouvre une dimension esthétique : celle du baroque et du maniérisme, qui connotent une philosophie de l’art et de l’existence, faite de citations, de Wunderkammern, d’un savoir si riche et pesant qu’il en devient mélancolique. Du maniérisme, on retrouve deux dimensions essentielles : l’imitation au carré et la surabondance. L’art de Bussotti en appelle à des allusions, des copies ou des citations, imaginaires ou non. En cela, cet art participe d’un artifice au second degré, d’un art de l’art, et laisse accroire que le semblant porté à l’excès est plus vrai que la nature, ou du moins que sensations et sentiments priment sur la conformité avec ce qui serait perçu objectivement. Mais la forme se brise, s’évide, et l’œuvre s’organise autour d’une absence, sous un masque qui cache un envers à jamais invisible. Le jeu maniériste consiste à donner corps à la jouissance en la faisant passer alternativement de son excès à son défaut. Chez Bussotti, musicien abondant, pléthorique, débordant, cet excès a force de loi. L’absence de limite, le défi lancé à la raison, l’inutile de l’ornement, voire l’incontinence, s’opposent au nécessaire et suffisant de la logique sérielle. Dans The Rara Requiem, Bussotti met en musique un fragment des Élégies de Duino de Rainer Maria Rilke : « Le beau n’est que le commencement du terrible », au croisement d’une ritournelle calme et dans une polyphonie presque gelée. Dans les tensions qui agitèrent l’histoire de l’art entre le beau classique et le sublime, né avec Kant, Bussotti a fait son choix : son art revendique une certaine « élégance ».
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