Juliana Hodkinson étudie la musicologie et la philosophie au King’s College de Cambridge, ainsi que le japonais à l’Université de Sheffield. Elle suit les leçons de composition de Hans Abrahamsen, Per Nørgård, Tristan Murail et Dieter Schnebel. Elle obtient son doctorat sur le sujet du silence en musique et dans les arts sonores de l’Université de Copenhague en 2007.

Ses pièces, entre musique expérimentale et arts sonores, ont fait l’objet de commandes par des orchestres et ensembles comme le BBC Scottish Symphony Orchestra, Speak Percussion, l’Orchestre Royal de Chambre de Mons, Ars Nova, Klangspuren, l’Ensemble Mosaik, les Neue Vocalsolisten ; des festivals comme les Cours d’été de Darmstadt, Interfilm Festival, Borealis Festival, MaerzMusik, Wittener Tage für neue Kammermusik ; des institutions comme le Musée d’Art moderne Louisiana, Konzerthaus Berlin, la Südwestdeutsche Rundfunk et la Westdeutsche Rundfunk.

Constatant que son statut de femme compositrice n’est jamais considéré comme neutre, par opposition à celui de compositeur, Juliana Hodkinson se saisit des éléments qui composent son identité et son expérience féminines pour composer ses pièces, particulièrement ses enfants, en utilisant des samples de leur voix (Turbulence, 2013) et leurs jouets (When the wind blows, 2009), en s’inspirant de la musique de leurs jeux vidéo, mais également en considérant ce que leur présence induit dans sa composition – l’usage d’une seule main pour travailler ou le choix de formats électroniques live, lui permettant de faire l’économie de la phase compositionnelle (Allerleirauh, 2012 ; Ten Minutes Older, 2013). Confrontée au caractère illusoire d’une carrière professionnelle déconnectée de sa vie personnelle, Juliana Hodkisnon choisit en réaction d’intégrer son quotidien dans son travail, particulièrement par l’utilisation d’objets glanés. Ceux-ci y trouvent leur place grâce à l’attrait de la compositrice pour les effets sonores et bruitages au cinéma – à l’œuvre pour la bande sonore qu’elle réalise du film de Germaine Dulac La coquille et le clergyman (1927).

En effet, Juliana Hodkinson considère la composition moins comme un acte de création absolu que comme un assemblage de choses trouvées. Cette approche fait la part belle au rôle de l’auditeur, souvent invité à participer, et de l’interprète en les portant au rang de la personne à l’origine de la conception de la pièce ; le contexte de l’œuvre, de ceux et celles qui la font, qui l’écoutent et y trouvent un sens, compte autant que le contenu de celle-ci à proprement parler. Dans All that we cannot say (2001) et Why Linger You Trembling in Your Shell? (1999), l’utilisation de balles de ping-pong et d’allumettes servent d’éléments imprévisibles rendant impossible une re-création perfectionniste de la pièce telle que conçue par la tradition musicale classique. Le violoniste doit y suivre les rebondissements de la balle et l’hautboïste l’embrasement et la consumation des allumettes : « ce que nous entendons est l’aura de la tentative de faire de la musique1 ».

Juliana Hodkinson a enseigné la composition à l’Université de Copenhague, à l’Académie royale du Danemark, à l’Université technique de Berlin, et a donné des conférences et des ateliers au ZKM de Karlsruhe, aux Cours d’été de Darmstadt et à la Field Kitchen Academy. Elle est actuellement professeure associée en composition classique et électroacoustique à l’Académie royale de musique à Aarhus. Elle a présidé à la Fondation danoise pour les arts et été membre du conseil d’administration de la fondation Carl Nielsen et de l’Union danoise des compositeurs, dont elle est actuellement présidente. Elle siège au Nordic Composers’ Council et dans le jury interdisciplinaire du Hauptstadtkulturfonds de Berlin.

Ses pièces sont publiées aux Edition Wilhelm Hansen et Edition S.

Prix et bourses

  • Prix de composition de Stuttgart, 2017 ;
  • Bourse honorifique Carl Nielsen et Anne-Marie Carl-Nielsen, 2015 ;
  • Bourse de la Fondation anglo-japonaise Daiwa, 1995.

1. Jens Voigt-Lund pour Wise Music Classical

© Ircam-Centre Pompidou, 2024

sources

Site de la compositrice ; Edition·S, Seismograf ; Elektramusic



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