Nicolaus A. Huber Ă©tudie le piano Ă  la Musikhochschule de Munich auprĂšs d’Oscar Koebel de 1958 Ă  1962, la composition avec Franz Xaver Lehner de 1962 Ă  1963 puis avec GĂŒnter Bialas de 1964 Ă  1967. Il travaille dans le studio de musique Ă©lectronique de Munich en 1965-1966, avec Josef Anton Riedl dont il fait partie de l’ensemble de 1969 Ă  1971. Il poursuit sa formation auprĂšs de Karlheinz Stockhausen Ă  Darmstadt puis de Luigi Nono Ă  Venise.

En 1969, il reçoit le prix de la Culture de la ville de Munich et en 1970, le prix de composition de Darmstadt. De 1971 Ă  1974, il est vice prĂ©sident du GNM, section allemande de l’International Society of Contemporary Music. AprĂšs avoir Ă©tĂ© nommĂ© chargĂ© de cours Ă  la Folkwang-Hochschule de Essen en 1969, il y enseigne comme professeur de 1974 jusqu’en 2004. Il donne aussi des cours Ă  la Musikhochschule de Munich, ainsi qu’au cours d’étĂ© de Darmstadt en 1988. Il participe Ă©galement Ă  de nombreux sĂ©minaires de composition, master-classes et « concert-portraits » aussi bien en Allemagne qu’à l’étranger (Autriche, Équateur, CorĂ©e du Sud, GrĂšce, Hongrie, Italie, Japon, Portugal, SuĂšde, Suisse, Uruguay, Venezuela, etc.). Il est depuis 1993 membre de l’AcadĂ©mie des Arts de Berlin et de Leipzig et reçoit en 2007 le Prix Gerda et GĂŒnter Bialas de l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts de BaviĂšre.

Dans ses Ɠuvres des annĂ©es soixante, Huber cherche Ă  Ă©purer le langage musical. Critique face Ă  l’hĂ©ritage du sĂ©rialisme et son organisation multiparamĂ©trique stricte, il dĂ©veloppe ses compositions Ă  partir de cellules simples : von 
 bis 
 (1966), Traummechanik (1967), Informationen ĂŒber die Töne e-f (1965-1966).

Dans les annĂ©es soixante-dix, aprĂšs sa rencontre avec Nono dont il partage l’intĂ©rĂȘt pour la politique – de 1975 Ă  1980, il collabore avec Peter Maiwald une compagnie de thĂ©Ăątre indĂ©pendante avec lequel il intervient dans des revues et des Ă©vĂ©nements politiques en Allemagne de l’Ouest –, ses Ɠuvres sont engagĂ©es et influencĂ©es par le marxisme – Harakiri (1971), Anerkennung und Aufhebung (1971) ou Banlieue (1972-1973).

Les piĂšces de ces annĂ©es sont caractĂ©risĂ©es par la prĂ©dominance du rythme. À partir de Darabukka pour piano (1976), il qualifie ses piĂšces de « compositions rythmiques ». À une complĂ©xitĂ© rythmique, il mĂȘle un matĂ©riau populaire. La piĂšce pour trombone Presente (1979) explore un rythme de fanfare ; celle pour orchestre Morgenlied (1980) est dĂ©veloppĂ©e Ă  partir d’un modĂšle rythmique cubain.

Ses Ɠuvres montrent alors un intĂ©rĂȘt croissant pour les possibilitĂ©s du post-modernisme. Nicolaus A. Huber rend hommage au langage de Beethoven – Sechs Bagatellen (1981) – et Schumann – Demijour (1985–1986) fait rĂ©fĂ©rence Ă  Zwielicht op. 39 n° 10 de Schumann et Air mit ‘Sphinxes’ (1987), Ă  son Carnaval et rĂ©cemment encore, Ă  Schubert avec An die Musik (2010). Il s’inspire des esthĂ©tiques de Bretch, Eisler puis Hölderlin – Eröffnung und ZertrĂŒmmerung , An Hölderlin’s Umnachtung (1992) –, Duchamp – En face d’en face (1994) Covered with music (1997) Rose Selavy (2000), Wharol – To ‘Marilyn Six Pack’ (1995).

Go ahead (1988), comme beaucoup de ses Ɠuvres, jouent sur la rĂ©pĂ©tition et l’irruption de l’imprĂ©visible. Sa musique exploite toutes les situations et contextes avec actions et bruits extra-musicaux – pouvant faire participer le public comme dans cette derniĂšre piĂšce sous-titrĂ©e “with shrugs“ ou Ach, das Erhabene
 (1999) dans laquelle le son crĂ©Ă© par le pop-corn que l’auditoire est invitĂ© Ă  manger fait partie de la composition.

En 2009, Nicolaus A. Huber devient professeur Ă  l’UniversitĂ© de Musique de LĂŒbeck. Depuis 2019, il est membre honoraire de l’AcadĂ©mie bavaroise des beaux-arts.

© Ircam-Centre Pompidou, 2010

sources

  • Éditions Breitkopf & HĂ€rtel.
  • Stefan Orgass, « Nicolaus A. Huber », encyclopĂ©die Grove, Oxford University.
  • John Warnaby, « The music of Nicolaus A. Huber », Tempo n° 57, Cambridge University Press, 2003.


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